Santé

Comment et pourquoi augmenter sa testostérone ?

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La testostérone est encore bien souvent associée à la virilité et convoitée par de nombreux sportifs pour augmenter leur masse musculaire et améliorer leurs performances sportives. Toutefois, elle affecte aussi notre santé globale, notre humeur et notre énergie. Qui a vraiment intérêt à augmenter son taux de testostérone ? Et quels sont les meilleurs moyens d’y parvenir ? Réponses de Charlotte Methorst, chirurgienne urologue membre de l’Association française d’urologie (AFU) et de la Société d’andrologie de langue française (SALF).

Rappel : qu’est-ce que la testostérone ? À quoi sert-elle ?

« La testostérone est une hormone stéroïdienne sécrétée par les cellules de Leydig situées dans testicules chez l’homme, mais aussi par les ovaires et les glandes surrénales chez la femme, en plus petite quantité », rappelle Charlotte Methorst.

Elle joue un rôle crucial dans :

  • le développement des caractéristiques sexuelles masculines (pénis, testicules, pilosité, voix, etc.),
  • la régulation de la libido,
  • le maintien de la masse musculaire (d’où son utilisation dangereuse et fréquente dans le dopage),
  • la densité osseuse,
  • et la production de spermatozoïdes chez l’homme.
  • Sans oublier qu’elle influence aussi notre humeur, notre taux d’énergie et même notre sommeil.

Quel est le taux de testostérone moyen de testostérone chez l’homme et chez la femme ?

Notre taux de testostérone varie en fonction de notre sexe, de notre âge, mais aussi de la période de l’année (elle est généralement plus élevée en été) :

  • Chez l’homme adulte, le taux de testostérone total se situe environ entre 3 et 10 ng/ml ou 10,4 et 34,7 nmol/l.
  • Chez la femme pubère, il se situe généralement entre 0,2 et 0,8 ng/ml ou 0,7 et 2,8 nmol/l.

À noter : ces valeurs peuvent également varier en fonction de l’heure de la prise de sang utilisée pour le dosage de la testostérone et de la méthode utilisée par le laboratoire chargé de réaliser le dosage.

Pourquoi vouloir augmenter son taux de testostérone ?

De plus en plus d’hommes et de femmes souhaitent augmenter leur taux de testostérone.

  • Ils ou elles souhaitent favoriser la perte de graisses et améliorer leurs performances sportives, dans la mesure où cette hormone est essentielle pour le développement musculaire. « On estime aujourd’hui que 15 à 30 % des sportifs occasionnels prennent de la testostérone », note Charlotte Methorst.
  • Ils ou elles souffrent de fatigue chronique et souhaitent gagner en énergie et en vitalité.
  • Ils ou elles espèrent booster leur libido, renouer avec le désir sexuel ou régler leur problème d’érection.
  • Ils ou elles veulent renforcer leurs os pour atténuer, par exemple, les symptômes d’une ostéoporose.
  • Ils ou elles souhaitent lutter contre leur stress, minimiser leurs sautes d’humeur, leur irritabilité ou même leurs symptômes de dépression.
  • Ils ou elles aimeraient entamer une procédure de changement de sexe et débuter une hormonothérapie.

En réalité, il n’est pas toujours judicieux de chercher à augmenter son taux de testostérone. Et encore moins de s’auto-administrer des hormones sans avoir consulté un professionnel pour obtenir des conseils personnalisés.
Charlotte Methorst, chirurgienne urologue.

Comment savoir si on a vraiment besoin de prendre de la testostérone ?

Au risque de nous répéter, le choix d’augmenter son taux de testostérone doit être basé sur une évaluation médicale approfondie : l’autodiagnostic et l’automédication peuvent entraîner des risques et des complications non négligeables.

Si vous présentez des symptômes tels qu’une fatigue persistante, une perte de masse musculaire, une baisse de votre libido, des troubles de l’érection, une irritabilité ou une baisse de l’humeur ou une diminution de pilosité corporelle potentiellement en lien avec un faible taux de testostérone, consultez un professionnel de santé !

Celui-ci passera en revue vos symptômes, vos antécédents médicaux, votre mode de vie. Si nécessaire, il vous prescrira des analyses de sang pour évaluer notamment votre taux de testostérone. Si votre taux de testostérone s’avère significativement bas et que toutes les causes sous-jacentes de vos symptômes ont été exclues, il pourra envisager de vous aider à augmenter votre taux de testostérone.

Dans certains cas il pourra recommander une thérapie de remplacement de la testostérone (TRT). Dans d’autres, il privilégiera des approches alternatives, notamment des changements de mode de vie.

