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Sommeil : pourquoi dort-on ? | Santé Magazine

Le sommeil représente plus d’un tiers de notre vie. Il est déterminant pour la croissance, la maturation cérébrale, le développement ou encore la préservation de nos capacités cognitives, rappelle l’Institut de veille sanitaire (INVS) (source 1). Il possède également un rôle dans la survenue ou la prévention des maladies ou leur aggravation. C’est pourquoi il nécessite d’y accorder une attention rigoureuse ! On vous en dit plus.

À quoi sert le sommeil ? Pourquoi dormons-nous ?

On dort avant tout pour récupérer. « Le sommeil possède plusieurs fonctions particulières, indissociables de l’état de veille et mettant en jeu de nombreux mécanismes physiologiques : sécrétions hormonales, régénération cellulaire (peau, muscle…), mémorisation etc. », explique l’INVS.

« Lorsque l’organisme est en phase de ‘repos’, les connexions neuronales se réorganisent, ce qui lui permet de s’adapter à son environnement. Dormir permet ainsi une récupération physique, psychologique et intellectuelle… le sommeil prépare à l’état de veille qui suit ».

Divers processus de récupération se déroulent pendant le sommeil

Dans son livre Réapprenez à dormir pour être en bonne santé, le Pr Pierre Philip explique qu’un sommeil réparateurest une « super batterie ». Plus le sommeil est réparateur, mieux l’on se sent pendant la journée. Parmi les processus de récupération qui se produisent pendant le sommeil, note le spécialiste, il y a :

  • « Le stockage d’informations en mémoire ;
  • Le redémarrage du système immunitaire ;
  • L’élimination des déchets métaboliques et la désintoxication ;
  • Le traitement des émotions ;
  • L’ajustement de nombreuses sécrétions hormonales ;
  • La production d’hormones de croissance ;
  • La production de mélatonine ;
  • L’apaisement du système digestif ;
  • Le maintien de notre température interne ;
  • La désactivation des systèmes de stress… ».

Le cœur ralentit également sa fréquence et abaisse la pression sanguine et artérielle. La fréquence respiratoire diminue également. L’immunité, la régulation de la glycémie et la stabilisation de l’humeur sont aussi fortement dépendantes du sommeil.

« Ainsi, le lendemain, on a de l’énergie, de la résistance, on est capable de se défendre contre les infections ; la mémoire, la concentration et la capacité de prendre des décisions fonctionnent, on est de bonne humeur et à même de gérer le stress », poursuit l’expert.

Le sommeil, indispensable au fonctionnement du cerveau

Si les effets de son manque se font ressentir dans tout l’organisme, le sommeil semble être étroitement lié au cerveau.

D’après certains travaux, il serait le fruit des connexions entre neurones, dont l’activité varie régulièrement. D’autres théories concernent les besoins du cerveau de « se reposer » pour faire le plein d’énergie, car lorsque nous sommes endormis, il ne consomme que la moitié du glucose dont il a besoin lorsque nous sommes réveillés.

« Beaucoup de personnes pensent que l’état de veille est l’état naturel de fonctionnement de notre cerveau. En réalité, ce dernier ne peut fonctionner que si vous vous allouez des épisodes réguliers et prolongés de sommeil. La fonction première du sommeil est de permettre au cerveau d’opérer sur un autre mode qui favorise entre autres la mémorisation et les apprentissages », écrit le Pr Philip.

« Lorsque, au cours de la journée, on se livre à des tâches nouvelles, il faut pouvoir les reproduire dans son sommeil pour les apprendre et éliminer ce que l’on ne veut pas garder. Le sommeil joue ce rôle de tri pour votre mémoire, grâce à l’activation synchronisée de réseaux de neurones ».

Pourquoi faut-il dormir beaucoup ?

Pour autant, les scientifiques ne savent toujours pas exactement pourquoi nous passons près d’un tiers de nos vies à dormir, ni pourquoi il faut absolument dormir au moins une fois par 24 heures, et 6 à 8 heures par nuit.

L’importance du sommeil lent et profond

« Une hypothèse récente a retenu l’attention de nombreux chercheurs de la communauté des neurosciences », explique le Pr Philip. « Ces recherches ont en effet montré une nouvelle fonction du sommeil qui jouerait le rôle de nettoyeur de cerveau (étude Fultz, Bonmassar et al., 2019). Durant la journée, l’usine cellulaire produit tout un tas de protéines qui servent à coder des messages et fabriquer des neurotransmetteurs libérés ensuite hors de la cellule. Pour éviter trop d’accumulation, il existe une circulation de liquide entre l’intérieur des cellules et l’espace extracellulaire qui permet de purger la cellule de tous ses débris produits dans la journée. Lorsque l’on mesure ces échanges sur 24 heures, on constate que le sommeil, et en particulier le sommeil lent profond, est une période particulièrement intense de ce nettoyage ».

Le saviez-vous ?

En moyenne, à l’âge adulte (18 à 65 ans), le mieux est de dormir 7 à 9 heures par nuit. Un adolescent (14 à 17 ans) a besoin de 8 à 10 heures de sommeil. À plus de 65 ans, le besoin de sommeil se situe entre 7 et 8 heures. Il n’est pas forcément nécessaire de dormir 8 heures : une moyenne de 7 heures conviendra mieux à certaines personnes. Nul besoin de se forcer à rester 8 heures au lit si on ne dort pas !

Que se passe-t-il si l’on arrête de dormir ?

« Le besoin de sommeil peut être comparé à un sablier. Plus longtemps on reste éveillé, plus le sablier se vide et plus on a besoin de dormir. […] Le besoin de sommeil s’accumule à mesure que la journée puis le soir avancent. Après une nuit de sommeil réparateur, le sablier imaginaire est à nouveau rempli et l’on entre dans la journée plein d’énergie. Et au contraire, lorsque le besoin en sommeil n’a pas été satisfait, on devient somnolent. On appelle ce processus qui régule les besoins en sommeil, la régulation homéostatique », explique le Pr Philip dans son ouvrage.

Différentes recherches ont prouvé que le manque de sommeil affecte la mémoire, l’attention et la régulation des émotions. En cause, les connexions entre les neurones qui semblent se renforcer pendant les heures d’endormissement. On sait aujourd’hui aussi que la réduction du temps de sommeil ou l’altération de sa qualité favorisent probablement la prise de poids et l’obésité.

Toutefois, les effets du sommeil restent très compliqués à isoler et à étudier. Lorsqu’on se focalise sur les conséquences du manque de sommeil, il n’est pas possible de savoir si certains symptômes sont attribués à ce manque ou au stress qu’il provoque dans l’organisme.

Pourquoi dort-on moins en vieillissant ?

En fonction de l’âge, il existe des modifications notables de la durée du sommeil et de la répartition des divers stades de sommeil. Il est aujourd’hui prouvé qu’une modification de la répartition du sommeil sur 24 heures se fait à partir de 60 ans. C’est sans compter le rôle de l’horloge biologique, qui se modifie avec le temps, avec un différentiel éveil/sommeil moins marqué. Résultat : le sommeil profond tend à diminuer, le délai d’endormissement est plus allongé, on est davantage sujet aux troubles du sommeil…

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