Santé

Hyperempathie : c’est quoi ? Comment la gérer ?

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Se mettre à la place des autres, c’est bien. Mais ne faut-il pas fixer quelques barrières émotionnelles pour se préserver ? Si l’empathie est une qualité, l’hyperempathie serait un sixième sens paralysant voire parasitaire… Il est donc nécessaire d’apprendre à contrôler cette faculté pour en faire un atout. Attention, l’hyperempathie n’est pas une notion clinique. Beaucoup de professionnels de la santé mentale s’en méfient.

Hyperempathie : ressentir les émotions des autres

L’hyperempathie correspond à un niveau élevé d’empathie. Les personnes hyperempathiques absorbent les émotions des autres sans filtre. Le risque de cette absence de distanciation est la contagion émotionnelle qui peut mener au décentrage de soi.

En effet, le préfixe « hyper » possède une dimension péjorative suggérant une difficulté à gérer cette faculté d’empathie finalement toxique pour le sujet. 

Des études scientifiques démontrent que chez les personnes hypersensibles et hyperempathiques, des zones du cerveau sont plus actives que chez le reste de la population (source 1). Plus précisément, certains scientifiques parlent d’une surélévation du réseau des neurones miroirs. Ces derniers fonctionneraient en continu (source 2).

Les neurones miroirs sont impliqués dans l’apprentissage par imitation, la compréhension des intentions d’autrui, des émotions et le développement de l’empathie. Ils ont été découverts en 1990, par un groupe de neuroscientifiques italiens, dirigé par Giacomo Rizzolatti

Définition : qu’est-ce que l’empathie ? 

L’empathie est l’aptitude à percevoir les émotions de l’autre et à se mettre à sa place. Elle est saine et nécessaire à la vie en communauté. On distingue : 

  • L’empathie émotionnelle qui correspond à la capacité à percevoir les émotions des autres. 
  • L’empathie cognitive qui est la capacité à percevoir et à comprendre les croyances et les idées, les réflexions des autres. 

L’empathie passe par des mécanismes d’identification et de compréhension. Dans l’empathie, il demeure une distanciation émotionnelle (contrairement à l’hyperempathie). Par exemple, dans l’empathie, si un ami(e) perd son emploi, il est possible de comprendre sa détresse sans pour se sentir meurtri(e) ou déprimé(e). 

L’hyperempathie : une notion peu scientifique

L’hyperempathie n’est pas une notion adoptée par la psychologie clinique et la psychiatrie. Elle laisse sceptiques certains professionnels de la santé mentale : 

L’hyperempathie suggère l’idée d’une sensibilité exacerbée qui engendre une souffrance morale. Mais dans le même temps, elle sous-entend que la personne est dotée d’une sorte de « super pouvoir » ( en ce qu’elle possède une capacité supérieure à comprendre son entourage). L’hyperempathie n’est donc pas une invitation à une remise en question et à un travail sur soi (pourtant nécessaire en cas de détresse psychologique). Samuel Mergui, psychologue. 

Alors que l’hyperempathie fait de plus en plus couler d’encre, certains intellectuels se questionnent : « ce qui est intéressant ce serait de savoir pourquoi autant de personnes se sentent concernées par l’hyperempathie », s’interroge l’expert. Ne serait-ce pas, en effet, symptomatique d’un refus de se remettre en cause. 

La psychologue Samuel Mergui avance même l’idée selon laquelle, « cette soi-disant ‘capacité à comprendre l’autre’ s’apparente plutôt à un mécanisme de projection. Les ‘hyperempathiques’ ne ressentiraient pas les émotions des autres mais ils auraient tendance à s’identifier systématiquement (et paradoxalement de façon égocentrique). » 

Quels sont les différentes formes d’hyperempathie ?

Il faut distinguer 3 types d’hyperempathie : 

L’hyperempathie kinesthésique

c’est une aptitude à ressentir la douleur physique des autres dans son corps ou à être « dynamisé(e) » par l’énergie d’autrui ; 

L’hyperempathique émotionnelle

Elle correspond à une aptitude à percevoir les émotions positives et négatives des autres avec beaucoup d’acuité et de précision. L’hyperempathique peut absorber la tristesse ou au contraire la joie. Il y a un risque de décentrage

L’hyperempathie intuitive

Elle se traduit par l’aptitude à vivre des expériences perceptives extraordinaires : télépathie, prémonitions, communication avec les plantes ou les animaux… 

Quels sont les symptômes de l’hyperempathie ?

Voici quelques signes d’hyperempathie : 

  • Vous ressentez les douleurs physiques des personnes qui vous entourent
  • Vous ressentez les émotions d’une personne
  • Vous avez une excellente intuition ; 
  • Vos sens sont très développés ; 
  • Vous vous sentez épuisé (e) ; 
  • Vous comprenez facilement les personnes autour de vous
  • Vous avez parfois un fort de besoin de solitude ; 
  • Vous êtes déçu lorsque l’empathie n’est pas réciproque. 

Hyperempathie et hypersensibilité : quelle différence ?

L’hypersensibilité est une notion proche de celle d’hyperempathie.

L’hypersensible est affecté par les stimuli et événements en général. Chez certains individus, cela va se traduire au niveau sensoriel : les lumières, les bruits, les odeurs vont les déranger… Pour d’autres la sensibilité se traduit par des émotions très fortes qui peuvent donner lieu à de l’anxiété, à des ruminations mentales et à un repli sur soi. 

Néanmoins, un hypersensible peut être dénué d’empathie. Par exemple, les personnes autistes sont hypersensibles au bruit, elles ont pourtant une plus grande difficulté à comprendre les émotions des autres et à interagir avec eux.

Enfin, les personnes hyperempathiques sont la plupart du temps aussi hypersensibles ne serait-ce que par rapport aux émotions et aux souffrances des autres. 

Attention, tout comme l’hyperempathie, l’hypersensibilité ne fait pas l’unanimité chez les professionnels de la santé : 

L’hypersensibilité est une notion qui a été théorisée par une psychologue américaine Elaine Aron. Tout comme l’hyperempathie, elle n’est pas un terme clinique. Imprécise, elle est très employée dans le langage populaire. Samuel Mergui, psychologue. 

Comment savoir si je suis hyperempathique ?

L’hyperempathie est théorisée par la psychiatre Judith Orloff. Elle propose plusieurs quizz afin de savoir si vous souffrez d’hyperempathie. Le professeur David Goelamn a aussi élaboré un test accessible en ligne. Néanmoins, si vous vous sentez débordé(e) par vos émotions, vous devriez consulter un psychothérapeute (comme un psychologue ou un psychiatre) afin d’obtenir une réponse fiable.

Comment gérer son hyperempathie ?

« De façon générale, si vous souffrez d’une charge émotionnelle trop forte, vous devriez consulter un psychiatre ou un psychologue qui pourrait vous aider à mieux cerner vos difficultés », selon Samuel Mergui, psychologue clinicien. 

La psychothérapie et des exercices thérapeutiques sont efficaces. Plusieurs types de thérapies pourraient vous être proposées.

D’autres outils sont efficaces afin de gérer ses émotions : la méditation de pleine conscience, des techniques de respiration et de relaxation, des exercices d’ancrage et d’enracinement… 

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