Carence en vitamine B12 : quels symptômes ?

La cobalamine ou vitamine B12 est une vitamine hydrosoluble indispensable pour la production des globules rouges et le bon fonctionnement du système nerveux central. Cette vitamine du groupe B se trouve naturellement dans les produits d’origine animale comme les produits laitiers, les viandes, les poissons ou encore les œufs. Mais dans certains cas, l’apport en vitamine B12 est insuffisant et certaines personnes peuvent développer une carence.

Les personnes véganes, végétaliennes et végétariennes, ainsi que celles qui ont réduit leur consommation d’aliments d’origine animale pour des raisons de santé, sont directement concernées par un risque de carence. Mais d’autres populations peuvent être touchées.

Entre 10 et 30 % des personnes âgées de plus de 50 ans seraient également concernées par une carence en vitamine B12, sans même en être au courant. En effet, l’absorption de cette vitamine devient plus difficile avec l’âge. Il est de plus en plus compliqué pour l’organisme d’assimiler les 4 microgrammes recommandés chaque jour (μg/j) par l’Anses pour les plus de 18 ans (source 1).

À noter : les apports satisfaisants (AS) en vitamine B12 augmentent pour les femmes enceintes (4,5 μg/j) et pour les femmes allaitantes (5 μg/jour).

Certains médicaments contre le diabète de type 2, ainsi que les régulateurs d’acidité peuvent aussi interférer avec la vitamine B12. La chirurgie d’amaigrissement et certaines maladies comme la maladie cœliaque, la maladie de Crohn, les maladies auto-immunes, et l’anémie pernicieuse (ou de Biermer), peuvent bloquer le processus d’absorption naturelle de la vitamine B12.

La carence en vitamine B12 peut se manifester de nombreuses façons. Les symptômes généraux sont associés à tous les types d’anémie, comme :

• La fatigue ;
• La faiblesse (intolérance à l’effort) ;
• L’essoufflement ;
• Les vertiges, les étourdissements ;
• Les palpitations ;
• Les troubles de la concentration et de la mémoire ;
• L’irritabilité ou les troubles de l’humeur…

Outre les symptômes de l’anémie, les autres principales atteintes sont neurologiques, note l’Association Française de Formation Médicale Continue en Hépato-Gastro-Entérologie (FMC-HGE) (source 2). Parmi eux :

• Des paresthésies et des troubles sensitifs : picotements, fourmillements, perte de sensation aux pieds et aux mains, faiblesse musculaire, difficulté motrice… ;
• De manière exceptionnelle : neuropathie périphérique, crises convulsives, ataxie, sclérose combinée de la moelle, thrombose cérébrale…

Dans les colonnes du Daily Express (source 3), la diététicienne Helen West met en avant un autre symptôme : la langue enflée. Cette condition également connue sous le nom de glossite peut se développer rapidement et sans avertissement. Elle se caractérise par une modification de l’aspect et de la couleur de la langue, qui devient rouge et douloureuse, et par une atrophie des papilles.

Outre une langue enflée, les personnes présentant une carence importante en vitamine B12 peuvent également développer des ulcères au niveau de la bouche ou une sensation « d’épingles » sur la langue. Cette dernière jouant également un rôle dans le maintien de l’équilibre et de la coordination, les personnes sévèrement carencées peuvent aussi « trouver qu’il est plus difficile de marcher et de se déplacer », précise la diététicienne.

La déficience en vitamine B12 est particulièrement fréquente chez les végétaliens et cette condition est à prendre très sérieux non seulement pour une santé physique mais aussi mentale, comme l’affirment des chercheurs du Trinity College de Dublin. Leur étude publiée dans le British Journal of Nutrition (source 4) montre un risque significativement plus élevé de symptômes dépressifs en cas de déficience en vitamine B12 chez des personnes de plus de 50 ans.

Les chercheurs ont observé que les personnes présentant un statut déficient en vitamine B12 avaient une probabilité accrue de 51 % de développer des symptômes dépressifs sur quatre ans dans cette étude. Le constat était le même peu importe les facteurs d’ajustement pris en compte : activité physique, maladies chroniques, statut en vitamine D, maladies cardiovasculaires et usage d’antidépresseurs.

Les résultats de l’étude montrent en revanche que le fait d’enrichir des aliments en vitamine B12 dans le but d’augmenter le niveau de consommation decette vitamine (comme c’est le cas pour certains aliments avec la vitamine D, par exemple les céréales du petit-déjeuner) permettrait de prévenir ce phénomène.

Il va de soi que le diagnostic d’une carence en vitamine B12 est plutôt difficile à établir.

En cas de doute, la façon la plus simple de vérifier la présence d’une carence en vitamine B12 est une analyse de sang. L’examen le plus fiable pour mesurer le taux de vitamine B12 repose sur le dosage de la concentration en acide méthylmalonique (AMM) dans les urines.

En effet, « les dosages sériques de vitamine B12 ne sont pas toujours fiables, ce qui peut nécessiter le dosage de l’homocystéinémie (ou de l’acide méthylmalonique) dans le sérum pour confirmer une carence », explique l’Association FMC-HGE.

Une fois les résultats analysés par un médecin, des suppléments ou des traitements pourront combler l’éventuel manque de la vitamine B12. Dans tous les cas, il est essentiel de consulter un professionnel de santé avant de prendre des suppléments.