Santé

Parentalité : mon enfant veut toujours dormir avec moi, comment réagir ?

Bon nombre d’enfants rencontrent des difficultés à dormir seuls dans leur chambre. S’ils expriment la volonté de passer la nuit dans le lit de leurs parents, cette situation peut s’avérer délicate pour les adultes. « C’est surtout quand l’enfant a passé la première année que les parents commencent à trouver le temps long », observe Marie Danet, psychologue clinicienne, docteure en psychologie et spécialiste de l’attachement. Alors, que faire en tant que parent, si l’on est confronté·e à type de situation ?

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Cododo, événement stressant : rechercher la cause du comportement de l’enfant

« À partir du moment où cette situation nous dérange, il faut essayer d’en sortir, c’est-à-dire amener l’enfant à dormir dans sa chambre, insiste Marie Danet. Si l’on n’y parvient pas, il faut tenter de comprendre ce qui est à l’origine de ce besoin chez l’enfant, comment les choses ont émergé, et ce que ce besoin veut dire du bien-être de l’enfant. » Est-ce un comportement qui est apparu subitement ? Auquel cas, il faudra essayer d’en rechercher la cause : un événement ou des tensions familiales, par exemple, pourraient expliquer ce besoin de réassurance. « Si ce comportement survient à la suite d’un cododo, et que les parents ne parviennent plus à amener l’enfant dans son lit, un accompagnement peut être nécessaire. Dans ce cas de figure, peut-être que dormir dans le lit conjugal répondait, au départ, au besoin des parents. »

« Ça peut être une manière pour l’enfant de rechercher de la réassurance, ou de tester les liens avec le parent »

En effet, le fait que l’enfant souhaite dormir avec papa ou maman peut survenir dans différents contextes. « Si bébé dort avec ses parents assez vite après la naissance, cela peut amener à des difficultés plus tard pour l’enfant à dormir dans son propre lit », explique Marie Danet. Cette régression peut également avoir lieu à la suite d’un épisode particulier, si l’enfant a été malade ou a fait un cauchemar, et que les parents l’ont gardé avec eux de façon temporaire pour finir la nuit. « Une petite habitude peut rapidement s’installer », souligne l’experte. Par ailleurs, un événement stressant pour l’enfant, ou tout changement majeur dans sa vie, telle qu’une séparation parentale, un déménagement, la maladie d’un proche ou encore le décès d’un membre de sa famille, est susceptible de perturber sa sécurité affective. « Ça peut être une manière pour l’enfant de rechercher de la réassurance, ou de tester les liens avec le parent, pour être sûr qu’il ne va pas s’en aller, vérifier que son père ou que sa mère l’aime », explique encore la psychologue. 

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Siestes, aménagement de la chambre, communication 

Dans un second temps, comment agir avec son enfant ? Comment trouver les bons mots pour l’amener progressivement à regagner sa chambre ? « Tout dépend de son âge. Avec les plus petits, on peut commencer par des siestes dans son lit », conseille Marie Danet. « Aménager la chambre avec l’enfant en y intégrant des choses qui lui plaisent peut aussi être une bonne idée. Il faut aussi éviter que ce lieu soit une zone de punition, car il pourrait ne plus vouloir y rester. Il faut que l’enfant soit actif dans l’environnement qui est le sien, pour qu’il s’y sente bien. »

Lorsque les enfants sont plus grands, et qu’ils sont en âge de comprendre, autour de 4-5 ans, par exemple, la communication reste une clé essentielle. « On peut lui expliquer qu’à chaque étape de la vie, on fait des progrès, ajoute la psychologue. Lui dire que quand on grandit, on dort dans son propre lit, ce qui permet aussi d’avoir un meilleur sommeil. Le tout, sans s’énerver, pour que l’enfant ne se sente pas menacé dans le lien qui l’unit à ses parents. » Si toutes ces astuces ne fonctionnent pas, il peut être intéressant de se faire accompagner par un professionnel, en allant chercher un peu plus en profondeur dans l’histoire familiale.

« Ce n’est qu’une étape qui finira par se résoudre quand l’enfant grandira  »

Quoi qu’il en soit, Marie Danet tient à rassurer les parents : « On a rarement vu un enfant de 18 ans dormir avec ses parents. Cette période peut être difficile mais ce n’est qu’une étape qui finira par se résoudre quand l’enfant grandira. Avec le développement du cerveau, des capacités de compréhension et de régulation des émotions, il sera de plus en plus à même de pouvoir se retrouver seul, et à gérer les situations stressantes. »

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