Santé

Vaccin et immunité : la vaccination renforce-t-elle le système immunitaire ?

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La vaccination permet d’éradiquer la maladie : selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), chaque année dans le monde 2 millions de vies sont sauvées grâce aux vaccins (source 1). Pourtant, au moment de se faire vacciner, on peut trouver difficile de se soumettre à l’aiguille du médecin. Est-ce réellement sans risque pour notre système immunitaire ? Ne vaudrait-il pas mieux passer par le cycle naturel des maladies bénignes ? Réponses.

Qu’est-ce que la vaccination et quels sont les différents types de vaccin ?

« Un vaccin est une préparation qui a pour objectif de stimuler le système immunitaire de façon spécifique dans le but de se protéger d’une infection par un virus ou par une bactérie », explique le Pr Olivier Schwartz, responsable de l’unité Virus et immunité à l’Institut Pasteur.

Vaccins vivants atténués, vaccins inactivés ou tués, vaccins sous-unitaires…

Il existe plusieurs grands différents types de vaccins, résume le Pr Schwartz :

  • Les vaccins vivants atténués : ils sont constitués de germes vivants qui ont été modifiés afin de leur faire perdre leur pouvoir infectieux tout en gardant leur capacité à induire une protection, définit Vaccination Info Service (source 2). « C’est le cas par exemple du vaccin de la fièvre jaune : le virus a été passé en culture pour devenir inoffensif, mais a gardé ses capacités à stimuler le système immunitaire », explique le Pr Swchartz ;
  • Les vaccins dits inactivés ou tués : ce sont des vaccins qui ont perdu tout pouvoir infectant par procédé physico-chimique. « On prend toute la particule virale, on lui fait un traitement chimique pour détruire sa capacité de se multiplier mais de manière qu’elle conserve sa structure et sa forme pour être reconnue par le système immunitaire » ;
  • Les vaccins à sous-unités : ils contiennent des fragments de microbe purifiés, nécessaires et suffisants pour apprendre au système immunitaire à reconnaître le germe entier, ce qui va lui permettre de « produire des anticorps neutralisants », explique le Pr Schwartz. « C’est le cas de certains vaccins contre la grippe » ;
  • Les vaccins à vecteurs viraux : ils contiennent une version affaiblie d’un virus inoffensif pour l’humain dans lequel une partie du matériel génétique du virus a été introduite. « Le virus va entrer dans la cellule, produire la protéine d’intérêt (l’antigène) et stimuler le système immunitaire », dit l’expert. « C’est le cas des vecteurs adénovirus, qui ont été utilisés contre le coronavirus » ;
  • Les vaccins à ARN messager (ARNm) : « ce sont les vaccins les plus récemment développés, pour lesquels on injecte la séquence génétique de la protéine d’intérêt – et c’est l’organisme lui-même qui produit son propre vaccin. Certains de ces vaccins sont utilisés contre le coronavirus ».

Quel est le principe de la vaccination et comment fonctionne-t-elle ?

Le vaccin consiste en une injection, « mais il peut également se faire via une injection intramusculaire ou intradermique, par exemple. Très peu de vaccins sont pris par voies nasale et orale », note le spécialiste.

Les vaccins vont agir comme une espèce de leurre qui va activer notre système immunitaire, qui est composé de différentes parties :

  • L’immunité innée qui se met en route dès la naissance, qui est non spécifique ;
  • L’immunité acquise ou adaptative, qui adapte son attaque à un antigène spécifique : c’est le cas des vaccins, dont l’objectif est d’induire une immunité spécifique.

Les vaccins produisent des antigènes qui entraînent la production d’anticorps

« L’essentiel des vaccins agit en induisant des anticorps. Les vaccins vont produire des antigènes reconnus par le système immunitaire et plus particulièrement par des lymphocytes B, qui sont les globules blancs qui produisent des anticorps. Ceux-ci vont être activés et vont de façon spécifique et pendant un certain temps produire des anticorps », décrit le Pr Swchartz.

Chaque vaccin possède son propre mode d’action, mais globalement un vaccin vise toujours à induire une immunité spécifique et protectrice pendant le plus longtemps possible, explique le Pr Swchartz, responsable de l’unité Virus et immunité à l’Institut Pasteur. Il faut savoir que la plupart des vaccins – c’est le cas du coronavirus par exemple – n’empêchent pas l’infection de la personne, mais empêchent l’apparition de la maladie provoquée par la bactérie ou le virus. En résumé, tous les vaccins n’empêchent pas nécessairement l’infection mais permettent un contrôle plus rapide du microbe.

