Santé

Qu’est-ce que le Beyfortus, traitement préventif de la bronchiolite désormais disponible ?

« C’est une avancée capitale pour la prévention de la bronchiolite », se réjouit le Dr Frédéric Le Guillou, pneumologue et président de l’association Santé respiratoire France. Depuis ce 15 septembre 2023, le traitement préventif Beyfortus® (nirsevimab) est disponible en France pour tous les nourrissons de moins de 1 an. Développé par les laboratoires Sanofi et AstraZeneca, il s’agit d’un anticorps monoclonal qui réduit le risque d’infection au virus respiratoire syncytial (VRS), en cause de la bronchiolite. « Il neutralise le virus afin qu’il ne pénètre pas dans les cellules respiratoires », explique le pneumologue.

Concrètement, il peut dès aujourd’hui être administré, sur prescription médicale, par les médecins et infirmiers aux nourrissons de la naissance jusqu’à un an, de préférence directement à la maternité. En pharmacie, « il sera disponible d’ici la fin du mois », précise le Dr Romain Basmaci, pédiatre et secrétaire général de la Société française des pédiatres. 200 000 doses sont mises à disposition, selon le Dr Le Guillou. « Beyfortus® doit être administré préférentiellement avant le début de l’épidémie (généralement octobre, ndlr) aux nouveau-nés et nourrissons nés depuis le 6 février 2023 en France métropolitaine car considérés comme non exposés au VRS lors de la saison épidémique précédente », recommande la Haute autorité de santé (source 1).

La bronchiolite, première cause d’hospitalisation pédiatrique

Ce traitement était « une vraie attente des pédiatres pour prévenir la bronchiolite qui touche énormément de tout petits bébés chaque année », se réjouit le Dr Basmaci. Et de continuer : « Ce médicament, en une seule injection dans la cuisse, permet de protéger pendant cinq, six mois, donc toute la saison épidémique, contre le VRS ». Selon le pédiatre, Beyfortus® est « très efficace et très bien toléré : il permet une diminution de 75 à 80 % des consultations et hospitalisations pour bronchiolite ».

Une protection nécessaire, puisque chaque année, environ 480 000 enfants, soit près de la moitié de la tranche d’âge concernée, sont touchés par cette « maladie extrêmement fréquente et contagieuse, qui dans la majorité des cas est bénigne et guérit bien, mais peut aussi être grave, et entraîner des hospitalisations », explique le pédiatre. Chaque année, entre 30 et 40 000 nourrissons sont en effet hospitalisés à cause de la bronchiolite. C’est la « première cause d’hospitalisation en pédiatrie », note le Dr Frédéric Le Guillou. Et contrairement à d’autres maladies, les enfants fragiles sont loin d’être les seuls touchés. « 87 % des enfants hospitalisés pour bronchiolite sont en bonne santé, ils sont nés à terme », précise le pneumologue.

« C’est un traumatisme pour les enfants et le reste de la famille », regrette le Dr Le Guillou. Un traumatisme émotionnel, mais aussi corporel : la bronchiolite peut en effet laisser des marques. « Une infection par le VRS chez un enfant jeune peut avoir des conséquences toute sa vie sur son développement pulmonaire, et entraîner une fragilité bronchique », explique le pneumologue. Des maladies comme l’asthme peuvent alors survenir.

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