Santé

Notre nouveau lexique de la sexualité

PEGGING

Allô ? C’est quoi ? Un anglicisme qui désigne une « sodomie masculine » dans les relations hétéros. Issu du verbe « to peg » (« piquer »), le pegging consiste à pénétrer un homme avec un gode-ceinture. Vaste programme ! Si l’idée effraie souvent ces messieurs, la pratique gagne en popularité, symbole d’égalité femme-homme. « Je te prends, tu me prends… » Cette inversion des rôles, gage de déconstruction et d’orgasme prostatique, pousse de plus en plus de femmes à enfourcher leurs partenaires. Qui, une fois montés, y reviendront volontiers.

POINT P

« Tu veux qu’on explore ton point P ? » La demande n’a rien à voir avec une escapade dans l’enseigne française de bricolage. Le point P (pour prostate) serait le pendant masculin du point G. Situé sous la vessie, entre la prostate est l’anus, on le stimule avec un doigt ou un sextoy. Les habitués garantissent que l’orgasme n’est que plus… profond ! En tout cas, plus puissant qu’une éjaculation classique. Laissez tomber le bricolage, c’est le nouveau hobby du dimanche. 

PILLOW PRINCESS

Le terme provient de la communauté LGBTQ+ et désignait dans les 90s une femme, souvent hétéro ou bisexuelle, recevant volontiers des faveurs de la part d’une femme lesbienne sans rendre la pareille. Manière de ne pas vraiment y toucher… mais tout le monde y trouvait son compte et son bon plaisir. Aujourd’hui, ce vocable revient via les réseaux sociaux et chez les hétéros. Il prend désormais un sens plus péjoratif, sous-entendant paresse et passivité au lit. Genre étoile de mer. Si on comptait le nombre de fois où les garçons ne fichent rien, tous domaines confondus… La charge mentale justifie bien de jouer les princesses à l’occasion.

VANILLA

Chez le glacier, vous hésitez entre tous les parfums. Finalement, vous optez pour la vanille, un choix sans prise de risque. Certains l’adorent, d’autres la trouve fadasse. C’est pareil au rayon sexe : « vanilla » fait référence à nue sexualité classique, plan-plan cul-cul… Un bon missionnaire au lit ? Pourquoi pas finalement ? 

FROUT

Bon, attention, on n’est pas au rayon glamour. Le frout, c’est la contraction de « fouffe » et « prout ». Pour les plus anciens, on ricanait dans la cour du lycée en parlant de pet vaginal. Pourtant, il n’y a pas de quoi se moquer. C’est un phénomène physiologique tout à fait normal et courant. Lorsqu’un pénis ou un objet est inséré dans le vagin, l’air y pénètre aussi. Logiquement, il doit, à un moment, être évacué, ce qui peut engendrer un son. Contrairement à ce que sous-entend son nom, cet appel d’air n’est pas une flatulence et peut aussi survenir pendant le sport ou la période post-partum. P.S. Quand on recherche le mot sur Google, la première requête est « frout scrabble ». Non, le mot n’est pas valide et ne compte pas triple.

SPECTATORISME

OU être spectateur de ses propres ébats. Rien à voir avec un plaisir exhib ou voyeur, il s’agit du complexe ressenti par celles et ceux qui sont angoissés par l’image qu’ils renvoient pendant l’acte sexuel. Ce manque de confiance en soi empêche le lâcher-prise. « Mon ventre ressort-il dans cette position ? », « Trouve-t-il que je suis moche quand je jouis ? », « Est-ce que je fais les choses bien ? » Et si on se f(r)outait un peu la paix ?

EDGING

Quèsaco ? Pensez à toutes ces fois où vos partenaires se sont arrêtés au moment précis où vous alliez jouir. Eh bien, il s’agissait d’avant-gardistes ! Aujourd’hui, la maîtrise et le retardement maximal de l’orgasme sont devenus ultra-tendance. C’est simple : quand on sent que le plaisir arrive, on s’arrête « au bord » (« edge » en anglais). Et puis on recommence… À un moment, on n’en peut plus et l’heure tourne. Alors, on se laisse aller pour atteindre l’explosion tant attendue, tellement plus puissante selon les adeptes. Autrement dit, la frustration finit par avoir du bon.

HATE FUCK

Avant, coucher avec un connard, c’était un raté ou une manifestation de notre inconscient. Aujourd’hui, le « hate fuck » consiste toujours à se taper quelqu’un que l’on déteste… mais il a aussi des avantages. Par exemple, la possibilité d’une étreinte particulièrement bestiale et tout à fait cathartique. Le choix est large : les cons, ce n’est pas ce qui manque ! Ce fameux voisin qui appelle la police pour tapage nocturne dès que vous montez le son. Une collègue hypocrite, imbuvable en réunion, mais pas dénuée de sex-appeal. Un match Tinder dont vous méprisez les idées politiques. Bref, si vous avez quelqu’un dans le collimateur, vous pouvez aussi le glisser sous votre couette. C’est tordu, mais jouissif.

Continuer la lecture

close

Recevez toute la presse marocaine.

Inscrivez-vous pour recevoir les dernières actualités dans votre boîte de réception.

Conformément à la loi 09-08 promulguée par le Dahir 1-09-15 du 18 février 2009 relative à la protection des personnes physiques à l'égard du traitement des données à caractère personnel, vous disposez d'un droit d'accès, de rectification, et d'opposition des données relatives aux informations vous concernant.

Afficher plus
Bouton retour en haut de la page