Santé

Plus de batterie sur son téléphone, embouteillages, pass Navigo perdu… Quand les petites choses du quotidien nous exaspèrent

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La vidéo du stylo qui fuit de Charles III a fait le tour du monde. Et la royale fureur qui a accompagné cet incident – « Oh mon Dieu, je déteste ça ! Je ne supporte pas ces satanés trucs !… » – a été très commentée, voire moquée. Certains esprits railleurs y ont vu l’exaspération d’un enfant gâté pourri, d’un ultra-privilégié qui littéralement ne supporte pas de se salir les mains (ne dit-on pas que c’est un domestique qui met du dentifrice sur la brosse de Charles chaque matin ?!). Et pourtant… Charles III n’est pas le seul à s’énerver quand les choses du quotidien lui résistent.

On a tous en nous quelque chose de Charles III

Nous sommes tous capable de nous mettre dans une rage subite pour des détails sans importance : lacets qui cassent quand on met ses chaussures, fil qui ne veut pas rentrer dans le chas d’une aiguille, pouss mouss qui ne mousse pas, pass Navigo systématiquement introuvable au moment de franchir le tourniquet du métro… Mais pourquoi s’énerve-t-on tant ? « Tous ces petits incidents imprévus contrecarrent nos plans, dévient de ce qu’on avait voulu, explique la psychologue et coach Mariette Strub-Delain, autrice de « Quand nos émotions déraillent » (Eyrolles). Ce qui peut provoquer de la colère. On ressent cela comme quelque chose de dommageable, de préjudiciable. Sur le coup, on le vit comme une injustice. » C’est le fameux « Ca n’arrive qu’à moi ! ». Votre tartine tombe par terre du côté de la confiture et tout d’un coup, c’est comme si le monde entier s’était ligué contre vous. « Tout me nuit et conspire à me nuire », disait Phèdre, la célèbre héroïne tragique dans la pièce du même nom signée Racine. Prenons l’exemple de Charles III après la mort d’Elisabeth II. Voici un homme qui vit un deuil difficile, qui traverse les plus longues, les plus solennelles et les plus stressantes funérailles qui soient. Un tunnel épuisant d’une semaine où il doit apparaître à chaque instant parfait, maître de lui, apte pour le job. Et voilà qu’au moment où il doit apposer sa royale signature sur un quelconque document officiel, un putain de stylo se retourne contre lui et l’humilie ! On comprend (un peu) sa fureur. Et qu’il appelle à l’aide la calme et endurante Camilla.

Quand la peur du ridicule se mêle à la colère

« Il n’y a pas simplement de la colère dans ce genre de situation», poursuit Mariette Strub-Delain. « Quand cela a lieu devant les autres, en public, on peut éprouver de la honte, du ridicule. Cela vient percuter l’estime de soi et provoquer une auto-dévaluation. » Et si derrière le « Je déteste ces trucs-là ! » de Charles, il fallait entendre un « Qu’est-ce que je suis con ! » ? L’arrogant est bien souvent un être qui manque de confiance en soi. Reste une question : de quelle part obscure de notre être surgissent des colères si disproportionnées ? Comment se fait-il que la souris de votre ordinateur qui soudainement ne marche plus vous donne envie de taper à grands coup sur votre ordi avec votre clavier en poussant des cris monstrueux ? Ici entre en jeu l’éducation reçue. Commentaire de la psychologue : « Si au moment de l’enfance, notre entourage a répondu à toutes nos attentes, si on a été considéré comme le centre du monde, on aura du mal à l’âge adulte à différer nos émotions, à gérer nos frustrations. Et on risque de très mal supporter les aléas du quotidien. » Un diagnostic qui pourrait s’appliquer comme un gant à Charles (mais pas qu’à lui…). 

Apprendre à lâcher prise

Dès lors, quand on est atteint de la triste maladie qui consiste à péter les plombs pour un rien, que faire ? Comment ne pas être gagné par l’exaspération ? « Dans mes formations, je conseille une technique : se faire « l’avocat de l’ange », comme on dit « se faire l’avocat du diable » », note Mariette Strub-Delain. « Il faut transformer cette expérience contrariante en quelque chose de positif, y trouver un enseignement, une leçon, qui nous fait sortir de la rage stérile. S’il pleut au moment où l’on s’apprêtait à partir en promenade, on peut se dire que c’est une bonne chose car cela fera pousser les plantes et nous permettra de finir un travail dans la maison. Mais il faut beaucoup de souplesse pour arriver à cet état d’esprit. Savoir se laisser surprendre, comme un enfant, renoncer à être dans la maîtrise, lâcher prise… » Lâcher prise ? Pas sûr que ce soit très facile à envisager pour un roi écrasé par le protocole.

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