Santé

Insémination artificielle : déroulement, taux de réussite, coût…

L’insémination artificielle aussi appelée insémination intra-utérine avec sperme du conjoint est une technique de procréation médicalement assistée (PMA). Elle consiste à injecter les spermatozoïdes du conjoint ou d’un donneur directement dans la cavité utérine de la femme, le jour de l’ovulation.  

L’insémination artificielle permet de venir en aide aux femmes qui ne parviennent pas à avoir un enfant soit en raison d’une glaire cervicale (stérilité cervicale) soit parce que les spermatozoïdes ne parviennent pas à  atteindre l’ovocyte en raison de troubles modérés des spermatozoïdes (stérilité masculine) ou sans cause clairement établie (stérilité inexpliquée). 

PMA, FIV, insémination artificielle : des notions à ne pas confondre

Nous utilisons souvent ces notions pour désigner l’aide à la procréation. Elles ont néanmoins un sens différent. 

La PMA, c’est quoi ?

La PMA, procréation médicalement assistée, regroupe l’ensemble des techniques permettant de répondre à un projet parental en dehors du processus naturel. Parmi ces techniques nous retrouvons la fécondation in vitro (FIV), mais également l’insémination artificielle ou encore l’accueil d’embryon.

Quelle est la différence entre la FIV et l’insémination artificielle ?

La FIV permet la fécondation de l’ovocyte par un spermatozoïde en laboratoire, avant d’être transféré dans l’utérus de la femme. Il peut s’agir du spermatozoïde du conjoint ou d’un donneur. Ainsi, la FIV et l’insémination artificielle sont différentes : alors que la fécondation in vitro se déroule en laboratoire, l’insémination se déroule à l’intérieur de l’utérus de la femme (il n’y a que les spermatozoïdes qui sont traités en laboratoire). La FIV s’adresse donc aux personnes pour lesquelles une insémination artificielle n’est pas suffisamment efficace : les femmes ayant une obstruction des trompes ou un problème ovarien, une infertilité masculine  et les personnes pour qui les tentatives d’insémination ont échoué. Enfin, ces deux techniques se différencient sur bien d’autres points : méthodes, chances de réussite, risques encourus, prix… 

Qui a droit à l’insémination artificielle ?

Selon la loi bioéthique du 2 août 2021, l’insémination artificielle peut être proposée à des femmes qui ont un projet parental avec des trompes utérines en bon état et qui sont dans les situations suivante : 

célibataire et souhaite donc faire appel à un donneur ; 

en couple avec une autre femme et souhaite donc faire appel à un donneur ; 

en couple avec un homme mais qui ne parvient pas à concevoir. Dans ce cas, font obstacle à l’insémination artificielle : 

  • le décès d’un des membres du couple ;
  • l’introduction d’une demande en divorce ;
  • l’introduction d’une demande en séparation de corps ;
  • la signature d’une convention de divorce ou de séparation de corps par consentement mutuel selon les modalités prévues à l’article 229-1 du code civil ;
  • la cessation de la communauté de vie ;
  • la révocation par écrit du consentement prévu au troisième alinéa du présent article par l’un ou l’autre des membres du couple auprès du médecin chargé de mettre en œuvre l’assistance médicale à la procréation.

Quels sont les examens nécessaires ?

Une première série d’examens suit la demande de procréation médicalement assistée afin de déterminer quelle est la technique la plus adéquate. Les examens prescrits comprennent : 

  • Un bilan sanguin complet ;
  • Une exploration gynécologique comprenant une cytologie et une échographie transvaginale
  • Un bilan hormonal basal qui consiste à quantifier les principales hormones féminines ayant un impact sur le cycle menstruel, l’ovulation et le fonctionnement de l’appareil reproducteur en général. ll s’effectue à partir d’une prise de sang à faire entre le 2eme et 3eme jour du cycle menstruel. Il mesure différentes hormones : FSH, LH, AMH, TSH, PRL… 
  • Une échographie pelvienne qui permet de compter les follicules antraux et participe à l’évaluation de la réserve ovarienne.

Des examens complémentaires peuvent être nécessaires afin de préciser les résultats de ces premiers tests. 