Quelles solutions pour augmenter plus ou moins rapidement son taux de testostérone ?

Comme indiqué ci-dessus, il est possible d’augmenter naturellement son taux de testostérone en adaptant son hygiène de vie, ou d’avoir recours à des solutions médicamenteuses. On fait le tour.

Alimentation : quels sont les aliments les plus riches en testostérone ?

Bien que l’alimentation puisse avoir une influence sur la santé hormonale, il n’existe pas d’aliments spécifiques qui augmentent directement et significativement la production de testostérone. L’idéal est d’adopter une alimentation équilibrée, tout en sachant que certains nutriments jouent un rôle important dans la régulation hormonale et peuvent contribuer à maintenir un bon niveau de testostérone, voire à l’augmenter légèrement. C’est le cas :

  • des protéines, essentielles à la production de toutes les hormones, y compris la testostérone. Assurez-vous donc d’inclure des sources de protéines animales ou végétales dans votre alimentation, telles que la viande maigre, le poisson, les œufs, les produits laitiers, les légumineuses, etc.
  • des graisses, qui jouent aussi un rôle crucial dans la production hormonale, y compris la testostérone. Ajoutez donc des graisses saines comme les acides gras oméga-3 à votre alimentation en consommant des avocats, des noix, des graines, de l’huile d’olive ou des poissons gras.
  • du zinc, un minéral que l’on trouve dans des aliments tels que les fruits de mer, la viande rouge, les graines de citrouille ou les noix.
  • et de la vitamine D, que l’on synthétise en passant du temps au soleil (avec une protection solaire appropriée). Pensez donc à miser sur des aliments riches en vitamine D, comme le poisson gras, les champignons ou les œufs.

À noter : les carences nutritionnelles et l’excès de poids peuvent être à l’origine de dérèglements hormonaux. Veillez donc à maintenir un poids de santé stable.

L’activité physique régulière pour booster naturellement sa testostérone

L’activité physique régulière, en particulier l’entraînement en résistance (musculation), peut stimuler la production de testostérone, indique Charlotte Methorst. Des exercices de développement musculaire comme les squats, les pompes, les burpees, les deadlifts ou les bench press peuvent être particulièrement bénéfiques.

Par ailleurs, l’excès de graisse, en particulier autour de la taille, est souvent associé à des niveaux plus bas de testostérone. De fait, la graisse corporelle, en particulier la graisse abdominale, peut favoriser la conversion de la testostérone en œstrogène, une hormone féminine. D’où l’importance de lutter contre la sédentarité et de maintenir une activité physique régulière pour lutter contre l’accumulation excessive de graisse.

Quid des compléments alimentaires pour augmenter son taux de testo (zinc, vitamine D, plantes, etc.) ?

« Il faut faire très attention aux compléments alimentaires qui promettent d’augmenter naturellement le taux de testostérone, prévient Charlotte Methorst. Ils peuvent légèrement améliorer les choses, mais ils peuvent aussi faire plus de mal que de bien, d’autant que leur composition n’est pas toujours claire ou même naturelle… »

Ils contiennent généralement du zinc, de la vitamine D, du magnésium, du fenugrec, du ginseng ou de l’acide aspartique ou de la croix-de-Malte (Tribulus terrestris), une plante tropicale originaire d’Eurasie. Selon notre experte, seule la croix-de-Malte a donné des résultats significatifs chez les animaux. « Il n’a jamais été démontré que son utilisation augmentait le taux de testostérone chez l’Homme », assure-t-elle.

Et d’ajouter : « On trouve aujourd’hui de nombreux compléments à base d’IPD5 (des médicaments contre les troubles de l’érection), de Flibanserin (un médicament qui a pour but de renforcer le désir sexuel) ou de déhydroépiandrostérone (DHEA). Il faut absolument éviter d’acheter ces produits en ligne et de les prendre sans en parler à son médecin ou à son pharmacien ! Tous les ans on voit des patients admis aux urgences car ils ont abusé de ce genre de produits ».

Stress, sommeil, tabac… Les autres facteurs qui influencent la production de cette hormone

Comme vous le savez, le sommeil est essentiel pour notre santé hormonale. Des études montrent que la privation de sommeil ou la mauvaise qualité du sommeil peut réduire le taux de testostérone. Pour cause ? Un sommeil inadéquat peut perturber le rythme circadien et la production nocturne de cette hormone. Par ailleurs, un bon niveau de testostérone pourrait contribuer à améliorer le sommeil.

Quoi qu’il en soit, prenez de bonnes habitudes de sommeil : couchez-vous et levez-vous à des horaires réguliers, coupez-vous des écrans avant d’aller dormir, installez-vous dans une chambre fraîche, sombre et calme et n’hésitez pas à mettre en place une routine de relaxation avant le coucher pour favoriser votre santé hormonale globale.

