Santé

Syndrome métabolique et papillomavirus à haut risque : la double peine en termes de mortalité selon une étude

Il est de ces associations de pathologies qu’il vaut mieux essayer de ne pas cumuler tant elles ont un retentissement important sur la santé générale, sinon sur la mortalité. Dans une nouvelle étude, parue dans la revue Plos One (Source 1), des chercheurs font état d’une importante hausse du risque de mortalité des femmes atteintes à la fois du syndrome métabolique (qui cumule plusieurs critères, dont le tour de taillé élevé et l’hypertension) et infectées par une souche de papillomavirus (ou HPV) à haut risque cancérogène.

Les femmes cumulant les deux pathologies courraient ainsi un risque de mortalité 2,6 fois plus élevé que les femmes sans l’un ou l’autre des deux conditions, suggérant la nécessité d’examiner la comorbidité des maladies chroniques, estiment les auteurs de l’étude.

Bien que l’on sache depuis un certain temps que les conditions métaboliques peuvent contribuer à la persistance du HPV, cette étude étend les travaux antérieurs en examinant les associations avec le risque de mortalité”, a expliqué Catriona Buick, infirmière clinicienne et chercheuse en oncologie à Sunnybrook Health Sciences Centre, à Toronto au Canada, dans un communiqué (Source 2).

Les données utilisées pour cette étude ont été extraites d’une enquête nationale menée aux États-Unis auprès de 5 101 personnes, dont 3 274 femmes. Plus d’un quart des femmes de l’échantillon atteintes de syndrome métabolique souffraient également d’une infection par un HPV à haut risque de cancer. C’est en recoupant les données ainsi obtenues que les chercheurs ont mis en évidence cette importante hausse du risque de mortalité.

De l’importance des mesures de prévention

L’HPV est l’infection sexuellement transmissible la plus répandue et a été qualifiée de grippe commune des IST”, a détaillé le Pr Buick. “Dans la plupart des cas, le corps éliminera l’HPV assez rapidement, mais les cas persistants d’HPV à haut risque peuvent évoluer vers des modifications précancéreuses du col de l’utérus et, dans certains cas, sur de nombreuses années, vers un cancer du col de l’utérus”, a alerté la spécialiste. Et sa consœur Parmis Mirzadeh, première auteure de l’étude, d’ajouter que ces résultats ont “probablement quelque chose à voir avec une réponse immunitaire affaiblie et une inflammation chronique (dus au syndrome métabolique, N.D.L.R.) , mais la recherche sur une voie physiologique directe doit encore être menée”.

Les deux chercheurs rappellent par ailleurs l’importance d’un mode de vie sain, de la participation au dépistage organisé du cancer du col de l’utérus, et de la vaccination contre les HPV pour prévenir au maximum la survenue d’un cancer du col utérin, dû à certains papillomavirus. Elles rappellent également qu’indépendamment de leur statut vaccinal concernant les HPV, “toutes les personnes ayant un col de l’utérus doivent se faire dépister”.

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