En cas d’insémination artificielle,  une hystérosalpingographie est nécessaire. Il s’agit d’une imagerie qui permet de vérifier si les trompes ne sont pas bouchées et s’il n’y a aucun obstacle sur le chemin des spermatozoïdes jusqu’à l’ovule. Si la demande vient d’un couple, les tests de la femme sont complétés avec ceux de l’homme –dont le plus important sera le spermocytogramme pour vérifier la qualité du sperme et l’absence d’infection sexuellement transmissible. 

Déroulement : comment se passe une insémination ?

L’insémination artificielle passe généralement par 4 étapes : la stimulation ovarienne (qui n’est pas toujours nécessaire), le déclenchement de l’ovulation, le recueil et le traitement du sperme et enfin l’insémination. 

1. La stimulation ovarienne

La stimulation ovarienne n’est pas toujours nécessaire, si l’infertilité est liée à un obstacle au niveau des trompes. Le pic de LH est alors vérifié pour être sûr que l’ovulation se produit bien.

Néanmoins, la stimulation ovarienne est souvent nécessaire. Le traitement commence au 3ème ou 5ème jour du cycle (1er jour du cycle = 1er jour des règles). Il s’agit d’injections quotidiennes intramusculaires ou sous-cutanées d’un traitement inducteur de l’ovulation (Gonal-f® ou Puregon® (FSH recombinante)).

La surveillance de la stimulation commence au 10ème jour du cycle. Elle comprend un echographie et un dosage hormonal (estradiol).

Le déclenchement de l’ovulation

Lorsque la stimulation et la maturation folliculaire sont suffisantes et que les paramètres de surveillance sont bons, on peut déclencher l’ovulation. De l’HCG (hormone gonadotrope chorionique) est donc injectée en milieu de cycle. Les produits utilisés peuvent être Ovitrelle® 250mg (HCG recombinante) ou Décapeptyl® 0,1mg (analogue du GnRH), qui miment un pic de LH. L’ovulation se produit 37 à 40 heures après cette injection.

Le recueil et le traitement du sperme

Le recueil du sperme est réalisé le jour même de l’inséminations par masturbation. Il s’effectue après un délai d’abstinence sexuelle compris entre 2 et 6 jours. Il est indispensable que les hommes urinent juste avant le recueil afin de « nettoyer l’urètre » pour éviter les contaminations bactériennes. Il est demandé aux hommes de se laver soigneusement la verge et les mains. Le recueil est fait dans une pièce prévue à cet effet seul ou avec la conjointe si le couple le désire. Le sperme est ensuite analysé et préparé pour sélectionner les spermatozoïdes les plus mobiles. Il est par la suite transporté de manière stérile vers le lieu de l’insémination.

Lorsque le don de sperme est nécessaire il est fourni par les Centres d’étude et de conservation des oeufs et du sperme (CECOS). Le donneur doit avoir entre 18 à 44 ans. Le don est toujours gratuit et anonyme.

L’insémination

Deux inséminations sont pratiquées par cycle : le lendemain et le surlendemain du déclenchement. Les spermatozoïdes sont injectés dans l’utérus à l’aide d’une petite sonde (cathéter) introduite via le col de l’utérus. La patiente peut ensuite reprendre ses activités habituelles. 

Après une insémination artificielle : combien de jours pour être enceinte ?

En cas d’echec, les règles doivent survenir environ 12 jours après l’insémination.
Si les règles n’apparaissent pas, untest de grossesseest réalisé 18 jours après l’insémination

Quel est le taux de réussite d’une insémination intra-utérine ?

En moyenne, le taux de réussite de l’insémination artificielle par cycle de traitement est de 12%. Le taux de réussite cumulé à six cycles approche les 50%. Généralement, entre 3 et 6 cycles de traitement sont nécessaires pour tomber enceinte. 

Quel est le prix d’une insémination artificielle ?

L’insémination artificielle a un prix moyen de 950 euros. Le prix dépend du centre de reproduction et de l’origine du sperme. Les prix sont plus élevés lorsque la mère fait appel à un donneur. Des dépassements d’honoraires sont possibles. 

La procréation médicalement assistée est prise en charge à 100 % par l’Assurance-maladie, jusqu’à 43 ans pour une femme, à raison d’une seule insémination artificielle par cycle, avec un maximum de six pour obtenir une grossesse. Certaines mutuelles peuvent prendre en charge les dépassements d’honoraires.

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