Santé

Attention aux intoxications avec les produits dérivés du tabac, en hausse chez les jeunes

Ce 30 novembre 2023, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a tiré la sonnette d’alarme. Elle déplore une hausse des appels aux centres antipoison pour intoxication suite à l’usage de produits dérivés du tabac : snus, sachets de nicotine et autres billes aromatiques. Ce qui est d’autant plus inquiétant, selon l’Anses, c’est que les enfants et adolescents sont les principales victimes.

Des intoxications en constante hausse depuis 2020

L’offre de produits du tabac, de produits connexes (c’est-à-dire ne contenant pas de tabac mais de la nicotine) ou des arômes pour les produits du tabac, ne cesse de se diversifier : tabac à chauffer, sachets de nicotine et billes aromatiques. Des produits plus anciens voire interdits sont également consommés : tabac à mâcher et snus”, déplore ainsi l’agence. Celle-ci ajoute avoir fait le bilan des appels reçus par les centres antipoison entre le 1er janvier 2017 et le 31 décembre 2022. Verdict : pour le snus, les sachets de nicotine et les billes aromatiques, le nombre de cas n’a cessé d’augmenter depuis 2020.

Un cruel manque de réglementation

Si le snus, tabac sous forme de sachet à usage oral est interdit partout en Europe (excepté en Suède), les sachets de nicotine sans tabac, appelés nicotine pouches ou nicopodes,sont apparus très récemment sur le marché”, indique l’Anses dans un communiqué (source 1). Dépourvus de tabac, ils sont constitués de fibres polymères imprégnées de nicotine, et sont à glisser entre la lèvre et la gencive pour une diffusion progressive du produit via la muqueuse de la bouche. Le hic, c’est que malgré leur danger évident en termes de dépendance et de toxicité, ces sachets ne sont pas réglementés. On peut s’en procurer en quelques clics seulement sur internet, sans aucune vérification de l’âge alors que ces sachets sont interdits aux mineurs, comme tous les produits à base de nicotine.

Pourtant, “la majorité des personnes intoxiquées suite à la consommation de sachets de nicotine ou de snus était âgée entre 12 et 17 ans”, déplore l’Anses, qui fait état d’une consommation “intentionnelle”, parfois signalée par le personnel des établissements scolaires. Car cette consommation peut engendrer des symptômes visibles et parfois sévères : “vomissements prolongés avec risque de déshydratation, convulsions, troubles de la conscience, hypotension ayant nécessité un remplissage vasculaire”.

Il est indispensable de mettre en place un cadre réglementaire pour ces produits qui n’ont pour le moment aucun statut clair et qui ne bénéficient d’aucun contrôle”, a estimé Cécilia Solal, qui a coordonné cette étude de l’Anses.

Des accidents domestiques en cas d’ingestion accidentelle

L’Anses alerte également sur le risque d’intoxication de jeunes enfants suite à l’ingestion accidentelle de tabac à mâcher ou à chauffer. Il arrive que cela entraîne un syndrome nicotinique sévère nécessitant une prise en charge à l’hôpital.

Enfin, les billes aromatiques constituent un nouveau produit dérivé du tabac découlant de l’interdiction, depuis mars 2020, de l’arôme mentholé pour les cigarettes et le tabac à rouler. Les petites billes aromatiques visent ainsi à pallier cette interdiction, et s’insèrent dans le filtre de la cigarette pour l’aromatiser.

Le nombre d’appels aux centres antipoison concernant ces produits est passé de 3 en 2020, à 86 en 2022. Les trois quarts des personnes intoxiquées étaient des enfants âgés de moins de 3 ans. Il s’agissait toujours d’ingestions accidentelles”, précise ainsi l’Anses, ajoutant que les adultes peuvent aussi s’intoxiquer en confondant ces billes avec des bonbons ou en aspirant la bille lorsqu’ils fument.

En attendant une évolution de l’emballage de ces produits sinon de leur interdiction, il est plus que conseillé de les mettre hors de portée des enfants.

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