Santé

Flore vaginale (flore de Döderlein) : c’est quoi ? comment en prendre soin ?

Définition : qu’est-ce que la flore vaginale (ou flore de Döderlein) ?

La flore vaginale (flore de Döderlein) aussi appelée microbiote vaginal correspond à un ensemble de micro-organismes colonisant le vagin et formant un biofilm protecteur sur la muqueuse de ce dernier.

La flore vaginale protège contre la prolifération des germes pathogènes par inhibition de leur croissance, leur adhésion et leur développement.

Le microbiote vaginal est essentiel pour la santé de l’appareil génital des femmes, pour maintenir la fonction reproductrice et pour le bon développement du fœtus lors de la grossesse.

Quelle est la composition de la flore vaginale ?

La flore vaginal se compose d’un type particulier de bactéries favorables à son équilibre : les lactobacilles de Döderlein. On peut notamment citer : lactobacillus crispatus, lactobacillus gasseri, lactobacillus jensenii et lactobacillus iners… 

Les lactobacilles sont appelés ainsi parce qu’ils transforment certains sucres (comme le glycogène) présents dans la muqueuse vaginale en acide lactique

D’autres bactéries d’origine digestive ou oropharyngée sont aussi présentes au sein de la flore vaginale. C’est le cas de : Atopobium vaginae, E. coli, Candida albicans,  Gardnella vaginali… 

La nature et la composition de la flore vaginale varient dans le temps en fonction du mode de vie et des changements hormonaux. 

Équilibre vaginal : le secret, c’est l’acidité !

Les bactéries lactobacilles de Döderlein qui composent le microbiote vaginal utilisent le glycogène, un sucre contenu dans le mucus, afin de produire de l’acide lactique. Ce dernier est obtenu par l’action de la fermentation. L’acide lactique va permettre d’acidifier l’environnement vaginal (le pH étant alors maintenu entre 4 et 4,5) le protégeant ainsi des autres germes pathogènes (tels que E. coli, Candida albicans) et des infections. Si ce milieu est déséquilibré, la flore vaginale ne se développe plus correctement et le vagin n’est plus suffisamment protégé.

Par ailleurs, les lactobacillus présents dans la flore vaginale ont d’autres vertus protectrices puisque : 

  • ils exercent une action anti-oxydante par la production de peroxyde d’hydrogène
  • ils créent un film protecteur naturel par adhésion des lactobacilles à la muqueuse vaginale ; 
  • ils produisent un biosurfactant qui permet de prévenir les infections. 

Microbiote vaginal : gare au dérèglement !

Certains facteurs sont susceptibles de dérégler l’équilibre de la flore vaginale : 

  • Les bouleversements hormonaux (début de la puberté, grossesse, variations normales du cycle menstruel, ménopause, contraception hormonale…). En effet, les hormones féminines (œstrogènes) sont responsables de la sécrétion du mucus au sein de la flore vaginale. Ce dernier contient le glycogène qui permet la production de l’acide lactique (lors de sa rencontre avec les lactobacillus) offrant ainsi un environnement plus acide et donc protecteur contre les germes pathogènes. Ainsi au moment de la ménopause par exemple, le taux d’œstrogènes diminue, ce qui donne lieu à une sécheresse vaginale et une raréfaction des lactobacilles. Le microbiote vaginal est susceptible de se déséquilibrer. Le risque d’infection est alors accru. 
  •  Le tabagisme. Le tabac limite la prolifération des cellules vaginales qui contiennent le glycogène nécessaire à la production d’acide lactique. À défaut d’acidité suffisante, l’environnement est plus vulnérable aux infections. 
  • La prise de médicaments antibiotiques puisque ces derniers détruisent les bactérie lactobacilles qui permettent l’équilibre de la flore vaginale. 
  • L’utilisation d’ovules gynécologiques spermicides qui détruisent les lactobacilles entraînant un déséquilibre du microbiote vaginal.
  • L’excès d’hygiène (douche vaginale, lavages trop fréquents, savons inadaptés) ; 
  • Les maladies endocriniennes (diabète, maladies de la thyroïde) ; 
  • Les pantalons trop serrés
  • Les slips qui ne sont pas en coton ou en matière absorbante ; 
  • Le port de serviettes hygiéniques ou de tampons
  • Les rapports sexuels peuvent être en cause, non seulement par transmission de germes mais par action mécanique (frottements) ou chimique (contact avec le sperme très alcalin) ; 
  • La fatigue et la baisse des défenses immunitaires
  • Le stress chronique

Flore vaginale altérée : quelles conséquences ?

