Santé

Ces infections sexuellement transmissibles augmentent de façon « inquiétante » en Europe

Le constat est « inquiétant ». Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) alerte face à une « augmentation inquiétante des cas de syphilis, de gonorrhée et de chlamydia » (source 1). Moins fréquents, « les cas de lymphogranulome vénérien (LGV) et de syphilis congénitale (causées par transmission de la mère au fœtus) ont également considérablement augmenté », note également l’ECDC dans son rapport publié le 7 mars 2024. La plupart des infections sexuellement transmissibles touchent en particulier les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.

+ 48 % de cas de gonorrhée, + 34 % pour la syphilis

Si la tendance était à la baisse pendant la pandémie, en 2022 les infections sexuellement transmissibles ont repris leur augmentation amorcée depuis plusieurs années. Ce sont les cas de gonorrhée qui subissent la plus forte augmentation. En 2022, les cas de gonorrhée ont augmenté de 48 % par rapport à l’année précédente. L’augmentation est d’autant plus marquée chez les femmes entre 20 et 24 ans, chez qui le nombre de cas a augmenté de 63 % en 2022. Plus de 70 000 cas ont été signalés dans les 28 pays de l’Union européenne. Jamais l’Europe n’avait enregistré autant de cas « depuis le début de la surveillance européenne des infections sexuellement transmissibles en 2009 », d’après le rapport spécifique à la gonorrhée (source 2).

Ensuite, les cas de syphilis ont connu une augmentation de 34 % en un an (source 3). Plus de 35 000 cas ont été confirmés au sein de l’Union européenne. Si la majorité des cas (74 %) concernent des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, en 2022, pour la première fois depuis 10 ans, l’ECDC note « une augmentation notable de la syphilis parmi les hommes et les femmes hétérosexuels ».

Enfin, les infections à chlamydia ont augmenté de 16 % en 2022, atteignant plus de 216 000 cas en Europe (source 4). Un record. L’augmentation depuis 5 ans est particulièrement notable chez les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes, chez qui le nombre de cas a bondi de 72 %.

Si ce rapport fait état de la situation en Europe, celle en France suit malheureusement la même tendance. En 2023, Santé publique France révélait qu’entre 2020 et 2022, le nombre de cas de syphilis avait augmenté de 110 %, de gonorrhée de 91 %, et enfin de chlamydia de 16 % (source 5).

Une « nécessité urgente d’agir immédiatement »

Pour l’ECDC, ce constat inquiétant met en lumière « un besoin urgent d’une sensibilisation accrue à la transmission des IST et la nécessité d’améliorer une prévention solide, l’accès au dépistage et un traitement efficace pour relever ce défi de santé publique ».

Selon la directrice de l’ECDC, Andrea Ammon, cette situation « exige une attention urgente et des efforts concertés. Le dépistage, le traitement et la prévention sont au cœur de toute stratégie à long terme. Nous devons donner la priorité à l’éducation à la santé sexuelle, élargir l’accès aux services de dépistage et de traitement et lutter contre la stigmatisation associée aux IST. Les initiatives d’éducation et de sensibilisation sont essentielles pour permettre aux individus de faire des choix éclairés en matière de santé sexuelle. La promotion de l’utilisation systématique du préservatifet l’encouragement d’un dialogue ouvert sur les IST peuvent contribuer à réduire les taux de transmission ».

Pour limiter les risques, il est fortement recommandé de se faire tester avant d’avoir des rapports sexuels sans préservatifs, et de consulter un professionnel de santé rapidement en cas de symptômes. Les infections sexuellement transmissibles comme la chlamydia, la syphilis et la gonorrhée peuvent être soignées, sans quoi de graves complications de santé peuvent survenir.

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