Santé

Saviez-vous que fumer augmente le risque de maladies mentales ?

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On le sait, fumer est mauvais pour la santé. Mais ce qu’on sait moins, c’est que le tabac est également mauvais pour la santé mentale. C’est ce que confirme une étude danoise publiée en août 2023 dans la revue Acta Psychiatrica Scandinavica. Des chercheurs du Centre de génétique quantitative et de génomique de l’université d’Aarhus (Danemark) ont tenté de découvrir l’impact du tabagisme sur la survenue de maladies mentales, et les mécanismes de ce phénomène. Pour ce faire, les chercheurs se sont basés sur les données de l’UK Biobank, l’une des plus grandes bases de données au monde sur la santé humaine. Elle contient de nombreuses informations sur la santé de plus d’un demi-million de personnes.

Grâce à ces informations précieuses, les chercheurs ont identifié un lien majeur entre le tabagisme et les hospitalisations pour troubles mentaux. Ainsi, les fumeurs ont 258 % de plus de risques d’être hospitalisés pour cause de maladie mentale. Les anciens fumeurs avaient eux un risque augmenté de 50 %. « Le tabagisme peut entraîner une dépression et des troubles bipolaires », affirment les auteurs de l’étude, qui « confirment l’hypothèse selon laquelle le risque d’hospitalisation pour troubles mentaux est le plus élevé chez les fumeurs actuels, intermédiaire chez les anciens fumeurs et le plus faible chez les personnes n’ayant jamais fumé » (source 1).

Comment expliquer l’impact du tabac sur la santé mentale ?

Tout d’abord, 90 % des fumeurs ou anciens fumeurs de la base de données avaient commencé à fumer avant l’âge de 20 ans. « Le tabagisme précède généralement la maladie mentale. En fait, bien avant. En moyenne, les personnes interrogées ont commencé à fumer à l’âge de 17 ans, alors qu’elles n’ont été admises à l’hôpital pour des troubles mentaux qu’après l’âge de 30 ans », explique le Dr Doug Speed, auteur principal de l’étude. Cela vient contredire l’idée reçue que certaines personnes fument pour se sentir mieux. Ce serait donc plutôt l’inverse !

Plusieurs théories pourraient expliquer l’impact du tabagisme sur la survenue de maladies mentales. La première serait la nicotine. « La nicotine inhibe l’absorption de la sérotonine dans le cerveau, et nous savons que les personnes souffrant de dépression ne produisent pas assez de sérotonine », a expliqué le Dr Speed. La seconde est que « le tabagisme provoque une inflammation dans le cerveau, ce qui, à long terme, peut endommager certaines parties du cerveau et entraîner divers troubles mentaux », selon le chercheur.

Les gènes liés au tabac auraient également leur importance. « Dans cette étude, nous démontrons qu’il est probable que le risque de commencer à fumer entraîne une augmentation du risque de développer des troubles mentaux en raison des ‘gènes liés au tabagisme’ », précise le Dr Speed. Les chercheurs ont remarqué que les personnes de la base de données qui avaient les gènes liés au tabagisme sans fumer avaient moins de risque de développer des maladies mentales que les personnes porteuses de ces mêmes gènes, mais qui elles fumaient. Les prédispositions génétiques auraient un impact majeur : « les comportements tabagiques ont le même effet sur l’hospitalisation en santé mentale que la responsabilité génétique », indique l’étude.

Mieux connaître l’origine des maladies mentales est essentiel : « la prévention du tabagisme chez les adolescents prévient probablement le développement de troubles mentaux », concluent les chercheurs.

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