Santé

Les troubles alimentaires et l’automutilation ont explosé chez les adolescentes depuis la crise du Covid-19


Les diagnostics de TCA ont bondi de 42 % chez les jeunes filles âgées de 13 à 16 ans, et le taux d’automutilation a augmenté de 38 %, après la pandémie de Covid-19, rapporte une étude britannique.

La santé mentale des jeunes a été particulièrement affectée durant la crise sanitaire. Des chiffres record ont récemment été dévoilés. Selon une étude de l’agence Santé publique France dévoilée en février dernier, 20 % des 18-24 ans ont connu un « épisode dépressif caractérisé » en 2021, contre seulement 11 % en 2017. Quelques mois plus tôt, le 5e rapport de l’Observatoire national du suicide levait le voile sur une montée en flèche des gestes suicidaires chez les adolescentes et les jeunes femmes entre mars 2020 et le premier semestre 2022. Une tendance préoccupante et confirmée par une nouvelle étude britannique

La pandémie de Covid-19 et les mesures mises en place pour lutter contre la propagation du virus a eu des conséquences psychologiques dramatiques sur les jeunes filles. Selon cette nouvelle étude, réalisée par l’université de Manchester, l’université de Keele, l’université d’Exeter et la McPin Foundation, et publiée dans la revue scientifique médicale « The Lancet » le 20 juin dernier, les troubles alimentaires et l’automutilation ont fortement augmenté. Pour mener cette recherche, les scientifiques ont recueilli les données de 9 millions de patient·es âgé·es de 10 à 24 ans, résidant au Royaume-Uni, et enregistrées entre janvier 2010 et mars 2022. Les taux de troubles alimentaires et l’automutilation antérieurs à la pandémie ont ensuite été comparés à la période de la crise sanitaire, entre mars 2020 et mars 2022. 

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Des disparités entre les milieux privilégiés et défavorisés 

« Au cours des deux années qui ont suivi le début de la pandémie, nous avons constaté que les diagnostics de troubles de l’alimentation étaient 42 % plus élevés que ce à quoi on pourrait s’attendre pour les filles âgées de 13 à 16 ans et 32 % plus élevés pour les filles âgées de 17 à 19 ans », rapportent les auteurs de l’étude dans « The Conversation ».  

« L’augmentation des taux d’automutilation était également la plus élevée chez les filles âgées de 13 à 16 ans, 38 % plus élevée que prévu », poursuivent les chercheurs. Une observation qui ne concerne pas les autres groupes d’âge. 

Avant la crise sanitaire, les troubles alimentaires et d’automutilation ne concernaient pas les mêmes classes sociales. Les TCA étaient en effet plus fréquents au sein des milieux favorisés. Depuis mars 2020, les diagnostics de troubles de l’alimentation ont bondi de 52 % dans les milieux privilégiés, contre 22 % dans les classes défavorisées. Une différence socio-économique qui s’est accentuée dès le début de la pandémie. À l’inverse, l’automutilation touchait davantage les jeunes filles issues de milieux défavorisés.  

L’influence « malsaine » des réseaux sociaux en cause ? 

L’explication de ce phénomène serait multifactorielle. « Il s’agit notamment de l’isolement social, de l’anxiété résultant du changement des routines, de la perturbation de l’éducation, des influences malsaines des médias sociaux », expliquent les chercheurs. Nos confrères de « Slate » soulignent que la solitude, à laquelle les adolescentes ont été confrontées durant la période du Covid-19, les a certainement encouragées à se tourner davantage vers les réseaux sociaux – l’une des plus grandes vitrines du corps idéal et autres diktats de beauté. Un fléau à prendre à bras-le-corps. Pour les chercheurs britanniques, il y a urgence d’agir contre la multiplication de ces problèmes de santé.  

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