Dorine (36 ans) et Brice (32 ans) : « Je voulais qu’on fasse une pause d’un an avant d’avoir un enfant »
Dorine, 36 ans, et Brice, 32 ans, sont en couple depuis huit ans. Ils partagent tous les deux une passion pour le vélo et les longues balades à la campagne, qu’ils essayent de faire le plus souvent possible pendant la belle saison. Mais quand Dorine décide de faire une pause dans leur couple, Brice ressent le besoin de parler à une personne de confiance.
Dorine est une belle brune de 36 ans, qui, depuis ses 18 ans, a toujours été en couple : « J’ai enchaîné les relations et je ne me suis jamais retrouvée célibataire. Je ne sais pas ce que c’est d’avoir un appartement toute seule. Même de faire des choses seules. Je n’y connais rien aux applications de rencontre. À chaque fois qu’une histoire d’amour se finissait, j’en avais une autre en cours ou sur le point de commencer. Quand j’ai eu 34 ans, ça m’a manqué. Et je me suis dit que j’allais le regretter si je n’avais pas un peu de temps pour moi toute seule. On pensait faire un enfant avec Brice. Je lui ai dit ok mais à la condition de me laisser un an en solo. Il a accepté à la condition qu’on se retrouve dans le cabinet d’une psychologue au début et à la fin de cette pause. Ça m’a paru être une bonne condition. »
Une année pour se découvrir
Dorine organise son année de pause avec minutie : « J’avais un ami qui avait un appartement à sous-louer pour un peu d’un an. J’en ai profité. J’avais donc un chez-moi. J’ai acheté quelques bricoles pour ne pas donner l’impression à Brice que je le quittais vraiment. Il a quand même très vite compris que je ne le quittais pas, que je faisais ça pour moi et peut-être pour nous permettre de rester le plus longtemps possible ensemble. Je n’avais aucune intention de me taper quelqu’un non plus. Je voulais juste avoir du temps pour moi, à ne penser qu’à moi et à apprendre à me connaître. J’ai tellement partagé avec mes mecs que je n’étais même plus sûre de trucs aussi cons que la boisson que je préférais boire le matin. Un de mes ex buvait du café, je me suis mise au café et c’est resté. Je voulais questionner tout ça. En sortir plus forte. »
Sur le coup, l’idée de pause m’a rendu fou
Pendant deux mois, avant la pause, ils voient la psychologue pour parler de leur projet : « La psychologue a mis un peu de temps à me croire quand j’ai expliqué ce que je cherchais dans la pause. Mais une fois qu’elle a compris qu’on faisait ça ensemble, même si ça parait un peu dingue, elle a trouvé ça très sain. On a parlé de ce qui faisait la force de notre couple, de ce qu’on partageait, de ce qu’on aimait chez l’autre. Le but, c’est, qu’avant de mettre un peu de distance entre nous, on sache bien où on était l’un et l’autre. »
Brice a été un peu étonné de la demande de sa compagne, mais l’a vite accepté : Sur le coup, l’idée de pause m’a rendu fou. C’est tout à fait le truc qu’on dit quand on pense déjà à la séparation. Et je ne l’avais pas vu venir. J’en ai voulu à Dorine pendant quelques heures parce que j’avais l’impression qu’elle m’avait caché quelque chose et qu’elle débarquait avec une idée déjà formée en tête alors qu’on aurait dû en parler ensemble. Mais quand elle s’est expliquée, j’ai compris. Je suis même fier qu’elle se soit sentie assez en confiance avec moi et qu’elle a eu suffisamment confiance en nous pour demander ça. On a fait quelques rendez-vous avec la psy juste avant qu’elle ne s’installe dans son appart et puis quelques rendez-vous au bout de 10 mois, quand Dorine a eu l’impression que ça lui suffisait. Ça nous a vraiment aidé à faire ça le mieux possible. »
Moi aussi, j’ai profité de ma liberté
Brice a aussi profité de ces mois en solitaire : « J’ai plus vu mes potes, j’en ai profité pour aller dîner plus régulièrement avec mes parents, j’ai pas mal utilisé ma carte de cinéma. Si j’étais déjà convaincu que Dorine avait eu raison de faire ça, ça s’est confirmé quand, moi aussi, j’ai profité de ma liberté. Je ne me sens pas enfermé dans mon couple mais il y a plein de petites choses au quotidien qu’on ne fait pas pour ne pas embêter l’autre. Au début, on propose et puis après on sait bien que ce n’est pas la peine, parce que ce n’est pas la bonne soirée ou la bonne période. Ce ne sont pas des concessions très grave mais ça nous éloigne de nous-même. Prendre un peu de distance nous a permis d’avoir envie de se plaire à nouveau.
On s’est vu deux fois pendant la grande pause, à des fêtes d’amis, et il y avait de l’électricité dans l’air. J’avais envie d’elle comme jamais. Il y a une de ces deux fois où j’ai passé la nuit chez elle, c’était magique. Je pense que toute cette expérience nous a fait beaucoup de bien et ça nous a donné envie de nous poser ensuite pour d’autres grandes étapes. On a lancé le projet bébé au printemps. On envisage de se marier au début de l’année prochaine. Je pense que la pause nous a donné la confiance de se lancer dans tout ça avec la certitude que Dorine est la bonne personne pour moi et que je suis la bonne personne pour elle. Je pense que les gens en couple devraient envisager de faire des choses comme ça, de prendre du recul pour mesurer leur chance ou au contraire de se rendre compte qu’il y a un problème. Ma meuf est un peu dingue mais elle a eu la meilleure des idées. Je l’aime plus que jamais parce que je sais que je suis plus heureux avec elle que sans elle. Un peu moins libre mais plus heureux. »
