Développer son talent par l’apprentissage : vous pouvez tout faire !

Vous avez envie de vous essayer à la photographie, de vous mettre au piano, d’explorer un nouveau domaine professionnel ou de lire un contrat d’assurance sans appréhension ? Michèle Temam, spécialiste de la méthodologie de l’apprentissage et autrice de « Vous êtes capable, vous allez réussir » (éd. Odile Jacob), nous livre ses conseils pour se lancer et y arriver, sans se sentir débordée.

IDENTIFIER les facteurs d’inhibition

« Parfois, le désir d’explorer un nouveau domaine est là depuis longtemps, mais vous vous sentez freinée pour différentes raisons. Il peut s’agir d’une mésestime de soi, d’un manque de motivation, de la peur de l’échec, d’une tendance à la procrastination, de difficultés de concentration, ce qui peut entraver nos capacités. Il s’agit alors, dans un premier temps, d’étiqueter l’origine du trouble qui empêche de se lancer. C’est une condition essentielle pour avancer, progresser et trouver les solutions. »

PASSER à l’action

« On arrête de se poser cette sempiternelle question “Est-ce que je m’y mets maintenant ou plus tard ?” et on s’attelle à la tâche ! Parce qu’il faut savoir que l’action est le meilleur moyen pour accéder à la concentration. C’est en entrant dans l’étude, dans la lecture d’un document que les résistances se libèrent progressivement, notre cerveau se trouvant ainsi entraîné. De fait, ce premier pas dans l’action, qui passe par la volonté et l’effort, est géré par l’hémisphère gauche – celui de la raison – mais, au bout d’un certain temps, c’est l’hémisphère droit – celui de l’attention – qui prend le relais et, tel un marathonien, on perd la notion du temps et la sensation de labeur disparaît. »

Réinvestir le plaisir différé

« Contrairement à ce qui se passe avec le plaisir instantané et temporaire, le plaisir différé nécessite un certain effort et aussi une capacité d’anticipation. Résultat ? La récompense n’est pas immédiate. S’il est humain de se tourner plus facilement vers le premier – regarder une série, par exemple – que vers le second – lire son contrat d’assurance vie –, il faut savoir que vaincre nos résistances pour accomplir une tâche ardue provoque, au final, une satisfaction bien plus grande et dope l’estime de soi. Un véritable effet moteur. »

S’IMPRÉGNER du sujet

« Pour entrer facilement dans le sujet, on pratique la lecture rapide. Lire très vite un livre, des documents empêche de piétiner, de trop réfléchir, de renoncer, et se révèle d’ailleurs être un vrai remède à la procrastination. Il faut résister à l’envie de revenir en arrière pour assouvir sa volonté de tout comprendre. Lire vite et d’une traite permet de ne plus être en terrain inconnu, de se construire un petit socle de connaissances. Ainsi, la peur de ne pas réussir à embrasser le sujet s’estompe, on gagne en confiance en soi, et le cercle vertueux est enclenché ! En procédant ensuite à une deuxième lecture, forcément encore plus rapide que la première, puisque l’on a déjà saisi une partie du thème, on prend conscience de la progression de notre compréhension et, grâce à cette vision globale, on contrôle mieux le sujet. »

TISSER des liens

« Il s’agit de repérer les notions qui se répètent à l’identique dans un document, que ce soit un ouvrage sur le solfège ou un manuel pour apprendre à coder. Non seulement cela permet de rester active et concentrée, mais les informations répétées sont souvent primordiales. Et en soulignant les redites, on diminue la quantité de données à connaître, et ainsi le sujet se décomplexifie. »

FRACTIONNER les tâches

« Si je veux me lancer dans la peinture, je peux d’abord me focaliser sur les divers types de peinture qui existent – huile, gouache, aquarelle… – pour me permettre d’analyser les avantages et les inconvénients de chaque matériau, afin de faire un choix plus facilement. Dans un second temps, je pourrai explorer les différentes thématiques, paysage, portrait, nature morte, puis procéder à un deuxième choix. C’est une manière de mettre le pied à l’étrier sans se sentir noyée par la globalité d’un sujet, et d’entrer ainsi plus facilement dans l’action. »

METTRE en mots

« N’hésitez pas à parler de vos nouvelles connaissances à des tiers, même s’ils n’ont aucun savoir sur votre sujet de prédilection. Cela oblige à restituer les informations glanées sur la discipline avec ses propres mots. Il faut trouver des formulations accessibles, ce qui aide à clarifier sa pensée et à s’approprier ce savoir. Les questions qui surviennent ensuite permettent aussi de progresser dans la connaissance du sujet. C’est un peu comme jouer au professeur ! »