Un déséquilibre de la flore vaginale peut causer quelques symptômes inconfortables comme : 

  • des pertes vaginales inhabituelles (abondantes parfois colorées et.ou malodorantes) ;
  • des démangeaisons vaginales
  • des sensations de brûlures
  • des irritations
  • des douleurs pendant la miction ou lors des rapports sexuels (dyspareunie). 

Un déséquilibre de la flore vaginale peut aussi donner lieu à une infection comme une mycose ou une vaginose.

  • La mycose est due à la prolifération de champignons (le plus souvent le Candida albicans). Elle se manifeste par des pertes vaginales blanches ainsi que des démangeaisons et des irritations au niveau de la vulve (vulvite) et du vagin (vaginite) qui peuvent s’avérer très douloureuses.
  • La vaginose est la conséquence de la multiplication d’une bactérie (Gardnerella vaginalis, Atopobium vaginae, E. coli…). Elle se manifeste par des pertes blanches ou grises, une odeur désagréable de « poisson pourri », parfois également des démangeaisons et des irritations.

Comment savoir si on a un déséquilibre de la flore intime ?

En cas de signes d’infection ou de sécheresse vaginale (par exemple au moment de la ménopause), le gynécologue peut vous proposer de vérifier l’état de la flore intime. Après la pose d’un spéculum, il effectuera un prélèvement de quelques millilitres de sécrétions vaginales. Le laboratoire réalisera ensuite une coloration de Gram qui permet d’identifier si des bactéries pathogènes sont présentes dans le prélèvement. Il pourra ensuite établir le score du Nugent de la flore vaginale, qui  permet de distinguer 3 situations cliniques : 

  • Groupe 1 (score compris entre 0 et 3) :flore normale, à prédominance de lactobacilles. Parfois associées à d’autres morphotypes bactériens mais en faible quantité. 
  • Groupe 2 (score compris entre 4 et 6) : flore intermédiaire, lactobacilles peu abdondants et associés à d’autres morphotypes bactériens en faible quantité. 
  • Groupe 3 (score compris entre 7 et 10) : flore évocatrice d’une vaginose : les lactobacilles ont disparu au profit d’autres espèces bactériennes pathogènes. 

Traitements : comment restaurer la flore vaginale ?

En cas de mycose, il convient de se tourner vers des traitements antifongiques sous forme de crème et vers la prise d’ovules spermicides. Ces médicaments sont disponibles sans ordonnance. Demandez conseil à votre pharmacien. Si les symptômes persistent, consultez un médecin. 

Si vous souffrez de vaginose bactérienne, des antibiotiques sont nécessaires. Le traitement d’un épisode de vaginose repose sur le secnidazole ou Secnol® en dose unique (1 sachet de 2 g en prise orale) ou le métronidazole ou Flagyl® (1 g par jour pendant 7 jours en prise orale).

Des probiotiques (Femibion Flore intime©, Bion Flore intime©, Hydralin Flora©)  peuvent contribuer à rétablir votre flore vaginale. Ils peuvent être utilisés en complément d’un traitement antibiotique et afin de prévenir les récidives. Les probiotiques utilisés en gynécologie sont composés de lactobacilles, les bactéries saines pour le vagin. On  retrouve des probiotiques sous forme orale ou locale.

L’application d’un gel vaginal acidifiant et prébiotique (Géliofil®, Physioflor®) ou de prébiotiques en comprimés vaginaux (Prévégyne®) peuvent aussi être utilisés en complément de traitement ou en prévention des récidives. 

Flore vaginale : les bons gestes au quotidien

Même si vous ne souffrez pas d’infections vaginales, certaines précautions sont à prendre au quotidien. Certains réflexes préservent votre pH vaginal et favorisent le développement des bonnes bactéries au sein de la cavité vaginale. Il est recommandé de : 

  • éviter les douches vaginales ;
  • éviter l’usage de gants de toilette ou de fleur de douche pour la toilette intime ; 
  • limiter le nombre de toilettes intimes à deux fois par jour maximum ; 
  • se laver quotidiennement ; 
  • utiliser un savon adapté au pH neutre voire basique pour les femmes sujettes aux infections vaginales (candidoses ou vaginoses) ; .
  • s’essuyer de l’avant vers arrière lorsque vous allez aux toilettes (pour éviter de faire migrer des bactéries fécales vers le vagin et l’appareil urinaire) ; 
  • changer ses sous-vêtements tous les jours ; 
  • préférer des culottes en coton et bien absorbantes
  • éviter le port de vêtements et de sous-vêtements trop serrés qui favorisent les irritations ; 
  • changer de protection hygiénique régulièrement. Il est recommandé d’en changer toutes les 4 à 6 heures pour éviter un surplus d’humidité ; 
  • allez uriner après chaque rapport sexuel.

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