Santé

Papillomavirus au niveau de la gorge et sexualité, quel lien ?

[ad_1]

Le papillomavirus, qu’est-ce exactement ?

Le papillomavirus humain, abrégé « HPV », est un virus assez courant, pouvant être contracté aussi bien chez les femmes que chez les hommes à tout moment d’une vie. Il peut affecter la peau et les muqueuses qui bordent certaines parties du corps comme le col de l’utérus, l’anus, le vagin mais aussi la bouche et la gorge. « L’infection à HPV est le plus souvent transitoire (l’immunité permettant d’éliminer l’HPV), c’est lorsque l’infection à HPV persiste que les risques de maladie sont présents », précise la Dre Christine Rousset-Jablonski, gynécologue.

Combien d’HPV existent-ils et quels sont ceux concernant la sphère ORL (oto-rhino-laryngée) chez l’homme et la femme ?

Comme le rappelle le site de la Fondation contre le Cancer, il existe plus de cent variants d’HPV (source 1). On distinguera plusieurs types.

  • Les HPV à tropisme cutané : « Ils infectent les cellules épithéliales de la peau. Ils peuvent être à l’origine de tumeurs bénignes comme les verrues plantaires mais aussi favoriser certaines tumeurs malignes telles que le carcinome spinocellulaire (cancer de la peau) », rapporte le site du centre de lutte contre le cancer Léon Bérard (source 2).
  • Les HPV à tropisme muqueux : ceux-ci infectent les cellules épithéliales des muqueuses génitales et orales. On peut les séparer en deux sous-groupes :
  1. Les HPV à bas risque cancérogène (HPV 6 et 11 par exemple). « L’infection par ces virus peut provoquer l’apparition de tumeurs bénignes ou condylomes (verrues génitales) », explique la Dre Christine Rousset-Jablonski.
  2. Les HPV à haut risque cancérogène qu’on appelle aussi oncogènes sont en particulier les HPV 16 et 18. « Lorsqu’ils sont présents et persistent sur les muqueuses, ils peuvent provoquer le développement de lésions précancéreuses qui peuvent évoluer au bout de plusieurs années voire dizaines d’années en cancers », précise la gynécologue.

Quelques chiffres clés

  • Selon les chiffres communiqués par l’Institut National du Cancer (source 3), chaque année en France, 6 300 nouveaux cas de cancers (tous types) sont causés par les papillomavirus.
  • Concernant les cancers ORL liés au HPV, « 1 300/an touchent les hommes contre 400/an chez les femmes » ,rapporte également le site du centre de lutte contre le cancer Léon Bérard (source 2).
  • Selon l’organisation Makesens (source 4), « l’HPV 16 serait également responsable de 50 à 60 % des cancers du col de l’utérus et de 80 à 90 % des autres cancers comme le cancer de la tête et du cou ».

Comment « s’attrape » un HPV de la sphère ORL ? Les causes

L’HPV de la sphère ORL se transmet généralement par contact cutanéo-muqueux direct, notamment pendant les rapports sexuels : fellation, anulingus, cunnilingus…

Dépistage : comment détecter un HPV buccal ? Quels sont les symptômes ?

« Contrairement au col de l’utérus, il n’existe pas de dépistage organisé pour l’HPV buccal. On peut pratiquer un test PCR (prélèvement avec écouvillon suivi d’analyse en laboratoire) détecter la présence d’HPV mais chez de nombreuses personnes, les infections à l’HPV dans cette zone apparaissent et disparaissent sans qu’il y ait de lésions. Ce n’est qu’en cas d’HPV persistant et entraînant des lésions que peuvent apparaître des symptômes », indique la Dre Christine Rousset-Jablonski.

Ces symptômes tels que des saignements au niveau des amygdales, une difficulté à avaler, un goût métallique en bouche… peuvent avertir les patients à consulter un spécialiste pour un examen clinique avec éventuellement, réalisation d’un prélèvement buccal.

