Santé

Lilou (26 ans) et Antoine (30 ans) : « Mon conjoint ne supportait plus mon addiction aux réseaux sociaux »

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Lilou, 26 ans, et Antoine, 30 ans, sont en couple depuis deux ans. C’est grâce à une application de rencontres qu’ils ont fait la connaissance l’un de l’autre. Ils se définissent comme un couple « dans l’air du temps », et qui veut prendre son temps pour profiter de la vie avant de s’investir plus et de faire un enfant.

Antoine a tout de suite été désarçonné par l’addiction aux réseaux sociaux de Lilou : « Elle publiait tout le temps sur Instagram, elle faisait quelques TikTok. J’avais l’impression que tout ce qu’on faisait devait se retrouver en ligne et être validé par les likes de personnes qu’on ne connaissait même pas. Ça prenait déjà beaucoup de place au début de notre relation mais au bout d’un an c’était devenu insupportable. Je l’attendais pour manger, je l’attendais quand on partait en week-end et qu’il fallait immortaliser tel décor ou telle activité. J’avais l’impression d’avoir plus souvent son portable devant les yeux que son propre visage. Et une fois qu’elle avait fait la photo ou la vidéo, il fallait la poster, écrire un commentaire, répondre aux gens. Ça prenait un temps infini et c’était vraiment insupportable et, en plus de ça, ça n’a fait qu’empirer. »

Le trentenaire envisage la rupture : « Je me suis dit que je n’étais pas capable d’être en couple avec une personne qui vit autant dans le regard des autres, à qui je ne suffis pas. Je me suis dit aussi que c’était peut-être parce qu’elle était plus jeune et que j’avais besoin d’être avec une femme plus mature. C’est toutes ces pensées que j’ai eues dans la tête et qui ont fini par me faire devenir irritable, un peu con avec elle. On a été au bord de la rupture même pas un an après avoir commencé à se voir. Mais j’étais amoureux même si je ne savais plus le montrer. Et je savais qu’elle aussi, même si elle avait l’air de ne pas l’être non plus. J’en ai parlé à ma mère et c’est elle qui a suggéré une thérapie de couple. Elle est psychologue et elle a tout de suite dit qu’elle ne pouvait pas le faire avec nous mais qu’elle allait me trouver une collègue pour nous accompagner. »

Savoir prendre du recul

Antoine ne regrette pas d’avoir demandé de l’aide : « Je n’aurais jamais pensé à ça tout seul et, je me connais, je n’aurais jamais été au bout de la démarche de trouver quelqu’un. Quand j’ai proposé à Lilou de faire ça, j’avais déjà le nom de quelqu’un à aller voir et qui attendait déjà qu’on prenne un rendez-vous. C’est ça qui m’a donné la force de la convaincre. Je savais presque déjà que ça allait bien se passer et qu’on allait pouvoir rester ensemble. Et je dois avouer qu’au début je pensais que Lilou était la seule à avoir un problème. Pendant la thérapie, j’ai aussi découvert que je n’avais pas eu une bonne réponse à la situation qu’on vivait, que je m’étais comporté comme un con avec elle, ce qui avait aussi contribué à avoir empiré son comportement. C’était un cercle vicieux. L’entendre par une personne extérieure m’a permis de l’accepter et d’avoir eu envie de travailler sur moi. On a vu quelqu’un pendant six mois et je pense que c’est le meilleur investissement qu’on aurait pu faire sur notre couple. »

La proposition de thérapie de couple a été comme une déclaration d’amour

Lilou avoue qu’elle n’avait pas réalisé que son rapport aux réseaux sociaux pouvait être un problème : « J’ai toujours fait ça et c’était devenu une habitude. Pour moi, si on fait quelque chose qui vaut la peine d’être montré, on le partage avec les autres. Je ne vois pas ça comme une manière de rendre les autres jaloux ou quoi que ce soit du genre mais plutôt comme une façon de partager les jolies choses. On se sent aussi super bien quand les gens likent, c’est donnant-donnant. Mais je ne voyais pas du tout que ça prenait trop de place, ni qu’Antoine le vivait mal. Pour moi, il n’avait qu’à faire la même chose. Je supportais ses réflexions agressives et je me disais que peut-être, et même si je l’aimais, il n’était pas fait pour être avec moi. »

Pour Lilou, la proposition de thérapie de couple a été comme une déclaration d’amour : « Je ne l’ai pas vu autrement que comme ça. Je pense qu’il faut aimer énormément quelqu’un pour proposer un truc pareil. C’est du temps, de l’argent, une introspection à faire, de la vulnérabilité à montrer. Ce n’est pas rien. Ça m’a touchée qu’il le propose et j’ai dit oui tout de suite. Il avait déjà un nom de psy, on a eu un rendez-vous très vite. Et, au premier rendez-vous, on avait déjà des exercices à faire pour changer la situation. Si j’avais la pulsion de publier quelque chose sur les réseaux sociaux, je devais faire l’effort de ne pas le faire mais aussi de faire comme si Antoine était la personne à qui je voulais partager ça. Je devais lui décrire ce qui me plaisait dans le moment, des choses comme ça. J’ai aussi arrêté de faire des photos de moi pour faire plutôt des photos de nous, qu’on pourrait garder pour plus tard. En six mois, j’ai totalement changé mon rapport à mon portable. Ça arrive même qu’on sorte sans que je le prenne. De son côté, Antoine a arrêté complètement les réflexions passives-agressives. Je pense qu’on peut dire qu’on est plus heureux. Pour moi, il n’y a pas photo, la thérapie de couple était la chose dont on avait besoin. Je pense que ça m’a permis de réaliser qu’un couple ce n’est pas une évidence mais bien des choses qui se travaillent à deux. »

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