Santé

Fausse couche : comment surmonter son chagrin ?

Est-ce fréquent ?

La fausse couche précoce, soit la libération d’un fœtus non viable qui intervient lors du premier trimestre de grossesse, touche une grossesse sur quatre, un chiffre sans doute sous estimé. Un phénomène relativement banal et fréquent pour les professionnels de santé qui « ont de fait tendance à le banaliser, alors que le vécu des femmes ne l’est pas du tout », dit Julie Houriez, naturopathe et autrice de « Fausse couche, de la souffrance à la découverte de soi » (éd. Le Souffle d’Or). Ainsi, après une fausse couche, une femme sur six serait victime de stress post-traumatique…

Pourquoi c’est douloureux ?

« Une fausse couche représente un deuil : celui de l’enfant à venir, de l’expérience d’une grossesse et du projet qui allait avec, souligne Nathalie Lancelin-Huin, psychologue spécialisée en périnatalité, autrice de “Traverser l’épreuve d’une grossesse interrompue“ (éd. Josette Lyon). Plus on s’investit dans la grossesse et plus la douleur psychique est grande.» Julie Houriez, qui a vécu deux fausses couches dont la première à 41 ans, témoigne : « L’annonce brutale de la fausse couche – “la grossesse s’est arrêtée“ –, lors de la première échographie, fut un vrai choc. J’avais pour la première fois ce projet d’enfant et il m’a fallu admettre que je ne pouvais pas tout contrôler et faire le deuil d’une maternité. » Dans cette souffrance interviennent aussi le contexte professionnel, économique, familial (le soutien du partenaire), la confiance en soi et en la vie… 

Comment réagir ?

Déni, colère, tristesse, culpabilité… « On peut être traversée par tous les états du deuil, poursuit Julie Houriez. L’enjeu : accueillir chaque émotion sans chercher à la nier ou à la juger sous prétexte d’être forte! » De nombreux outils peuvent y aider: « Des médecines complémentaires – comme la naturopathie, l’homéopathie… – à la thérapie, en passant par des discussions avec des confidentes, amies, sages-femmes, mères ou grands-mères, des soins énergétiques, du temps pour soi pour méditer ou aller en forêt… » 

Quand s’inquiéter ?

Toutes les femmes n’éprouvent pas le besoin de consulter, « et comme la peau a besoin de temps pour cicatriser, il faut laisser du temps au psychisme pour retrouver son équilibre, explique Nathalie Lancelin-Huin. Mais si au bout de deux ou trois semaines on continue à mal dormir, à manger trop ou pas assez, à pleurer ou à s’isoler – des signes de stress post-traumatique –, il faut se faire aider ».

Comment améliorer l’accompagnement?

Gynécologues, sages-femmes, internes aux urgences, échographistes, souvent démunis, « doivent être formés à l’annonce de la fausse couche, dit Nathalie Lancelin-Huin, mais aussi pouvoir proposer un parcours de soins si la personne va mal. À l’inverse, un accompagnement systématique ne serait pas opportun, on a parfois simplement besoin de cheminer intérieurement et à son rythme… »

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