Est-il possible de pratiquer le sexe oral avec un partenaire infecté par un virus HPV buccal (ou autres) ?

Puisqu’il est possible de transmettre le papillomavirus humain par le sexe oral (fellation, cunnilingus, anulingus…), il sera conseillé d’utiliser des préservatifs ou digues dentaires pour réduire le risque de transmission d’HPV. « Cependant, ces précautions ne garantissent pas une protection totale car l’infection peut également se produire dans des zones non couvertes » avertit la gynécologue.

En somme : une communication ouverte avec son ou sa partenaire et des pratiques sexuelles responsables, combinées à la vaccination contre le HPV et au traitement (des deux partenaires si besoin) sont des éléments importants à prendre en compte pour pouvoir bien se protéger.

Comment enlever un papillome buccal ? Les traitements

Le traitement du papillomavirus humain (HPV) de la sphère ORL dépendra du type de lésions et de la gravité de l’infection.

Une intervention chirurgicale est le plus souvent nécessaire, avec avec dans certains cas, une radiothérapie et/ou chimiothérapie. Des thérapies innovantes sont également parfois proposées (thérapies ciblées, immunothérapie…). Christine Rousset-Jablonski, gynécologue.

Les moyens de prévention concernant l’HPV

La lutte contre les papillomavirus et les cancers qu’ils peuvent provoquer repose essentiellement sur la vaccination en prévention primaire : « Elle cible toutes les jeunes filles et garçons âgés de 11 et 14 ans révolus, avec un rattrapage possible toujours chez les jeunes (filles et garçons) de 15 à 19 ans révolus (jusqu’à la veille de leur 20e anniversaire » détaille la Dr Christine Rousset-Jablonski. « Pour les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, la vaccination contre les papillomavirus sera également recommandée jusqu’à 26 ans ; ainsi que chez les patients immunodéprimés aux mêmes âges que dans la population générale, avec un rattrapage jusqu’à 19 ans révolus. Il est également possible d’initier la vaccination dès 9 ans chez les enfants des deux sexes candidats à une transplantation d’organe solide » rappelle le site du centre Léon Bérard (source 2).

Le Dr Christine Rousset-Jablonski poursuit : « Pour les adultes, la vaccination sera toujours possible mais beaucoup moins efficace et non remboursée par la Sécurité sociale ». L’un des moyens les plus fiables chez ces derniers et les plus jeunes d’ailleurs, restera donc le préservatif « même s’il ne garantit pas une protection totale » insiste la spécialiste en gynécologie.

Quelles sont les personnes plus sujettes aux HPV ?

Les personnes à risque incluent :

  • Les jeunes adultes, souvent dans la tranche d’âge de 15 à 24 ans : « Ils sont plus souvent exposés à l’HPV mais ont des bonnes capacités immunitaires d’éliminer ces HPV. Ils ne développent donc le plus souvent pas de maladie » précise la gynécologue.
  • Les personnes ayant des partenaires multiples : « Avoir des relations sexuelles avec plusieurs partenaires augmente le risque d’exposition à différents types d’HPV » relève la gynécologue.
  • Les individus non vaccinés.
  • « Les personnes dont le système immunitaire est affaibli en raison de conditions médicales, de médicaments immunosuppresseurs ou d’autres facteurs ont également un risque accru de complications liées à l’HPV. »
  • Les fumeurs : « Le tabagisme peut aussi augmenter le risque de complications liées à l’HPV. »

In fine : s’il est possible de se faire dépister au niveau du col de l’utérus, le dépistage concernant la sphère ORL n’est encore pas à l’ordre du jour. Toutefois, et comme évoqué plus haut, des moyens de prévention existent. Pour une mesure préventive adaptée à votre situation intime (en couple, célibataire, état de santé…), consulter un professionnel de santé (médecin généraliste, gynécologue, médecin ORL) qui pourra vous informer.

Continuer la lecture

Afficher plus
Bouton retour en haut de la page