Santé

Ménopause précoce : c’est quoi ? Quels signes ? Quels traitements ?

La ménopause est définie comme l’absence de règles (ou « aménorrhée ») chez la femme depuis plus d’un an, sans cause identifiée, et survenant entre 45 et 55 ans (à l’âge moyen de 51 ans en France). Mais si l’arrêt définitif des règles a lieu naturellement avant l’âge de 40 ans, on parle alors d’insuffisance ovarienne prématurée, ou ménopause précoce, indique l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) (source 1).

Définition : la ménopause précoce, c’est quoi ? À quel âge ?

« La ménopause précoce correspond à la disparition définitive des règles avant l’âge de 40 ans », explique un article du Manuel MSD (source 1). « D’un point de vue hormonal, la ménopause précoce ressemble à la ménopause naturelle. Les ovaires produisent très peu ou pas d’œstrogènes. L’ovulation s’arrête complètement ou presque complètement ».

Ménopause précoce et préménopause : à ne pas confondre

Attention, il ne faut pas confondre la ménopause précoce avec la périménopause ou préménopause, cette phase qui précède la ménopause, sorte de « période de transition » qui dure deux à quatre ans et au cours de laquelle les premiers symptômes de la ménopause peuvent apparaître.

Quels sont les symptômes de la ménopause précoce ?

« Certaines femmes peuvent ne présenter aucun symptôme, si ce n’est que les règles deviennent moins abondantes ou irrégulières, ou s’arrêtent (aménorrhée) », écrit le Dr JoAnn V. Pinkerton dans son article pour le Manuel MSD. « D’autres femmes développent une infertilité ou les mêmes symptômes que ceux associés à une ménopause normale (qui se produit vers l’âge de 51 ans) », tels que :

« Le manque d’œstrogènes peut provoquer une baisse de la densité osseuse (ostéoporose), ainsi qu’un amincissement et une sécheresse de la muqueuse vaginale », ajoute l’article.

Quelles sont les causes de la ménopause précoce ?

Les causes de la ménopause précoce chez la femme peuvent être multiples.

Les facteurs génétiques

Si votre mère, votre grand-mère ou votre sœur ont souffert de ménopause précoce, vous allez certainement devoir traverser la même épreuve. En effet, le facteur génétique a été pointé du doigt par les chercheurs.

La ménopause précoce est liée aux gènes. Elle est donc associée à certaines maladies ou mutations génétiques. Les femmes qui courent le plus de risques sont celles atteintes du syndrome de l’X fragile. Cette maladie rare affecte les capacités intellectuelles et entraîne des difficultés d’apprentissage et de langage. Même si vous ne souffrez pas de ce syndrome, vous pouvez avoir développé une mutation qui affecte vos ovaires et entraîne une insuffisance ovarienne primaire associée à l’X fragile.

Les femmes souffrant du syndrome de Turner sont aussi susceptibles de développer la ménopause entre 30 et 40 ans.

Les conséquences de maladies auto-immunes

La thyroïdite peut expliquer le développement d’une ménopause précoce. Il en va de même pour la maladie d’Addison, pour laquelle les glandes surrénales ne produisent pas suffisamment d’hormones. Dans ces deux cas, l’organisme se retourne contre lui-même et attaque les follicules ovariens (des cellules contenant l’ovocyte), les empêchant de fonctionner.

Le tabac et les perturbateurs endocriniens sont néfastes

Nous naissons toutes avec un stock de follicules ovariens censés durer jusqu’à l’âge naturel de la ménopause, aux alentours de 50 ans. Une exposition régulière à des toxines comme le tabac ou les pesticides peuvent affecter cette réserve et accélérer le processus de la ménopause.

La chimiothérapie et la radiothérapie

Les traitements du cancer peuvent affecter le code génétique des cellules ovariennes. Cela ne veut pas dire que toutes les femmes qui sont passées par la chimiothérapie ou la radiothérapie vont être ménopausées plus tôt. Tout dépend du type de médicament reçu, de la dose de radiation, de l’âge au moment du traitement et de la zone du corps. Les symptômes d’une ménopause précoce peuvent apparaître des années plus tard, ou ne pas apparaître du tout.

Une opération des ovaires

Enfin, pour certaines femmes, la ménopause précoce peut être provoquée par une opération chirurgicale visant à retirer les ovaires.

Comment savoir si on est en phase de ménopause précoce ?

« Le médecin suspecte une ménopause précoce lorsqu’une femme de moins de 40 ans présente des symptômes de la ménopause, ou peu ou pas de règles, ou n’arrive pas à tomber enceinte », indique le Manuel MSD.

Afin de confirmer le diagnostic de ménopause précoce, on réalise généralement :

  • Un test de grossesse pour s’assurer que l’arrêt des règles n’est pas dû à une grossesse ;
  • Un dosage des taux d’œstrogènes et de l’hormone folliculo-stimulante (qui stimule la production d’œstrogènes et de progestérone par les ovaires). « Ces mesures doivent être répétées chaque semaine pendant plusieurs semaines pour confirmer le diagnostic de ménopause précoce » ;

Des examens supplémentaires peuvent être réalisés pour permettre aux médecins d’identifier la cause de la ménopause précoce : analyse de sang pour l’hormone antimüllérienne, densité osseuse, etc.

Comment traiter les symptômes de la ménopause précoce ?

« Face à des symptômes désagréables ou gênants, des solutions existent. Il est recommandé d’en discuter avec un professionnel de santé pour choisir celles qui auront le meilleur rapport bénéfice-risque », indique l’Inserm. De plus, un déficit d’œstrogènes à 40 ans expose plus tôt aux risques de maladie cardiovasculaire, d’ostéoporose… C’est pourquoi, sauf contre-indication, on conseille généralement un traitement. Diverses mesures, y compris les œstrogènes peuvent réduire les symptômes.

Si les femmes ne veulent pas de grossesse

Si les femmes atteintes de ménopause précoce ne souhaitent pas tomber enceintes, on leur prescrit l’une des options suivantes, indique le Manuel MSD :

  • « Une pilule contraceptive ou un patch qui contient des œstrogènes et un progestatif (contraceptifs oraux œstroprogestatifs) ;
  • Un traitement hormonal pour la ménopause (également appelé traitement hormonal substitutif) contenant un œstrogène et un progestatif (une forme synthétique de la progestérone, une hormone féminine) ou de la progestérone ».

Des solutions naturelles existent également pour soulager les symptômes, notamment les bouffées de chaleur. Des compléments alimentaires peuvent être prescrits.

Continuer la lecture

close

Recevez toute la presse marocaine.

Inscrivez-vous pour recevoir les dernières actualités dans votre boîte de réception.

Conformément à la loi 09-08 promulguée par le Dahir 1-09-15 du 18 février 2009 relative à la protection des personnes physiques à l'égard du traitement des données à caractère personnel, vous disposez d'un droit d'accès, de rectification, et d'opposition des données relatives aux informations vous concernant.

Afficher plus
Bouton retour en haut de la page