Santé

Le prix du paquet de cigarettes va bientôt passer à 12 euros

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12 millions de Français fument tous les jours. « Chaque année, la France paye un lourd tribut au tabagisme, qui reste la première cause de mortalité évitable, avec 75 000 décès par an, soit 200 morts par jour », a commencé le ministre de la Santé. Pour lutter contre ce fléau, le ministre de la Santé Aurélien Rousseau a présenté en cette fin de Mois Sans Tabac son programme national anti-tabac 2023-2027. On fait le point sur les mesures phares qui vont être mises en place.

Le prix du tabac

La mesure phare : l’augmentation du prix du tabac. Aujourd’hui, le paquet de cigarettes s’achète en moyenne 11 € dans un bureau de tabac. Il devrait passer à 12 € en 2025, puis à 13 € en 2027. « Les interdictions de fumer et la hausse des prix, cela fonctionne et c’est très efficace. Cela fait l’objet d’un consensus scientifique au niveau mondial. C’est la mesure la plus efficace contre le tabac, selon l’OMS et toutes les études indépendantes sur le sujet », justifie le ministre. Déjà, avec l’augmentation habituelle des taxes, le prix du tabac devrait augmenter de 40 à 50 centimes en janvier 2024. Mais cette annonce est loin d’être suffisante pour Amélie Eschenbrenner, responsable communication du Comité national contre le tabagisme (CNCT) : « C’est un non-sens sanitaire de ne pas augmenter les taxes sur le tabac, c’est quand même la mesure qui est la plus efficace ».

L’objectif est notamment de dissuader les jeunes de commencer à fumer. Le ministre de la Santé a d’ailleurs rappelé que le gouvernement s’est engagé à une génération sans tabac dès 2032. Pour la représentante du CNCT, cet objectif n’est « pas vraiment atteignable, on s’en éloigne un peu. Il faut une volonté politique un peu plus forte que ça ». Elle note tout de même qu’« on est sur la bonne voie » : 15 % des jeunes de 17 ans déclaraient fumer 2022, contre 25 % en 2017, selon l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (ODFT) (source 1).

Les espaces sans tabac

Si certains endroits en France sont déjà concernés, les espaces sans tabac vont être généralisés. « Les espaces sans tabac – qui sont déjà plus de 7 200 à travers plus de 73 départements – sont avant tout le résultat d’un mouvement impulsé localement par les communes, a-t-il précisé. Nous renversons aujourd’hui la responsabilité et fixons ce principe qui devient la règle. Le sans tabac sera désormais la norme », a expliqué Aurélien Rousseau. Il sera désormais interdit de fumer dans ces lieux :

  • les parcs publics ;
  • les plages ;
  • les forêts ;
  • les abords extérieurs de certains lieux publics, notamment les établissements scolaires.

C’est une mesure qui est très efficace pour dénormaliser le tabagisme. Amélie Eschenbrenner 

Les cigarettes électroniques

Particulièrement attendu sur ce sujet qui inquiète, le ministre de la Santé a aussi évoqué la question des cigarettes électroniques. Des mesures pas encore effectives, « encore un peu floues pour le moment », précise Amélie Eschenbrenner. Les « puffs », considérées par le ministre comme une « aberration tant du point de vue de la santé publique que de celui de leur empreinte environnementale » sont particulièrement visées. « Comme la Première ministre s’y était engagée, nous interdirons les puffs, ces cigarettes électroniques jetables ou à usage unique », a promis Aurélien Rousseau. Une proposition de loi à cet effet sera examinée par le Parlement début décembre 2023. « Même si c’est une bonne nouvelle, il faut vraiment faire attention à la rédaction de la proposition de loi. Il faut vraiment que ça inclue tous les modèles, parce que les fabricants sont connus pour détourner les règlementations », selon Amélie Eschenbrenner.

Par ailleurs, elle s’est réjouie de l’annonce d’une « généralisation du paquet neutre au vapotage. C’est quelque chose qu’on demandait depuis longtemps et qui est vraiment efficace ». Aussi, le ministre de la Santé a annoncé qu’un « travail » va être fait sur les arômes des liquides de cigarettes électroniques. « Ça va dans le bon sens, mais nous avions demandé une interdiction complète des arômes en dehors de l’arôme tabac », a réagi la responsable communication du Comité national contre le tabagisme.

Au final, selon Amélie Eschenbrenner, ces « mesures ne sont pas suffisantes. Ça montre clairement que le lobby du tabac est encore très fort ». Elle appelle à respecter et « renforcer » les mesures déjà en place. « En France on a une bonne législation anti-tabac mais le problème c’est qu’elle n’est pas respectée ». Une loi particulièrement pointée du doigt : l’interdiction de vente de tabac aux mineurs, qui n’est pas suivie par deux buralistes sur trois.


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