Découvrez le lien familial dans le développement du cancer du foie lié à la MAFLD

Une étude publiée dans The Journal of Hepatology a captivé l’attention du monde médical en mettant en lumière une relation familiale potentielle dans l’apparition de maladies hépatiques. Les chercheurs ont plongé dans une vaste cohorte de données, rassemblant des informations sur les biopsies du foie effectuées en Suède entre 1965 et 2023. Dans cet énorme échantillon, ils ont identifié près de 12 000 individus atteints de MAFLD, une stéatose hépatique d’origine métabolique. Ce qui a rendu cette étude particulièrement intrigante, c’est qu’ils ont également analysé les parents au premier degré (parents, frères, sœurs et enfants) ainsi que les partenaires de vie de ces patients atteints de MAFLD.

Au cours d’une période de suivi moyenne de 18 ans (allant jusqu’à 50 ans pour certains participants), les chercheurs ont fait une découverte étonnante. Les parents au premier degré des patients atteints de maladies du foie présentaient un risque 80% plus élevé de développer un cancer du foie et de décéder de maladies hépatiques par rapport à la population générale. Il convient cependant de noter que, bien que l’augmentation du risque soit substantielle, le risque concret pour ces individus de développer un cancer du foie au cours des 20 prochaines années est estimé à seulement 0,11%. Le professeur Jonas F. Ludvigsson, auteur principal de l’étude et membre du Département d’épidémiologie médicale et de biostatistique du Karolinska Institute, explique :

Cette découverte suggère une composante génétique clairement définie dans l’apparition des maladies du foie, même si le cancer du foie reste une maladie relativement rare. Cependant, les implications de cette recherche ne s’arrêtent pas là.

L’étude a également révélé que les partenaires des patients atteints de MAFLD étaient plus susceptibles de développer des maladies hépatiques graves, telles que la cirrhose, et de mourir de complications hépatiques. Dans cette perspective, les chercheurs préconisent vivement des recommandations concernant les changements de mode de vie ainsi qu’un dépistage précoce des maladies du foie pour les proches et les partenaires de patients atteints de maladies hépatiques (source 1).

La MAFLD (également connue sous le nom de stéatose hépatique non alcoolique ou NAFLD, pour « Non-Alcoholic Fatty Liver Disease ») est en forte augmentation, en particulier aux États-Unis, et présente des risques accrus de maladies cardiovasculaires, de cirrhose et de cancer du foie. En France, il est estimé que près de 18% de la population est touchée par cette maladie. Elle se caractérise par une accumulation de graisse dans les cellules du foie et est souvent sous-diagnostiquée, seulement un quart des personnes atteintes recevant un diagnostic.

Actuellement, il n’existe pas de traitements médicamenteux universellement reconnus pour la MAFLD, bien que des recherches soient en cours pour développer des médicaments potentiels. Pour l’instant, la modification de l’hygiène de vie, notamment la perte de poids et l’augmentation de l’activité physique, demeure la principale approche pour améliorer la condition, voire la guérir, surtout aux stades précoces. En France, aucune donnée épidémiologique globale n’est disponible, à l’exception d’études de modélisation qui estiment à environ 18% le nombre d’adultes atteints de MAFLD. Il est important de noter que la MAFLD ne doit pas être confondue avec la NASH, une autre stéatose hépatique non alcoolique, qui se caractérise par une inflammation des cellules du foie.