À quoi sert la vaccination exactement ?

L’intérêt de se faire vaccin est de stimuler une réponse du système immunitaire de façon spécifique et le plus longtemps possible afin d’éviter de tomber malade si l’on attrape un virus ou une bactérie.

On se vaccine pour soi mais aussi pour les autres : « l’intérêt final est de se protéger soi-même mais également de diminuer la durée d’infection ainsi que la capacité d’un virus ou d’une bactérie à se multiplier dans l’organisme. Il y a donc aussi un intérêt de santé publique : l’intérêt de se protéger soi-même, ses proches et les personnes qu’on peut croiser ».

Il faut souvent faire des rappels car bien souvent une seule injection ou prise ne suffit pas à stimuler suffisamment l’immunité. Les vaccins peuvent être rapprochés de quelques mois à quelques années.

Un rappel vaccinal est une injection supplémentaire de vaccin, destinée à stimuler une nouvelle fois la réponse immunitaire induite par une vaccination si elle diminue en efficacité au cours du temps et ne garantit plus un niveau de protection suffisant, rappelle l’Inserm (source 3). Le calendrier vaccinal prévoit des rappels tout au long de la vie.

Le système immunitaire réagit-il de la même façon à un vaccin qu’à une infection naturelle ?

Que vous vous fassiez vacciner contre la grippe ou que vous attrapiez un rhume, le système immunitaire fonctionne globalement toujours de la même façon.

Une réponse légèrement différente mais un fonctionnement similaire

« Le principe de la réponse du système immunitaire est le même après vaccination ou après infection, même s’il existe tout de même quelques différences », explique le Pr Swchartz. La différence majeure étant le fait que le système immunitaire réagit de façon moins marquée, moins exacerbée lors d’un vaccin que lors d’une infection naturelle. « En effet, lorsqu’un virus se multiplie, il peut déclencher une réponse immunitaire et inflammatoire qui peut durer plus longtemps », poursuit l’expert.

La réponse peut donc être légèrement différente en fonction du type de vaccin et du type de virus, mais globalement ce sont les mêmes principes qui sont mis en œuvre, à ceci près qu’avec le vaccin, il n’y a pas les effets dus à l’infection, dit le Pr Swchartz.

« Le vaccin peut avoir des effets secondaires qui sont très rares, mais qui sont beaucoup moins ’embêtants’ que les effets secondaires associés à l’infection naturelle. L’objectif du vaccin est de faire réagir le système immunitaire de façon optimale et apaisée, sans déclencher une réaction trop marquée, trop exacerbée, trop inflammatoire – qui est souvent la cause de la maladie associée à l’infection. Par exemple, les personnes qui sont décédées du Covid-19 ne sont pas décédées à cause du virus directement, mais à cause des effets secondaires de la réaction du système immunitaire et de la réaction inflammatoire aux effets secondaires de l’infection ».

La vaccination renforce-t-elle ou affaiblit-elle le système immunitaire ?

Une idée voudrait que les vaccins fassent perdre au système immunitaire sa capacité à se défendre par lui-même.

C’est une fausse croyance : se faire vacciner ne diminue en rien la force et les capacités de protection de notre système immunitaire. 

« Le système immunitaire est très souvent stimulé, il ne peut être affaibli par un vaccin », explique le Pr Schwartz. « Nous sommes même tout à fait capables de réagir à plusieurs vaccins de façon simultanée ; certaines préparations vaccinales associant plusieurs vaccins en même temps ».

Et de souligner : « il existe quelques cas rares d’effets secondaires pouvant être provoqués par le vaccin, car lorsqu’on active le système immunitaire, certains mécanismes auto-inflammatoires ou auto-immuns peuvent se mettre en branle. C’est par exemple le cas des vaccins à ARN messager pouvant induire des cas très rares de myocardite (inflammation du muscle cardiaque). Mais il n’y a eu que quelques centaines de cas décrits en France sur plusieurs dizaines voire de centaines de millions de doses de vaccin injectées. Ces effets secondaires sont rarissimes par rapport aux effets secondaires dus à l’infection par le vrai virus. La vaccination n‘affaiblit pas le système immunitaire – au contraire elle stimule ce dernier de façon adaptée contre le microbe contre lequel le vaccin est dirigé », conclut le spécialiste.

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