Santé

Bronchospasme : le reconnaître, le prévenir et le soulager

Saviez-vous que vos bronchioles peuvent parfois se contracter spontanément et entraîner une gêne respiratoire significative ? C’est ce que l’on appelle le bronchospasme, un symptôme clinique qui affecte grandement la qualité de vie des personnes concernées. Quelles sont les causes de cette contraction involontaire ? Comment la prévenir et la prendre en charge ? On fait le point avec Arnaud Barbier, masseur-Kinésithérapeute et vice-président de la Fédération française des masseurs kinésithérapeutes rééducateurs (FFMKR).

Définition : c’est quoi le bronchospasme

« Le bronchospasme désigne une série de contractions involontaires, spontanée et paroxystiques des muscles lisses des bronchioles (les ramifications terminales des bronches), qui limitent les échanges gazeux dans l’organisme », note Arnaud Barbier. Et d’expliquer : « Lorsque l’on respire, on inspire de l’oxygène et on expire du dioxyde de carbone (CO₂). Mais parfois, pour une raison ou pour une autre, les bronchioles ne jouent plus leur rôle… Le CO₂ reste emprisonné à l’intérieur des poumons et l’oxygène ne parvient plus à y entrer pour approvisionner correctement l’organisme ». Résultat ? Une sensation d’oppression thoracique et des difficultés respiratoires.

À noter : les crises de bronchospasme peuvent être aiguës ou chroniques, affectant la qualité de vie des individus qui en souffrent à long terme.

Le spasme respiratoire, une urgence relative !

Le bronchospasme est par nature anxiogène puisque la contraction des muscles lisses des bronchioles « ferme » toutes les voies respiratoires… Les personnes concernées ont donc l’impression d’asphyxier et peuvent s’évanouir ou tomber dans le coma. « C’est souvent la primo-apparition qui crée la situation d’urgence, note Arnaud Barbier. Mais en l’absence de réaction et de prise en charge rapide, le stress augmente et le pronostic vital peut être engagé du fait de l’hypercapnie (augmentation du volume de CO₂ dans le sang) et de l’hypoxie (diminution de la concentration d’oxygène dans le sang). »

Symptômes : comment se manifeste un bronchospasme ?

La crise de bronchospasme se caractérise généralement par :

Causes : allergie, asthme, BPCO… qu’est-ce qui provoque cette contraction involontaire des muscles lisses des bronchioles ?

On distingue le bronchospasme primaire d’effort et le bronchospasme secondaire, lié à une pathologie, prévient d’emblée Arnaud Barbier. « Le bronchospasme d’effort survient pendant la pratique d’une activité physique et nous donne l’impression de ne plus pouvoir inspirer. On peut le contrer grâce à des manœuvres de pression positive : en respirant dans un sac, en soufflant dans une paille ou dans son poing, etc. », précise-t-il. 

Le bronchospasme secondaire à une pathologie est le plus souvent lié à un asthme. Mais plusieurs autres facteurs peuvent induire un bronchospasme, notamment :

  • des infections bactériennes, virales ou fongiques des poumons ou des voies respiratoires :
  • certaines maladies comme labronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO)
  • ou la prise de médicaments anti-inflammatoires.

La crise de bronchospasme peut aussi se manifester en péri-opératoire, juste avant ou pendant une anesthésie générale. « Comme son nom l’indique, elle est alors liée au produit anesthésique », note le masseur-kinésithérapeute. Et de rassurer : « Le plus souvent il est anticipé par les médecins anesthésistes-réanimateurs et pris en charge rapidement. Une fois que l’on a atteint le temps de demi-vie, il n’y a plus de risque ! » Autrement dit, la crise de bronchospasme n’est pas censée se reproduire après l’intervention. 

Bon à savoir : l’exposition à des irritants comme la fumée de cigarette, la pollution de l’air, ou les produits chimiques peut aussi déclencher des crises de bronchospasme. 

Quels sont les facteurs de risque ?

Au-delà d’une pathologie pré-existante comme un asthme, une allergie ou une maladie respiratoire chronique, plusieurs facteurs de risque peuvent favoriser le déclenchement d’un bronchospasme d’effort ou d’un bronchospasme péri-opératoire : le surpoids et l’obésité et le tabagisme. « Ces facteurs sont généralement connus dans le cas d’une intervention impliquant une anesthésie, c’est tout l’intérêt de la consultation pré-anesthésique ! », insiste Arnaud Barbier.

Diagnostic : comment savoir si on est à risque de bronchospame ?

Si vous pensez être à risque de bronchospasme, n’hésitez pas à consulter un(e) professionnel(le) de santé pour obtenir un diagnostic précis. Ce dernier repose principalement sur l’analyse de votre historique médical et de vos symptômes. On peut réaliser une spirométrie pour mesurer la capacité pulmonaire ou un débitmètre de pointe (Peak Flow®) pour mesurer le degré d’obstruction des bronches et donc évaluer la sévérité d’un asthme éventuel, note le vice-président de la FFMKR.

Traitement et prise en charge : comment soulager un bronchospasme ?

La prise en charge du bronchospasme repose principalement sur la prévention et l’anticipation des crises : 

  • Les bronchodilatateurs sont souvent utilisés pour détendre les muscles lisses des voies respiratoires, facilitant ainsi la respiration. Il existe des bronchodilatateurs à action rapide, utilisés pour soulager les symptômes en cas de crise aigüe, et des bronchodilatateurs à longue durée d’action pour contrôler certaines pathologies respiratoires obstructives à long terme.
  • Les corticoïdes inhalés, couramment prescrits en cas d’asthme peuvent aider à réduire l’inflammation dans les voies respiratoires. 
  • Si le bronchospasme est lié à des allergies, des antihistaminiques peuvent être recommandés pour réduire la réponse allergique et prévenir les bronchospasmes.
  • L’éviction de facteurs déclenchants tels que les allergènes, les irritants environnementaux (fumée de cigarette, pollution), ou les infections respiratoires peut aider à prévenir les épisodes de bronchospasme.
  • Si le bronchospasme est associé à l’asthme, il est indispensable de mettre en place un plan d’action incluant le traitement à domicile, la surveillance des symptômes, et des visites médicales régulières.

Prévention : comment éviter un bronchospasme ?

Les bronchospasmes sont par nature ponctuels et imprévisibles. Comme indiqué ci-dessus, pour minimiser les risques de bronchospasme, il est recommandé d’éviter les facteurs déclenchants, de maintenir une bonne hygiène respiratoire et de suivre les recommandations médicales vous concernant.

Adopter un mode de vie sain, incluant une alimentation équilibrée, l’arrêt du tabagisme, une activité physique régulière peut aussi contribuer à améliorer la santé respiratoire globale, sans oublier la gestion du stress par le biais de techniques de relaxation comme la respiration profonde !

« La kinésithérapie respiratoire peuvent aussi être une aide précieuse pour renforcer les muscles respiratoires, améliorer la fonction pulmonaire et apprendre à réagir en cas de bronchospasme », insiste Arnaud Barbier. Et d’insister : « L’éducation thérapeutique des patient(e)s est indispensable pour les aider à repérer les signes d’alerte, à agir au bon moment et à reprendre le contrôle de leur quotidien ». 

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