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Ma famille, mes proches et moi : Delphine, 49 ans, « Ma belle-mère ne perd pas une occasion de me faire sentir que je n’arrive pas à la chevill…

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« Au début, ça se passait super bien entre ma belle-mère et moi, lâche d’emblée Delphine. Je la trouvais franche et joviale et j’étais même plutôt contente d’aller la voir. » Vingt ans plus tard, cette directrice commerciale ne tient plus le même discours. « Les choses ont commencé à se gâter quand Laurent a emménagé chez moi », explique-t-elle. « Elle n’arrivait pas à digérer le fait que son fils unique – son « poussin », comme elle l’appelle encore – quitte le nid. Et que je vienne, accessoirement, occuper la première place dans son cœur ».

« Elle ne comprenait pas pourquoi il avait quitté son ex »

Dès lors, Évelyne ne perd pas une occasion de lancer une pique à sa belle-fille, comme : « Tu as de la chance d’avoir trouvé un garçon aussi brillant ! (sous-entendu : ce n’était pas gagné pour toi qui sors d’une petite école de commerce) ou, encore plus perfide : « c’est étrange que tu sois petite, grassouillette et brune, Laurent a toujours aimé les grandes blondes longilignes ». Pendant des mois, elle fait subitement mine de se tromper et appelle quasiment à chaque fois sa future bru Marina, un prénom qui a non seulement rien à voir avec le sien, mais qui est surtout celui de l’ex de son fils. « Un après-midi où je me suis retrouvée seule avec elle, elle a même poussé le bouchon plus loin et m’a dit qu’elle adorait Marina – une fille fantastique à tout point de vue – et qu’elle ne comprenait pas pourquoi son fils l’avait quittée, se souvient la quadra. Autant dire que ce jour-là je me suis retenue pour ne pas lui arracher les yeux. » Lorsque Delphine et Laurent ne sont pas d’accord, belle-maman défend systématiquement le point de vue de son rejeton. « Je me souviens d’un soir où nous nous sommes chamaillés un peu plus fort que de coutume devant elle, raconte la jeune femme. Le sujet devait être tellement anecdotique que je l’ai oublié. Il n’empêche : Évelyne a attendu que Laurent descende chercher une bouteille de vin à la cave pour me sermonner. »

« Ne le prends pas mal, ma mère t’adore »

« Il fallait que je fasse attention à ce que je disais. Son fils était sensible et pourrait en avoir un jour assez ». Autre manie de ma belle-mère : faire remarquer à Laurent, en ma présence, qu’il a mauvaise mine ou l’air malheureux, ce qu’il convient évidemment de traduire par : ta femme ne s’occupe pas bien de toi ou, en tout cas, beaucoup moins bien que je ne le faisais. Je crois pourtant que le summum a été atteint à la naissance de notre fille aînée. Passe encore que ma belle-mère prenne un malin plaisir à critiquer notre façon de vivre à deux – « ah, vous mangez des surgelés, vous êtes un drôle de couple ! » – ou qu’elle explique à table la bonne façon (la sienne, bien sûr) de préparer un gratin dauphinois quand je lui en ai servi un pour le dîner, mais qu’elle me dise comment donner le sein ou le bain à Clémentine, c’en était trop pour moi. J’ai craqué. Moi qui avais toujours fait le dos rond et multiplié les efforts pour me montrer agréable avec elle, j’ai commencé à lui répondre. C’est à cette période que j’ai aussi cessé de taire mes réticences envers elle auprès de mon mari qui, jusqu’alors, semblait assez détaché de tout ça : « ne le prends pas mal, ma mère t‘adore, mais elle est parfois excessive », se contentait-il de dire lorsqu’il me sentait un poil contrariée. J’avais peur qu’Évelyne fasse vaciller notre couple. Heureusement, Laurent ne m’a pas lâchée. Il a non seulement eu une discussion en tête-à-tête avec sa mère pour lui fixer des limites claires et lui rappeler que j’étais la femme de sa vie, mais il sait désormais lui dire stop lorsqu’elle va trop loin. Ce qui n’empêche pas Évelyne de continuer à me donner en douce le mode d’emploi de son fils et de me faire sentir que je n’arrive pas à la cheville de sa progéniture. Mais ça me passe désormais au-dessus de la tête. Ou presque. »

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