Santé

Pris après un rapport non protégé, cet antibiotique réduirait les cas de syphilis et de chlamydia

De la même façon que l’on prend la PrEP pour éviter de contracter le VIH, ou la pilule du lendemain pour éviter une grossesse après un rapport non protégé, on pourrait bientôt être amenés à prendre un médicament pour réduire le risque d’infection sexuellement transmissible d’origine bactérienne. Il s’agit d’agir avant qu’il ne soit trop tard.

Un antibiotique, la doxycycline (ou doxy-PEP pour prophylaxie post-exposition à la doxycycline) réduirait significativement les cas d’infection à la syphilis et à la chlamydia. C’est ce qu’a rapporté lundi 4 mars une équipe de scientifique lors de la Conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes (CROI) à Denver, aux États-Unis.

Après qu’un essai clinique a validé cette stratégie de prévention, le ministère de la santé publique de San Francisco a publié des lignes directrices en octobre 2022. Celles-ci recommandent qu’une personne ayant eu un rapport dit “à risque”, sans préservatif, prenne deux comprimés de 100 mg de doxycycline idéalement dans les 24 heures qui suivent, et pas plus de 72 heures après.

Des risques d’infection réduits de moitié

En moins de deux ans, ce sont ainsi plus de 3 700 personnes qui se sont vues prescrire ce traitement préventif, selon les dires de la Dre Stéphanie Cohen, directrice médicale de la San Francisco City Clinic, la clinique municipale des MST de San Francisco. La spécialiste et son équipe ont utilisé ces données pour observer l’efficacité réelle de cet antibiotique sur la survenue d’IST, à l’aide d’un modèle informatique.

En novembre 2023, soit 13 mois après l’introduction des lignes directrices, les scientifiques ont constaté que les infections mensuelles à la chlamydia et à la syphilis précoce étaient respectivement 50 % et 51 % inférieures à ce qui était prédit par le modèle, en l’absence de doxy-PEP.

La principale crainte vis-à-vis de l’utilisation de ce médicament serait la survenue de résistance aux antibiotiques, crainte qui ne serait pas fondée au regard des données obtenues. Mais d’autres expérimentations devront être menées, notamment sur une population hétérosexuelle, les résultats ayant ici été obtenus auprès d’hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes, et des femmes transgenres.

Notons que ces résultats suscitent d’autant plus d’enthousiasme qu’on observe une hausse des cas d’IST aux États-Unis, mais aussi en Europe. Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) tire la sonnette d’alarme dans son dernier rapport annuel, faisant état d’une hausse de 16 % des cas de chlamydia en 2022, de 34 % des cas de syphilis, et de 48 % des cas de gonorrhée.

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