Le stress chronique peut aussi contribuer à réduire les effets de la testostérone ! L’excès de cortisol (l’hormone du stress) peut interférer avec la production de testostérone et ainsi réduire la libido, affecter le stockage des graisses et altérer notre sommeil. Apprenez donc à faire redescendre la pression grâce à des techniques de gestion du stress comme la méditation, la cohérence cardiaque ou encore le yoga.

Enfin, évitez l’abus d’alcool et de tabac qui peuvent avoir des effets négatifs sur les niveaux de testostérone et essayez de minimiser votre exposition aux perturbateurs endocriniens ! Certains produits chimiques présents par exemple dans les plastiques et les pesticides peuvent également interférer avec notre équilibre hormonal, notamment avec notre taux de testostérone.

Si vous souffrez d’un déficit important en testostérone, ces ajustements ne seront pas forcément suffisants pour venir à bout de vos symptômes. Contactez un médecin qui pourra vous prescrire un traitement médical adapté ! 

Quelles sont les alternatives médicamenteuses pour augmenter son taux de testostérone ?

Vous l’aurez compris, la prise d’alternatives médicamenteuses visant à augmenter le taux de testostérone doit être prescrite et supervisée par un professionnel de santé. Comme nous l’explique Charlotte Methorst, l’utilisation de médicaments est souvent réservée à des situations médicales bien spécifiques.

La thérapie de remplacement de la testostérone (TRT) est le traitement le plus courant pour augmenter les niveaux de testostérone. Elle consiste à prescrire de la testostérone sous forme de gel, de patch, d’injection ou d’implant et est généralement réservée aux hommes présentant un taux de testostérone très bas en raison de problèmes médicaux tels que l’hypogonadisme. Il s’agit généralement de testostérone enanthate, de testostérone cypionate ou d’autres formes de testostérone synthétique.

Certains médicaments peuvent aussi stimuler la production naturelle de testostérone. C’est le cas notamment du citrate de clomifène et du tamoxifène, parfois prescrits pour traiter l’infertilité masculine. Dans le détail, le citrate de clomifène stimule la production de testostérone en agissant sur l’hypophyse et en augmentant la sécrétion de l’hormone folliculostimulante (FSH) et de l’hormone lutéinisante (LH). Le tamoxifène peut également être utilisé pour stimuler la production de testostérone en agissant sur le système hormonal. À noter : ces médicaments peuvent avoir des effets secondaires et ne sont prescrits que lorsque le déficit de testostérone est avéré !

Dans certaines situations, l’hormone de croissance humaine (HGH ou HG) peut être utilisée pour stimuler la production de testostérone. À l’origine, cette hormone est indispensable au développement physique lors de l’enfance et de la puberté : des injections d’hormone de croissance peuvent notamment être réalisées chez certains enfants en retard de croissance. Malheureusement, elle est aussi utilisée par de nombreux athlètes comme produit dopant… en dépit des risques très élevés (insuffisance rénale, cancers, etc.)

De même, les stéroïdes anabolisants, des dérivés synthétiques de la testostérone, sont très réputés dans le dopage car ils augmentent significativement le niveau de testostérone. Toutefois leur utilisation est très fortement déconseillée en dehors de situations très médicales spécifiques !

Bon à savoir : « De plus en plus d’arguments indiquent qu’une supplémentation médicale en testostérone peut être intéressante chez la femme. Les sociétés savantes travaillent actuellement sur la question, mais actuellement, en France, il n’existe pas de recommandations officielles concernant ce type de traitement chez la femme« , souligne Charlotte Methorst. 

Excès de testostérone : quels sont les effets secondaires et les risques ?

Nous n’avons cessé de vous le répéter, un taux de testostérone trop élevé (hyperandrogénie) présente des risques pour les hommes et les femmes concernées :

  • des risques accrus de maladies cardiovasculaires ;
  • une augmentation de la pression artérielle ;
  • des troubles de l’endormissement ou du sommeil ;
  • une production de globules rouges en excès (polyglobulie) ;
  • une production excessive de sébum et des problèmes cutanés comme l’acné hormonale ;
  • certaines personnes peuvent ressentir une augmentation de leur irritabilité ou de leur agressivité, voire des signes de dépression.
  • Des niveaux élevés de testostérone peuvent affecter la production de spermatozoïdes chez les hommes.

D’où l’importance d’un suivi médical qui permet d’évaluer et de traiter toute condition associée à des niveaux excessifs de testostérone !

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