Santé

Thérapie de couple : Clémence (42 ans) et Rudy (45 ans), « La thérapie nous a permis de découvrir qu’on ne voulait plus être ensemble »

Clémence, 42 ans, et Rudy, 45 ans, sont en couple depuis plus de 10 ans quand ils décident de faire une thérapie de couple. En cause ? Leurs difficultés à dialoguer sans provoquer une dispute et des cris qui enrayent toute forme de communication.

« Il n’y avait jamais de vraie raison à nos disputes », Clémence

Clémence, kinésithérapeute à la ville, a un caractère entier : « Les gens qui me connaissent savent que je peux être une grande gueule, que j’exprime facilement et fort ce que je ressens. C’est une qualité autant qu’un défaut. Avec Rudy, ça a souvent été source de blague. Lui, a une culture familiale beaucoup basée sur le non-dit. Moi, je ne retiens rien. J’ai une personnalité de bulldozer et je crois que c’est ce qui lui a plu chez moi au départ. Mais quand ça s’est envenimé entre nous, c’est devenu un problème. J’étais incapable de partager quelque chose sans me mettre à lui crier dessus. On n’avançait plus. »

Les cris et les disputes n’étaient pas nécessaires

La quadragénaire s’emporte pour tout et rien : « Il n’y avait jamais de vraie raison à nos disputes. Je criais parce que la qualité du ménage ne me convenait pas, parce que je ne me sentais pas soutenue pour un truc de travail, parce que j’étais fatiguée. Je passais beaucoup mes nerfs sur lui et c’est ce que la thérapie a fini par mettre en avant. Nous n’avions plus une relation et une communication équilibrée. »

« Il a pensé tout de suite à la thérapie », Clémence

C’est Rudy qui propose une thérapie pour faire avancer les choses : « Rudy est un pragmatique du genre « un problème : une solution ». Quand il s’est rendu compte qu’on n’arrivait plus à dialoguer et qu’on en était venus à se faire la gueule tout le temps, il a pensé tout de suite à la thérapie. C’est une de ses forces. Je ne me suis pas laissée faire au départ et puis, par épuisement, j’ai fini par accepter. Je crois aussi que je ne supportais plus de voir notre fils grandir dans un foyer où il ne voyait ses parents que se crier dessus. Je voyais aussi que ça me mettait dans une position où c’était moi la méchante, c’est de moi que venaient les cris en premier lieu. J’ai eu peur qu’il ne me pardonne pas. »

« Elle était incapable de penser autrement que par le conflit », Rudy

Rudy a voulu la thérapie de couple pour relancer une communication sereine : « C’était juste une histoire de communication, comme c’est souvent le cas. Clémence était comme à fleur de peau. Elle était incapable de penser autrement que par le conflit. Ça lui est déjà arrivé dans notre histoire mais jamais très longtemps. Là, on était sur des mois de cris à la maison. Ça n’était plus possible. J’ai pensé à la thérapie parce que mes parents ont essayé même si pour eux ça n’a pas marché. Je sais que Clémence est capable de se remettre en question donc je n’ai pas douté pour nous. »

« Il n’y avait plus de sentiment amoureux », Rudy

C’est par la parole que le couple découvre que leur histoire est terminée : « En fait, la thérapie nous a permis de découvrir qu’on ne voulait plus être ensemble mais qu’on ne savait ni comment se le dire à nous-même ni comment le dire à l’autre. Pour Clémence, il n’y avait plus de sentiment amoureux pour moi. De mon côté, il y avait une grande lassitude qui a fini par me pousser à vouloir autre chose.

C’était important que cette aventure ne s’arrête pas sur un conflit

On a vraiment eu une thérapie en deux temps. Une première partie où on réapprit à se parler sans crier et une seconde où on a réappris à se respecter et à s’aimer de manière non romantique. C’était important pour moi que cette aventure de 10 ans ne s’arrête pas sur un conflit dont on ne comprenait pas vraiment la cause et c’était important pour notre fils aussi, je pense. »

« Il a fallu tout nous réapprendre », Rudy

La thérapeute leur réapprend à se parler : « C’était comme avec des enfants. Il a fallu tout nous réapprendre. On avait des exercices de communication où on devait se regarder dans les yeux tout en se disant des choses sincères. Des temps de parole où on devait épuiser un sujet sans que l’autre ne rebondisse dessus. C’est curieux comme on prend vite de mauvaises habitudes. Avant la thérapie, juste entendre la voix de l’autre commencer une phrase nous faisait juste lever les yeux au ciel.

La thérapeute nous a appris à prendre le temps d’aller mieux avant d’aller mieux à deux. Ça a pris des mois, presque un an, et au final on a décidé de se quitter. Personne n’a compris pourquoi on avait investi tellement pour un résultat pareil mais je ne regrette rien. C’était la bonne décision et j’ai de nouveau, et de manière qualitative, Clémence dans ma vie. Juste comme co-parent et amie. »

« On aurait pu se faire moins de mal », Rudy

Rudy est heureux de leur décision commune : « On s’est quittés avec respect et presque par amour. Et surtout on a fait les choses bien pour notre fils. Je regrette que cette décision ai pris autant de temps mais j’imagine qu’on en avait besoin tous les deux pour faire notre deuil. Ce qui n’était pas nécessaire, c’était les cris et les disputes. Dans notre cas, c’était du conflit pour rien ou plutôt qui disait les choses sans les dire. On aurait pu se faire moins de mal. On a fini par panser nos blessures l’un avec l’autre, c’est ça qui nous a rapproché.

La thérapie nous a permis d’avoir une relation plus facile. Elle a rendu simple notre séparation et elle nous a permis de nous retrouver. C’est parce qu’on a fait une thérapie que je suis de nouveau capable de voir Clémence comme la femme merveilleuse avec qui j’ai voulu avoir un enfant. »

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