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Découvrez les confidences de Magali Berdah à son procès pour cyberharcèlement

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Elle a vécu « un enfer ». Magali Berdah, fondatrice de l’agence d’influenceurs Shauna Events, est victime de cyberharcèlement depuis mai 2022. 28 personnes sont jugées depuis ce lundi 27 novembre dans ce procès très médiatisé qui devrait durer plusieurs mois. Mais la moitié des jugés ne se sont pas présentés au procès, ce que regrette Magali Berdah : « J’aurais aimé que les absents m’entendent, qu’ils se rendent comptent de ce qu’ils ont fait. Il faut que les gens comprennent la violence du cyberharcèlement ». Au cours du premier jour du procès, à la barre du tribunal correctionnel de Paris, Magali Berdah a livré un témoignage terrible pendant plus de 3 heures sur ce qu’elle a vécu entre mai et septembre 2022 – seule cette période est concernée, même si elle continue d’être victime de cyberharcèlement.

Des menaces de mort

Pendant cette période, la femme de 42 ans a reçu des « dizaines de milliers de messages » dégradants, insultants ou encore menaçants. « C’était frontal, c’était non-stop et de pire en pire », a évoqué Magali Berdah. « Crève », « sale chienne », « arnaqueuse », « tu mérites d’être décapitée et lapidée »… Certains contenaient même des menaces de viol et de mort, ainsi que des insultes antisémites. « C’est indescriptible. Personne ne mérite de se faire menacer de mort le matin et de se coucher le soir en risquant de se faire menacer de mort ».

Le cyberharcèlement est un délit, passible d’une sanction allant jusqu’à 30 000 € d’amende et 2 ans de prison. En cas de menace de mort, la peine peut aller jusqu’à 5 ans d’emprisonnement.

Le rappeur Booba mis en examen

À l’origine de ce cyberharcèlement : une croisade lancée par le rappeur Booba sur les réseaux sociaux contre les « influvoleurs », ceux qui selon lui sont responsables d’arnaques contre les internautes. Magali Berdah avait notamment été pointée du doigt, et a reçu plusieurs centaines de messages de la part de Booba. « Un jour, il a relayé un lien vers un groupe Telegram où les gens demandaient ma décapitation et que je sois brûlée vive, avec mon adresse », a-t-elle témoigné. Dans cette affaire, le rappeur a été mis en examen en octobre dernier pour harcèlement.

Des conséquences graves

Le cyberharcèlement subi a, forcément, eu un impact dévastateur sur la vie et la santé psychologique de Magali Berdah. « C’est une angoisse, c’est un mal de ventre tous les matins, tous les soirs », explique-t-elle. Selon des informations relayées par 20 Minutes, les tests psychologiques dévoilés au tribunal montrent « des sentiments de peur et d’insécurité, des troubles du sommeil et des troubles de l’appétit » (source 1). L’agent autrefois star et aujourd’hui « la paria de l’influence », estime-t-elle. « C’est comme si aujourd’hui j’étais devenu un monstre. Je n’ai pas eu un moment de ma vie qui n’a pas été étalée de manière négative. Je n’étais plus audible. J’étais juste une personne immorale », a-t-elle témoigné.

Le cyberharcèlement a même provoqué des pensées suicidaires. « J’ai été à deux doigts de me jeter par la fenêtre. Le seul moyen que vous avez pour que ça s’arrête, c’est de mourir ».

Son entourage aussi a lui aussi subi les conséquences de cette violence. Alors que ses adresses de domicile et de travail ont été divulguées sur les réseaux sociaux, Magali Berdah, avec sa famille et ses collègues, n’ont pas eu d’autre choix que de déménager. « Aujourd’hui, on travaille à la maison. Les salariés ne se sentent pas en sécurité ». Une de ses filles a même dû être déscolarisée.

Je veux juste qu’on puisse dormir tranquille. Mon mari, mes enfants et moi. Magali Berdah.

L’espoir

Malgré cette situation grave au quotidien depuis un an et demi, Magali Berdah a de l’espoir. « J’ai confiance en la justice de mon pays ! », écrivait-elle sur Instagram en mai dernier (source 2). Elle est aujourd’hui devenue une porte-parole de la lutte contre le cyberharcèlement. « J’espère que ce procès va beaucoup apporter aux victimes de cyberharcèlement et montrer qu’on ne peut pas rester impuni devant un écran et faire comme si c’était un autre monde. Ce n’est pas aux victimes de déserter et de se cacher, ce n’est pas aux victimes d’avoir honte ! Les a ne doivent pas être une zone de non droit où l’on peut mettre à mort des personnes, les humilier, les diffamer, les diaboliser, les pousser au suicide, les faire chanter ! », a-t-elle alerté.

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