Santé

Sophie, 49 ans : « Pendant mes ébats avec mon conjoint, je fantasmais sur mon collègue »

« Lorsqu’il a été embauché au cabinet, au poste de contrôleur de gestion, je l’ai tout de suite trouvé terriblement mignon, raconte Sophie. Avec ses yeux verts, ses petites lunettes en métal et sa voix calme et posée, il avait tout des types intellos qui, allez savoir pourquoi, m’ont longtemps fait craquer ».

Ces passades apportaient juste un peu de piment à ma vie de couple

C’était en 2010. La jeune comptable niçoise a alors 36 ans, un mari, avec lequel tout se passe bien, et une adorable petite fille, Lola, de presque cinq ans. « Ce que j’ai ressenti en voyant Arthur m’a troublée, reconnaît la jeune femme. J’étais émoustillée, telle une adolescente, à l’idée de savoir qu’on allait désormais travailler ensemble, mais j’ai néanmoins tout de suite écarté la possibilité, sans doute pour me protéger de moi-même, qu’il puisse se passer quelque chose entre nous. Certes, mon nouveau collègue ne portait pas d’alliance (cela ne m’avait bien sûr pas échappé), mais moi si. Or, en dix ans et des poussières de vie commune, j’avais toujours été un modèle d’intégrité. Il m’était, bien sûr, déjà arrivé de fantasmer sur des hommes (je me souviens notamment de ce voisin de palier, avec son torse en V et ses avant-bras musclés, qui me donnait des bouffées de chaleur à chaque fois que je le croisais sur le palier… jusqu’à ce que je découvre qu’il préférait les hommes), mais ça n’allait jamais plus loin. Et, surtout, j’avais beau parfois culpabiliser vis-à-vis de Jérôme d’avoir ces choses en tête (je me sentais presque coupable d’adultère), je savais que ça ne remettait absolument pas en question l’amour que je lui portais. Ces passades apportaient juste un peu de piment à ma vie de couple qui commençait gentiment à ronronner ».

Désir inévitable 

Entre Arthur et Sophie, le courant passe immédiatement. « Il n’avait que trente ans (six ans de moins que moi), mais je le trouvais incroyablement mature, glisse Sophie. Il avait un avis sur presque tous les sujets (une vraie encyclopédie sur pattes !) et argumentait de manière sensée, mais sans jamais étaler sa science. Je l’écoutais parler et j’adorais ça ! » Sophie, qui s’était pourtant juré de rester professionnelle, sent qu’elle commence à perdre les pédales. « Au bureau, je passais mon temps à le scruter de la tête aux pieds (il avait des cuisses musclées et des fesses incroyablement sexy) et à surinterpréter ses gestes, ses regards et ses mots, lâche-t-elle. La nuit, sur mon oreiller, je fantasmais des rapprochements devant la machine à café, des frôlements dans l’ascenseur, des nuits torrides dans ses draps… C’était devenu une fixette. Je pensais même à lui pendant mes ébats avec Jérôme. »

Les week-ends semblent alors interminables à Sophie qui a hâte d’être lundi pour retrouver celui qui occupe son esprit. Ironie du sort : la jeune femme, qui a peur que ces pensées coupables se lisent sur son visage, que tout le monde sache que le trentenaire la hante, s’arrange souvent pour éviter son crush. Il n’empêche : après des mois à se faire des films sur cet être « forcément parfait » et « fait pour elle », tout en faisant tout pour garder au maximum ses distances, Sophie demande, un soir, à Arthur, de l’inviter à prendre un verre chez lui (il habitait à deux rues de leur lieu de travail). « J’avais remarqué qu’il me tournait timidement autour, se justifie presque la jeune femme. Mais aussi qu’une nouvelle cliente du cabinet essayait clairement de lui mettre le grappin dessus. Ça m’a mise hors de moi.  Je me suis dit que je ne devais pas laisser passer ma chance, au risque de le regretter plus tard amèrement ».

Il faisait partie de ses hommes qui, une fois qu’ils ont joui, estiment que c’est fini

À peine arrivée chez lui, Sophie se jette sur son collègue et l’embrasse à pleine bouche. « Je n’y suis pas allée par quatre chemins, reconnaît-elle. Je craignais que l’image de Jérôme (et de Lola) surgisse devant mes yeux, me rappelle à l’ordre et que, tétanisée, je fasse marche arrière ». Arthur lui rend heureusement son baiser. Chauds bouillants, ils se déshabillent l’un et l’autre en deux temps, trois mouvements. Mais avant qu’elle n’ait eu le temps d’imaginer la suite des réjouissances, de réfléchir à ce qu’ils allaient bien pouvoir expérimenter pour faire encore monter davantage la température avant de conclure en beauté, il la retourne, lui retrousse la jupe et, après avoir enfilé un préservatif… la prend durant deux minutes, montre en main, contre le mur de l’entrée. Sophie est littéralement scotchée. Lorsque, après avoir repris un peu ses esprits, elle ose enfin le regarder, Arthur est déjà en train de consulter son portable. Visiblement satisfait de ce qu’il venait de se passer.

Les jours qui ont suivi ont été parmi les pires de ma vie professionnelle

 « Il faisait partie de ses hommes qui, une fois qu’ils ont joui, estiment que c’est fini, précise-t-elle (s’il en est besoin). J’avais donc passé des jours et des jours à fantasmer sur un mufle qui ne pense qu’à lui ». La jeune femme se rhabille aussi sec, attrape son sac posé par terre et claque la porte de l’appartement, sans même se retourner.  « Inutile de préciser que les jours qui ont suivi ont été parmi les pires de ma vie professionnelle, souligne-t-elle. Je rasais les murs pour ne pas le croiser et j’avoue que je me sentais tellement honteuse que j’ai même avoir été à deux doigts de me faire porter pâle ». Sophie ignore si cette « histoire pitoyable » (c’est elle qui la décrit ainsi) a joué un rôle, mais le fait est qu’Arthur a, au grand soulagement de la jeune femme, démissionné quelques semaines plus tard ».

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