Stéphane (46 ans) et Mélanie, (37 ans), « Mon conjoint mettait tous ses problèmes sur mon dos »
Stéphane, 46 ans, et Mélanie, 37 ans, sont en couple depuis 15 ans : « Ça a été une rencontre classique grâce à des amis. On s’est retrouvés célibataires en même temps, un rendez-vous a été organisé et le courant est bien passé. J’ai eu le coup de foudre pour Mélanie, sur le moment ça n’a pas été réciproque même si je lui plaisais. J’ai mis quelques mois et quelques rendez-vous à la convaincre que je valais la peine qu’on s’y penche. Mélanie est une belle femme et je savais que pas mal d’hommes avaient envie de plus avec elle. Je suis heureux qu’elle m’ait choisi. »
Quand le passé ressurgit
Au bout de quelques années de relation, Stéphane et Mélanie entrent dans une période conflictuelle dans leur couple : « J’avais pris du poids et je ne me sentais pas séduisant du tout. C’est tombé au moment où j’étais dans l’incertitude au niveau professionnelle, j’étais entre deux boulots et je me sentais assez déprimé en général. À une soirée, un ami à nous, un de ceux à qui on doit d’être ensemble, a fait une réflexion un peu beauf sur l’expérience de Mélanie avec les hommes. Je savais qu’elle avait eu une vie avant moi et je m’en fichais, mais sur le coup, ça m’a blessé et j’ai commencé à être désagréable avec elle à propos de ça. Je me suis mis à lui parler de ses ex, à la rembarrer en lui disant qu’elle n’avait qu’à aller voir quelqu’un d’autre quand ça commençait à chauffer entre nous. Je me suis comporté comme un con. Au fur et à mesure, c’est devenu une sorte de mur entre nous. J’avais l’impression que ses exs et ses anciens plans cul étaient tout le temps, dans la pièce, et qu’elle ne faisait pas vraiment attention à moi. Je me suis focalisé là-dessus. Et je la faisais beaucoup souffrir. »
Je me faisais du mal sur son dos
C’est Mélanie qui propose à Stéphane de faire une thérapie de couple : « Sur le moment, je ne me suis pas dit que ça voulait dire qu’elle voulait se battre pour moi. Alors que c’est quand même un geste dingue, quand un couple ne va plus, de dire qu’on va essayer de tout faire pour que les choses remarchent. J’ai accepté pour lui faire plaisir et même si c’est une mauvaise raison, j’ai bien fait d’aller jusqu’au bout. Le psy a très vite analysé que je reportais tous les problèmes de confiance en moi liés à mon physique et à ma vie professionnelle sur Mélanie, que pour tout ce qui n’allait pas chez moi, je préférais réagir comme si c’était elle le problème. Mélanie n’avait jamais parlé de ses ex et elle ne m’a jamais comparé avec qui que ce soit. C’est moi qui me faisais une montagne de tous ces mecs forcément mieux gaulés que moi. Je me faisais du mal sur son dos. Et, je lui faisais du mal en même temps. La thérapie de couple nous a permis de mettre des mots sur tout ça, mais en réalité, c’était à moi, surtout, de faire une thérapie. J’en suis très reconnaissant à Mélanie de ne jamais avoir dit les choses comme ça et de m’avoir permis de m’en rendre compte tout seul. »
Il me reprochait d’avoir connu des hommes avant lui
Pour Mélanie, le problème venait aussi de leur couple : « Je pense que le conflit qu’on a eu, celui où, au fond, il me reprochait d’avoir connu des hommes avant lui, venait de plusieurs facteurs. Il ne me l’avait jamais dit, mais il a toujours souffert que je sois plus jeune que lui et que donc, il me serait, selon lui, plus facile de le remplacer si on venait à se séparer. Stéphane a aussi de gros problèmes de confiance en lui et il a toujours pensé aussi que j’étais plus séduisante que lui et que, le jour où j’allais m’en rendre compte, j’allais partir pour un autre homme plus sexy. C’était compliqué parce que j’ai toujours aimé son côté pas macho du tout et sensible. Et c’est à cause de cette sensibilité qu’on était toujours en conflit. C’est pour ça que j’ai proposé la thérapie de couple. J’ai pensé tout de suite que je voulais qu’on résolve ça en partageant, pas en le laissant tout seul avec ses problèmes. »
Une tension résolue à temps
Elle se félicite de ne pas avoir développé de problèmes de confiance à son tour : « C’est dur d’entendre tout ce qu’il a pu me dire et de ne pas le prendre personnellement. Mais, je suis quelqu’un de solide et j’ai compris tout de suite que ça ne me concernait pas. Je pense que si ça avait duré plus longtemps, ça aurait pu devenir toxique pour moi. On a su résoudre le problème assez vite et en tout, ça a duré moins d’un an. Je pense aussi que ça a posé des bases plus solides pour la suite. Stéphane ne m’a jamais attaqué à nouveau comme il l’a fait à cette période. Il sait que je l’aime et que je le trouve beau et que si je suis avec lui, c’est que je l’ai choisi. S’il se sent mal, et c’est arrivé une fois encore depuis la thérapie, il va lui-même prendre un rendez-vous avec le psychologue sans me demander de venir avec lui. S’il le faisait, ça ne poserait pas de problème. Je n’ai aucun souci à ce que l’on cherche à résoudre nos problèmes. C’est même normal et sain d’en avoir. Ce qui fait la différence dans un couple, c’est comment on réagit. Je pense que notre force, c’était d’avoir réagi vite et bien, d’avoir été capable de se remettre en question et de demander de l’aide. C’est ce qui fait que l’on a fêté notre quinzième anniversaire cette année et que j’espère que l’on va aussi fêter nos vingt ans ensemble et nos trente ans ensemble et ainsi de suite. On a envie que ça marche et l’on fait tout pour. »
