Santé

Voici pourquoi les antidépresseurs sont parfois inefficaces contre la dépression


Des scientifiques américains ont découvert une nouvelle forme de dépression, qui pourrait expliquer pourquoi certains patients sont insensibles aux antidépresseurs.

La dépression est un véritable fléau, souvent difficile à surmonter. Près de 300 millions de personnes souffrent de troubles dépressifs à travers le monde, selon les chiffres de l’Institute of Health Metrics and Evaluation. Pour tenter de faire face à cette maladie psychique, nombreux sont celles et ceux qui recourent aux antidépresseurs. 

Selon les dernières données de l’OCDE, le nombre de médicaments ingérés en France était de cinq cachets et demi pour 100 habitants, en 2020. Si notre pays se situe dans la moyenne basse des 28 pays membres de l’Union européenne, la consommation d’antidépresseurs reste préoccupante, puisqu’elle concerne aussi les enfants. Selon un rapport du Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge, la consommation d’antidépresseurs chez les jeunes a bondi de 62 % entre 2014 et 2021.

Des chiffres d’autant plus graves, que les traitements sont parfois inefficaces. Une nouvelle forme de dépression, découverte par des scientifiques de l’université de Stanford aux États-Unis, pourrait expliquer pourquoi certains patients restent insensibles aux antidépresseurs.

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Altération des fonctions cognitives 

Cette nouvelle forme de dépression, qui s’ajoute à d’autres catégories telles que la dépression bipolaire ou le post-partum, s’appelle la « dépression cognitive ». Cette pathologie se caractérise par des déficits cognitifs, au niveau de la concentration, de l’attention, de la prise de décision, de la mémoire et de la maîtrise de soi.

Pour mener cette étude, publiée dans le « Journal of the American Medical Association » le 15 juin dernier, et repérée par le « HuffPost », les chercheurs ont analysé les données de 1 000 personnes dépressives, dont plus d’un quart souffrent de cette forme de dépression. Avant de participer à l’expérience, les patients ont répondu à un questionnaire pour évaluer leurs fonctions cognitives. Dans un second temps, ils se sont vu administrer des antidépresseurs ciblant la sérotonine, communément appelée « hormone du bonheur », et la norépinéphrine, sur une durée de deux mois. À la fin de l’étude, aucune amélioration de leur état n’a été observée.

Vers un nouveau traitement ?

Pour cause, les personnes souffrant de dépression cognitive présenteraient des dérèglements au niveau du cortex préfrontal et dans les régions cingulaires antérieures dorsales du cerveau ; et non pas au niveau des hormones. Des résultats confirmés par l’imagerie cérébrale, à laquelle 96 participants ont été soumis avant la prise d’antidépresseurs.

« L’IRMf réalisée a montré que les personnes présentant le nouveau biotype cognitif avaient une activité significativement réduite dans le cortex préfrontal dorsolatéral et les régions cingulaires antérieures dorsales pendant la tâche demandée, par rapport aux niveaux d’activité des participants qui ne présentaient pas le biotype cognitif », rapportent les chercheurs. Des zones très impliquées dans la planification, la réalisation d’objectifs et l’attention.

De ce fait, les scientifiques estiment que de nouveaux médicaments doivent être proposés aux personnes atteintes de dépression cognitive. « Ces résultats suggèrent qu’il est justifié d’envisager des traitements ciblant le dysfonctionnement cognitif chez un sous-ensemble de patients souffrant de dépression afin d’obtenir une amélioration de leur état. » 

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