Santé

Le curcuma aussi efficace qu’un traitement de l’indigestion selon une étude

Certains produits naturels n’ont rien à envier aux médicaments ! C’est le cas du curcuma – et plus particulièrement sa substance active, la curcumine – qui selon une étude publiée dans le British Medical Journal réduirait autant les symptômes digestifs que l’oméprazole, un inhibiteur de la pompe à protons (IPP) qui diminue la sécrétion des acides gastriques. Si l’efficacité du curcuma avait déjà été démontrée dans cette indication, c’est la première fois qu’elle est comparée avec un médicament. « Il n’existe pas actuellement de preuves directes comparant l’efficacité de la curcumine à celle des médicaments conventionnels », précisent les chercheurs dans l’étude (source 1).

Environ 150 patients souffrant de dyspepsie (caractérisée notamment par des maux d’estomac) ont été répartis en 3 groupes recevant pendant 28 jours un traitement soit à base de curcuma, soit d’oméprazole, soit une association des deux. Résultat : après un mois de traitement, le curcuma a permis une réduction de la sévérité de la douleur à l’estomac de près de 6 %, contre plus de 6 % pour l’oméprazole. Les symptômes étaient encore plus diminués lors d’une réévaluation 56 jours après le début du traitement : – 8 % de douleur pour le curcuma, et presque – 9 % pour l’oméprazole.

Une nouvelle option thérapeutique des troubles de la digestion ?

Ce n’est donc pas pour rien que cette épice est utilisée comme remède traditionnel des troubles digestifs, en particulier en Asie. D’ailleurs, selon le site Vidal, « l’Organisation mondiale de la santé reconnaît comme « cliniquement justifié » l’usage du curcuma dans « les digestions difficiles avec hyperacidité et flatulences »» (source 2). « Ce composé présente un large éventail de propriétés biologiques, telles que des propriétés anti-inflammatoires, antioxydantes, antiprolifératives et antimicrobiennes. Plusieurs essais cliniques ont établi les propriétés pharmacologiques de la curcumine », expliquent les chercheurs. Ils estiment même que les résultats de leur étude « peuvent justifier l’utilisation de la curcumine dans la pratique clinique ».

Aujourd’hui, la dyspepsie est généralement traitée avec des inhibiteurs de la pompe à protons comme l’oméprazole, ainsi qu’avec des antibiotiques en cas de cause bactérienne. Mais ces traitements ne sont pas sans effets indésirables : « L’utilisation à long terme des IPP a été associée à un risque accru de fracture, à des carences en micronutriments et à des infections », notent les chercheurs. Selon eux, le curcuma pourrait ainsi fournir « des options médicamenteuses supplémentaires en plus des IPP seuls, sans effets secondaires supplémentaires », puisqu’« aucun événement indésirable grave n’est survenu » dans l’étude.

La consommation de curcuma n’est pas sans risque

Dans certains cas, il faut être vigilant lors de la consommation du safran des Indes. Selon le site Vidal, certaines contre-indications existent, notamment une obstruction des voies biliaires. Aussi, les personnes « qui souffrent d’une maladie du foie doivent consulter leur médecin avant de prendre du curcuma ». Enfin, « le curcuma à dose élevée est déconseillé en cas d’ulcère de l’estomac ou du duodénum, car il risque d’augmenter l’irritation ». La prise de compléments alimentaires à base de curcuma est bien évidemment contre-indiquée chez les personnes allergiques à cette plante. Certains effets secondaires en cas de toxicité sont à connaître : sécheresse buccale, diarrhées et nausées.

Attention également au risque d’interactions médicamenteuses, avec « les anticoagulants, les anticancéreux et les immunosuppresseurs », note l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses). En 2022, l’agence avait lancé l’alerte après avoir « enregistré plus de 100 signalements d’effets indésirables (notamment des hépatites, ndlr) susceptibles d’être liés à la consommation de compléments alimentaires contenant du curcuma ou de la curcumine » (source 3). L’Anses avait alors rappelé de ne pas dépasser une consommation de 180 mg de curcumine par jour.

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