Santé

La question psy des parents : « Puis-je décaler les heures de coucher de mon enfant durant l’été ? »

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Balades à cheval, châteaux de sable, glaces à la fraise et autres grandes tablées ensoleillées… pour bon nombre de Français·es, le week-end du 15 août a le goût des vacances. L’occasion de profiter encore un peu des longues soirées d’été, avant que la rentrée ne pointe le bout de son nez. Mais dans quelle limite pour les tout-petits ? 

Si les parents ont tendance à offrir davantage de liberté à leurs enfants durant la période estivale, quelques questions subsistent. « J’estime être cool sur plein de choses, mais avec le sommeil, je suis intransigeante, déclare Céline*, 32 ans. Néanmoins, plus mes fils grandissent, plus je suis souple durant les vacances. Je vois bien que mon bébé de 4 mois est plus énervé quand je décale un peu son heure de coucher, alors que mon garçon de 3 ans ne semble pas très perturbé si je le mets au lit 30 minutes plus tard que d’habitude. » Pour autant, cette mère de famille s’interroge sur le temps de sommeil de ses bouts de chou. « Quand je les couche à 20 heures au lieu de 19 heures, ils ne se réveillent pas forcément plus tard le matin. C’est donc du sommeil qu’ils ne récupèrent pas. Le fait de les mettre au lit plus tard, pendant deux ou trois semaines, joue-t-il sur leur forme, leur croissance et leur développement à long terme ? », s’interroge-t-elle.  

Même son de cloche du côté de Julie, 30 ans. « Avec mon mari, il nous arrive de décaler l’heure du coucher de nos enfants pendant les vacances, ou lors de week-ends festifs en famille, entourés de leurs cousins et cousines qui sont un peu plus grands qu’eux. Ils sont contents car cela leur donne l’impression de faire la fête avec les adultes. Mais on se demande souvent si cela va engendrer un décalage complet de leur vie quotidienne », confie cette maman d’une fille de 4 ans et demi, et d’un fils et deux ans. 

Pour Marlène, 32 ans, dont les enfants sont un peu plus grands, d’autres questions se posent. « Mes enfants ont 4 et 5 ans et demi, ils ne font plus la sieste de façon générale. Pendant les vacances, l’heure du lever se fait en fonction de celle du coucher, qui est un peu plus flexible que d’habitude (ils dorment entre 10 et 12 heures par nuit). Cependant, nous constatons un certain état de nervosité et de fatigue en journée. Comment les aider à trouver des moments de calme alors que vacances riment avec activités et copains ? », se demande-t-elle. Alors, à quelle heure est-il conseillé coucher ses enfants pendant les vacances ? Comment compenser les heures de sommeil en moins ? Quand faut-il reprendre le rythme du reste de l’année ? 

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LA RÉPONSE D’UNE PSYCHOLOGUE

« Ces questions sont très fréquentes chez les parents. Durant les vacances, ces derniers ont tendance à lâcher prise, et leurs enfants également. Pour cause, l’été est une période où l’on souhaite mettre les contraintes de côté, que ce soit au niveau des heures de repas ou de coucher. On a envie de vivre autrement, de profiter des longues soirées entre ami·es ou en famille. Les plus privilégiés se retrouvent parfois en extérieur, et c’est pour ces moments-là que l’on travaille toute l’année. Ce que je conseillerais avant tout, c’est donc de se faire plaisir. 

Aussi, il est important pour l’enfant de pouvoir sentir son propre rythme de sommeil. Parfois, on passe à table parce qu’il est l’heure de manger, ou que la cantine va bientôt fermer. Par exemple, certains enfants mangent très tôt, alors qu’ils n’ont pas nécessairement faim. Les vacances d’été peuvent être l’occasion de leur apprendre à se reconnecter à eux-mêmes, à leurs propres besoins, et à tous ces rythmes circadiens, à condition qu’ils y soient réceptifs.

Quels horaires de coucher faut-il imposer à mon enfant ? 

Cela dépend évidemment de leur âge. Plus ils sont petits, moins il est recommandé de bouger leur rythme. Pour les bébés, et jusqu’à 3 ans environ, mieux vaut ne pas trop bousculer leurs heures de sommeil. Je recommanderais de les coucher 30 minutes plus tard que d’habitude, éventuellement, mais pas plus. Ensuite, plus ils grandissent, plus on peut décaler leur rythme. À partir de 4 ou 5 ans, et jusqu’à l’adolescence, les coucher à 22 ou 23 heures, quand il fait nuit, me semble être une bonne limite. Ils seront déjà contents d’avoir veillé jusque-là. 

Tout dépend aussi de leur fonctionnement et de leur adaptabilité. Certains enfants supportent très bien le fait d’aller au lit plus tard que d’habitude, avec un décalage d’une heure ou deux, et se réveilleront plus tard dans la matinée. Mais ce n’est effectivement pas le cas de tous les petits. D’autres émergeront toujours à la même heure, quelle que soit le moment du coucher, parce que leur horloge interne est ainsi programmée. Si l’enfant n’est pas apte à supporter ce décalage, il vaut mieux continuer de le coucher à la même heure.  

Il y a aussi la problématique des grosses chaleurs et de la canicule. Évidemment, les petits Espagnols n’auront pas les mêmes horaires que les petits Français du Nord de l’Hexagone. Il faut en effet s’adapter à l’environnement, au climat, aux stimulations et au contexte. Si l’enfant est entouré de copains et copines, de cousins et cousines et autres membres de la famille, et que tout le monde se couche tard, la frustration peut être compliquée à gérer. À l’inverse, si les parents sont fatigués et ressentent le besoin de se retrouver seuls, on peut les coucher assez tôt. Cela dépend aussi de ce que les enfants ont fait dans la journée, et de leur niveau de fatigue. 

Quelles sont les conséquences de ce changement de rythme ? 

Le décalage des heures de sommeil peut avoir des conséquences sur l’humeur, la capacité à supporter une journée entière de stimuli, et des pipis au lit. Mais le changement de rythme n’engendre pas de très grands risques. Si l’enfant rechigne, qu’il n’arrive pas à profiter pleinement de sa journée, ou qu’il tombe de sommeil, il faut peut-être envisager une sieste d’une petite heure à ce moment-là, ou réinstaurer un moment de calme après le repas. Ce temps repos est généralement très bénéfique pour récupérer.

Comment reprendre ses habitudes, à l’approche de la rentrée ?

Je conseillerais de remettre les pendules à l’heure, au moins quinze jours avant la reprise. S’ils refusent d’aller au lit, il faut leur expliquer pourquoi ils se coucheront plus tôt : ce n’est en aucun cas une punition. De la même manière qu’on peut leur expliquer pourquoi durant les vacances, ils ont le droit de se coucher un peu plus tard (parce qu’on a de la visite ou parce qu’ils passent l’été avec d’autres enfants). Dans tous les cas, le dialogue reste la clé. » 

(*) Le prénom a été modifié.

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