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Tout savoir sur le shibari et le kinbaku

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Définition, qu’est-ce que l’art du shibari ?

Le shibari, aussi connu sous le nom de kinbaku, est une forme d’art japonais ancestral qui consiste à ligoter le corps humain à l’aide de cordes dans une dimension érotique.

Son évolution, d’hier à aujourd’hui

Sur le plan historique, le shibari a des racines japonaises anciennes et remonte à déjà plusieurs siècles. À l’origine, il était destiné uniquement à la capture des prisonniers durant la guerre afin de les immobiliser en entravant tout mouvement avec des cordes.

Ensuite, le shibari s’est transformé petit à petit en un art assez raffiné notamment par les samouraïs en l’incorporant dans certains de leurs rituels d’entraînement dans une optique de rigueur et de discipline guerrière. Puis au fil du temps, le shibari ou l’art du ligotage avec des cordes est sorti de l’art guerrier, pour évoluer vers une forme d’expression quasi artistique, et  prendre sa forme plus contemporaine dans une version érotique autour du Kinbaku.

Aujourd’hui, le shibari ou le kinbaku correspondent à un « art érotique japonais » qui consiste en une forme de « ligotage artistique du corps » en utilisant de cordes apposées selon un protocole spécifique.

En quoi, le shibari est-elle une pratique BDSM ?

On peut dire que le shibari érotique ou kinbaku contemporain s’intègre aux pratiques du BDSM (Bondage, Domination, Soumission, Sado-Masochisme) dans la mesure où il développe plusieurs aspects en lien avec les pratiques du BDSM :

  • Le « B » de Bondage  : le shibari/kinbaku est avant tout une forme d’art du ligotage du corps avec restriction des mouvements ; 
  • Le « D » de Domination et le « S » de Soumission  : « On retrouve des éléments de domination et de soumission. Le dominé attaché est placé sous contrôle et domination du « Rigger » (personne qui attache les cordes) » détaille Sébastien Garnero, sexologue.
  • Le « S » et « M » de Sado-Masochisme (SM) : La pratique du shibari/ kinbaku érotique contemporain intègre bien souvent la dimension du (SM) dans un cadre défini de sécurité et de limites pour les partenaires autour du consentement mutuel, et de règles qui encadrent les pratiques.

En résumé, le shibari/kinbaku érotique peut être une pratique s’intégrant dans les disciplines du BDSM, en particulier du simple fait qu’il inclut le plus souvent le bondage, la domination/soumission, la recherche de sensations, d’érotisme, la dimension du sadomasochisme dans un cadre sécurisé, avec des règles, des limites définies à l’avance, et bien entendu, choisies de manière consensuelle par les partenaires impliquées.

Différence entre shibari et kinbaku, comment les distinguer ?

Le shibari et le kinbaku sont souvent utilisés de manière synonyme interchangeable, même s’il existe des nuances subtiles qui les distinguent :

  • Le shibari est plus couramment utilisé au Japon pour décrire l’art de la ligature ou du ligotage avec des cordes spécifiques. « Il est associé à une pratique plus artistique et esthétique que le kinbaku et met en avant la création de motifs assez complexes et de « sculptures vivantes » sur le corps du modèle » indique le sexologue, Sébastien Garnero. Le shibari peut également être pratiqué de manière non sexuelle, mettant davantage l’accent sur la sensualité, l’art et l’expression.
  • À contrario, le kinbaku est davantage lié à la pratique sexuelle du bondage érotique japonais. « Il met en avant les aspects sensuels et érotiques du ligotage et est souvent basé sur des jeux de domination et de soumission, où la restriction du mouvement est un élément majeur du bondage et de l’excitation » détaille Sébastien Garnero. On peut considérer le kinbaku comme un dérivé de shibari érotique, davantage centré sur les aspects sexuels, érotiques, de domination/soumission de la pratique.

« Dans l’ensemble, le shibari peut être une forme d’art purement esthétique, tandis que le kinbaku est orienté clairement vers l’exploration sensuelle, et érotique fait de jeu de domination/soumission » résume Sébastien Garnero, Dr en psychologie.

Le bondage japonais est encore une autre technique, c’est-à-dire ?

« Le terme de « bondage japonais » est souvent utilisé de manière interchangeable avec les termes “shibari” et “kinbaku”, mais il peut également être utilisé pour décrire une pratique similaire qui ne suit pas nécessairement les traditions et arcanes du shibari ou du kinbaku japonais » nuance Sébastien Garnero. Il peut être considéré comme une forme plus libre dans la façon dont les cordes sont utilisées et dans les motifs développés.

En résumé : la terminologie peut varier en fonction des préférences des praticiens et des différents cultures, même si bien souvent seuls les experts, ou pratiquants assidus les différencient vraiment en Europe. Il n’y a réellement qu’au Japon où l’on peut trouver encore des formes de shibari ou de kinbaku traditionnels et de véritables artistes ou festivals dignes de ce noms.

