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L’IMC est-il vraiment fiable? | Santé Magazine

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Comment calculer son indice de masse corporelle ou IMC ?

L’indice de masse corporel – Body Mass Index ou BMI en anglais – a été mis au point en 1832 par Adolphe Quetelet, un mathématicien belge également l’un des fondateurs de la statistique moderne. En se fondant sur des statistiques portant sur des centaines de personnes, ce dernier avait en effet constaté que leur poids n’était pas directement proportionnel à leur taille mais au carré de leur taille.  En d’autres termes, les personnes dont la taille était supérieure de 10% à la moyenne pesaient 21% – et non 10% – de plus que la moyenne. L’indice corporel correspond ainsi au rapport du poids corporel en kilogrammes, sur le carré de la taille en mètre. 

La formule de l’IMC est donc la suivante : 

L’organisation mondiale de la santé (OMS) a défini cet indice comme le standard permettant d’identifier les problèmes de poids.

Il est donc une valeur de référence, bien qu’il soit souvent contesté et accusé de n’être pas suffisamment précis ou fiable. 

Maigreur, surpoids, obésité ou poids idéal : comment l’interpréter ?

C’est en 1997 que l’OMS fournit une interprétation de la valeur de l’IMC, permettant de savoir si un individu se situe en normalité pondérale ou non. 

Les fourchettes sont les suivantes : 
 

  •  IMC inférieur à 18,5 : maigreur ou dénutrition. On parle d’insuffisance pondérale,
  • 18,5 < IMC < 24,9 : corpulence normale. Le poids n’a donc pas de conséquences néfaste sur la santé,
  •  25 < IMC < 29,9 : surpoids. Les risques pour la santé sont modérément augmentés.
  • 30 < IMC < 34,9 : obésité modérée. Les risques pour la santé sont réellement augmentés,
  • 35 < IMC < 39,9 : obésité sévère. Les risques sont fortement augmentés. Cet IMC justifie le recours à une chirurgie bariatrique,
  • IMC < 40 : obésité massive. L’espérance de vie des personnes en situation d’obésité massive serait diminuée de 5 ans à 10 ans en moyenne. 

Femme, homme, enfants, senior : quelle différence ?

L’IMC, sa formule de calcul, ses fourchettes et leur interprétation sont les mêmes pour tout le monde, hommes comme femmes, entre 18 et 65 ans. 
Pour les enfants et adolescents qui n’ont pas terminé leur croissance, le calcul de l’IMC est le même mais son interprétation prendra en compte deux facteurs supplémentaires : l’âge et le sexe.  
Il existe pour cela des courbes d’IMC disponible sur les carnets de santé des enfants (1) – une pour les garçons, une autre pour les filles – sur lesquelles reporter la valeur obtenue afin de déterminer le type de corpulence de l’enfant. Comme mentionné sur les carnets de santé : après 1 an, l’indice de masse corporelle doit diminuer au moins jusqu’à 5 ans puis augmenter progressivement

Pour les personnes de plus de 65 ans, les normes de l’IMC reculent car les seniors sont davantages à risque de dénutrition. Une étude épidémiologique menée en 2014 à l’université de Deakin, en Australie, par la chercheuse spécialisée dans les questions de nutrition, Caryl Nowson, s’est ainsi employée à étudier les relations entre l’IMC et la mortalité des 65 ans et plus. Les résultats indiquent que le risque de mortalité le moins élevé était observé chez les personnes dont l’IMC était de 27,5, un indice considéré comme trop élevé par l’Organisation Mondiale de la Santé.

La mortalité connaitrait une « hausse significative » chez les personnes affichant un IMC compris entre 22 et 23, IMC pourtant considéré comme normal par l’OMS. La professeure Nowson affirment ainsi que d’après les résultats de son étude « ce sont les personnes ayant un IMC compris entre 23 et 33 qui vivent le plus longtemps. Le poids idéal d’un senior serait donc considérablement plus élevé que ce que l’on considère actuellement comme la norme ».
Aujourd’hui en France, il est communément admis que l’IMC optimal se situerait plutôt entre 22 et 30. 

Est-ce que l’imc est vraiment un indicateur fiable, et quel est son inconvénient ?

La fiabilité de l’IMC est régulièrement remise en cause, car on lui reproche de ne pas pas la différence entre la masse grasse, la masse musculaire et la masse osseuse.
Une personne très musclée et/ou avec des os très lourds aura donc le même IMC qu’une autre ayant une masse musculaire basse, une ossature légère mais une masse grasse importante. C’est pourtant l’excès de masse grasse et lui seul, qui est responsable des risques sanitaires liés au surpoids. 

Par ailleurs, l’IMC ne prend pas du tout en compte la répartition corporelle, qui est pourtant un facteur déterminant des risques cardiovasculaires. La graisse située sur la partie abdominale est ainsi bien plus mauvaise pour la santé que celle répartie sur la partie basse du corps, à savoir les fesses, les cuisses ou la culotte de cheval.

En d’autres termes, à IMC égal, les personnes ayant une répartition de type « androïde » avec un surpoids localisé sur le haut du corps, sont plus à risques que les personnes de type « gynoïde », dite aussi en « bouteille d’Orangina ».

« Mais globalement, l’IMC est un premier indicateur utile, car même s’il ne prend pas en compte certains facteurs, ses normes sont très larges et permettent donc d’englober les différences d’ossature et de musculature de chacun. Seuls les athlètes et bodybuilders ayant une masse musculaire particulièrement développés ne doivent pas se référer à cet indice » relativise Charlotte Debeugny, diététicienne et auteure. 

Notons enfin que l’IMC ne peut être utilisé chez les femmes enceintes, allaitantes ou ayant accouché récemment

Quelle méthode est plus fiable que l’IMC ?

S’il n’est effectivement pas très précis, l’IMC reste donc un premier indicateur intéressant pour détecter les problèmes de poids. Il doit néanmoins être complété par d’autres mesures, afin d’avoir une évaluation plus fine des risques liés à un éventuel surpoids.
« La mesure du périmètre abdominal, à savoir du tour de taille, donne une indication précise de la graisse viscérale, qui est directement liée aux problèmes de santé » explique la diététicienne. 
Une personne avec un IMC dans les normes hautes, mais avec un tour de taille trop important, aura ainsi davantage de risques qu’une autre avec un IMC plus élevé mais un surpoids localisé sur les cuisses et les fesses. 

La mesure du périmètre abdominal se fait à l’aide d’un mètre ruban, placé au niveau du nombril
Un tour de taille de moins de 84 cm chez un homme et de moins de 80 cm chez une femme indique un risque plus faible de maladie cardiovasculaire, hypertension et diabète de type 2. Si la mesure dépasse 102 cm pour les hommes et 88 centimètres pour les femmes, on parle d’obésité abdominale

« Cependant, ces chiffres ne prennent pas en compte la taille des personnes et sont donc biaisés pour les personnes plus grandes ou plus petites que la moyenne. Je préfère  donc dire que le tour de taille (en cm), doit rester inférieur à la moitié de la taille (en cm)  » indique la spécialiste. Par exemple, une femme d’1m75 devra idéalement avoir un tour de taille inférieur à 87,5 cm, et une autre d’1m55 ne devra idéalement pas dépasser un périmètre abdominal de 77,5 cm. 

Il existe également des balances dites à bio-impédancementrie, qui permettent d’analyser le différences de densité entre les tissus osseux, graisseux et musculaires, et d’évaluer ainsi précisément la répartition corporelle et les risques inhérents. 

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