Attention à ce médicament du quotidien si vous prenez la pilule

Prendre des antidouleurs en même temps que la pilule ne serait pas sans risque. C’est ce que montre une étude danoise majeure publiée dans le British Medical Journal le 6 septembre 2023. Les chercheurs de l’Université de Copenhague ont analysé les données de plus de deux millions de femmes âgées de 15 à 49 ans, suivies pendant 10 ans en moyenne. Ils ont tenté de déterminer le lien entre les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), comme l’ibuprofène, et la contraception hormonale. Car si un risque plus élevé de thrombose avec la prise individuelle d’anti-inflammatoires non-stéoïdiens (AINS) et de contraception hormonale avait déjà été démontré, l’association des deux avait peu été recherchée jusqu’à aujourd’hui.

Le résultat est clair : « L’influence de la prise d’AINS sur le risque thromboembolique veineux est significativement plus importante chez les femmes utilisant une contraception hormonale à haut risque que chez celles » qui n’en utilisent pas, estiment les chercheurs (source 1). La « contraception hormonale à haut risque » correspond notamment aux pilules combinées, largement prescrites en France. À l’inverse, les pilules micro-dosées, mais aussi les autres contraceptions hormonales telles que les implants et les stérilets, représentaient un risque plus faible de subir un accident thrombo-embolique.

Dans le détail, « l’utilisation d’AINS a été associée à un taux d’incidence de thrombose veineuse » 7 fois plus important « chez les femmes n’utilisant pas de contraception hormonale », et 11 fois plus « chez les femmes utilisant une contraception hormonale à haut-risque », en comparaison avec la « non-utilisation d’AINS », indique l’étude. Le lien était d’autant plus notable en cas de prise de diclofénac.

« Compte tenu de la prévalence mondiale de l’utilisation de ces médicaments et de la gravité de la maladie thromboembolique veineuse, il s’agit d’une question de santé publique importante », estiment les chercheurs. « Les femmes ayant besoin à la fois d’une contraception hormonale et d’une utilisation régulière d’AINS doivent être conseillées en conséquence », recommandent-ils.