Santé

Anorexie : la psilocybine, issue d’un champignon pourrait aider à traiter ce trouble

Selon les résultats de cette étude, associée à un accompagnement psychologique, la psilocybine s’est révélée hautement efficace pour 4 patientes sur 10. Sur les 10 patientes souffrant d‘anorexie mentale, 9 ont montré une amélioration significative après avoir suivi une thérapie associant la psilocybine. Ces patientes ont signalé une diminution de l’anxiété liée à leur poids, leur silhouette et leur alimentation. Trois mois après le traitement, 4 d’entre elles étaient même en rémission, ne présentant plus aucun symptôme majeur de cette maladie potentiellement mortelle caractérisée par des comportements restrictifs envers la nourriture (source 1).

Une patiente a rapporté avoir pour la première fois vu sa maigreur dans le miroir, rompant ainsi avec sa perception déformée de son corps, qui est au cœur de cette pathologie. Selon Stéphanie Knatz Peck, psychologue à l’Université de Californie, la psilocybine permettrait de sortir de l' »organisation mentale » rigide des patients anorexiques en créant une sorte de déconnexion, favorisant ainsi une ouverture à de nouvelles perspectives. Des études d’imagerie cérébrale ont montré une activation de zones liées à un mode de pensée plus souple et créatif, ce qui pourrait être bénéfique pour les personnes bloquées dans des schémas de pensée hermétiques liés à l’anorexie.

Toutes les patientes ont déclaré avoir vécu une expérience très positive pendant les séances, bien que certaines aient encore des difficultés. Certaines auraient souhaité bénéficier d’une seconde séance, comme cela a été le cas dans d’autres protocoles où la psilocybine a été testée avec succès contre la dépression résistante aux traitements classiques et le syndrome de stress post-traumatique.

L’aide psychologique est primordiale

Il est important de noter que ces séances doivent être encadrées par des professionnels de la santé. Dans cette étude, deux psychologues ont accompagné les patientes pendant jusqu’à 10 heures après la prise d’une dose suffisamment forte de psilocybine, dont les effets durent au maximum 6 heures. Ces séances peuvent être éprouvantes, avec des souvenirs difficiles qui refont surface ou l’apparition de visions impressionnantes. Les thérapeutes jouent un rôle essentiel pour sécuriser cette expérience. Toute tentative de recourir à la psilocybine sans supervision professionnelle est fortement déconseillée, tout comme l’usage de produits non contrôlés ou incorrectement dosés. Une approche rigoureuse et sûre est essentielle pour que les produits psychédéliques puissent être utilisés à des fins thérapeutiques.

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