Pourquoi s’adonner à l’art des cordes (shibari et kinbaku) ? Leurs avantages

L’art des cordes, que ce soit le shibari ou le kinbaku, peut offrir un espace pour explorer les désirs et les fantasmes BDSM tout en mettant l’accent sur la confiance, la communication et la complicité entre partenaires. Détails : 

  • L’exploration sensuelle à travers la dimension tactile du « toucher », grâce à la restriction du mouvement et la stimulation des zones érogènes primaires et secondaires ; 
  • La créativité : « le shibari reste une forme d’art érotique et d’expression du corps entre les partenaires » ajoute Sébastien Garnero, sexologue ;
  • La confiance mutuelle et d’autres formes de communication ou de complicité renforcées ;
  • La relaxation : pour certaines, le shibari ou kinbaku exercent sont comme une soupape déstressante et relaxante par le fait qu’ils offrent une forme d’évasion et de détente pour se déconnecter.

Pour qui est fait le shibari et le kinbaku ?

« Le shibari et le kinbaku sont des pratiques accessibles aux personnes intéressées par les différentes pratiques du corps et qui en règle générale, ont déjà une certaine expérience de la sexualité et souhaitent s’ouvrir à d’autres pratiques plus orientées autour du bondage et du BDSM » poursuit Sébastien Garnero, sexologue. Dans tous les cas  il est essentiel que les partenaires soient adultes et consentants.

Mode d’emploi pour se lancer

L’importance des règles avant de commencer : 

  • Créer un environnement et un espace confortable pour l’un et l’autre. Exemple : température agréable, musique relaxante,  éclairage tamisé, parfum d’ambiance ;
  • Se former aux différentes approches utiles dans ce types de bondage, méthode autour de l’art des cordes et des nœuds en shibari, notions de sécurité… Plusieurs écoles dédiées proposent des initiations et stages, telles que L’École des Cordes ; entre autres.
  • S’assurer à l’avance du consentement mutuel, des règles et limites que l’on se posent en en discuter au préalable de façon ouverte, en exprimant également ses attentes.
  • Se procurer du matériel adéquat : cordes bien entretenues (propres) et de qualité (en coton ou chanvre, de préférence).
  • Déterminer à l’avance les figures de styles, motifs qui seront développés dans le cadre de la pratique et de l’exploration que l’on souhaite faire.
  • Pendre en compte les différents parties du corps à encorder : « les parties du corps les plus couramment encordées intègrent différentes zones (bras, jambes, poitrine, torse, dos, le cou…) » illustre Sébastien Garnero, sexologue.
  • Sécuriser les nœuds : s’assurer de ne pas trop compresser les veines, artères pour ne pas restreindre la circulation sanguine, ou risquer de comprimer certains nerfs en serrant trop fort ou de façon inadaptée certaines zones sensibles du corps. Prévoir des ciseaux ou un petit couteau d’appoint pour rompre les liens rapidement, au besoin…).
  • Communiquer : durant toute la séance, garder en-tête que la communication doit être relativement constante entre les partenaires et toujours faite, dans le souci du respect, de la sécurité et du consentement mutuel de chacun.
  • « Rester attentif aux réactions physiques et émotionnelles de son/sa partenaire durant toute la pratique et prendre compte de celles-ci. Ne pas hésiter à arrêter la séance de shibari immédiatement en cas de douleur, d’inconfort excessif, de sensations trop désagréables ou de réactions émotionnelles trop vives, d’anxiété, de stress… » insiste Sébastien Garneo, Dr en psychologie.
  • Prévoir un lieu pour s’assoupir, s’allonger, espace et cadre agréable après la séance.

Les contre-indications

Les principales contre-indications relèvent du médical. Les personnes ayant des troubles de la circulation sanguine, des pathologies cardiovasculaires, des difficultés de mobilité physique, des blessures ou infections récentes devront éviter de s’adonner à cette pratique. « Sur le plan psychologique ou psychiatrique, des antécédents de pathologies relativement lourdes (psychoses, traumatismes psychiques, abus sexuels non cicatrisés ….), ou des problématiques plus actuelles aiguës (grande fragilité psychique, dépression, troubles de l’humeur majeur, épisode maniaque bipolaire en cours, troubles anxieux et attaques paniques récentes…) sont des critères qui doivent être pris en compte et qui font partie des contre-indications relatives aux pratiques du shibari et dérivés BDSM » rappellent Sébastien Ganero.

Les écoles spécialisées en shibari 

Afin de se lancer dans la pratique, pourquoi ne pas se rapprocher de centres spécialisés en shibari ? Il en existe plusieurs dans le monde. En France, on peut citer par exemple, l’École des Cordes (ECP) ou l’atelier Simonet (un lieu pratique du kinbaku).

Mais bien entendu, pour revenir aux origines, rien de mieux que d’aller au Japon pour s’imprégner de cet art par des festivals dédiés, ou de nombreuses écoles et associations qui y officient encore tels que « Kinbaku Studio », situé à Tokyo (cours et formation), mais aussi en consultant le site de « Nawapedia », une base de données et des ressources en ligne pour la communauté du shibari au Japon.

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