Santé

« J’ai tout fait pour qu’elle découvre que je la trompais, afin qu’elle prenne la décision de me quitter », Antoine, 33 ans

La rencontre d’une femme méritante

« Je n’ai pas pour habitude de me vanter de la façon dont j’ai quitté mon ex, lâche d’emblée Antoine. Je me suis conduit comme un type abject, un goujat. J’en suis d’autant moins fier qu’elle ne méritait pas ça ». Elle, c’est Ludivine, la première femme avec laquelle cet ingénieur en informatique de la région parisienne a entretenu une relation relativement longue (un peu plus d’un an). Avant elle, le jeune homme n’avait connu que de petites histoires, des amourettes. « Je suis sans doute trop difficile, concède-t-il. Le fait est que, auparavant, personne ne m’avait jamais donné envie de me projeter ».

Lorsqu’il fait la connaissance de la jeune infirmière pédiatrique, Antoine vient de fêter ses 29 ans. Il ressent tout de suite un truc inexplicable. « Ludivine affichait une joie de vivre et une énergie contagieuse, confie-t-il. Elle s’amusait de tout, avec enthousiasme et bienveillance. À 23 ans, elle avait déjà traversé de rudes épreuves. Ses parents, qui avaient divorcé lorsqu’elle était adolescente, se livraient une guerre sans merci depuis près de dix ans. Ludivine avait travaillé d’arrache-pied pour décrocher son diplôme, afin de voler au plus vite de ses propres ailes. Après avoir été embauchée à l’hôpital intercommunal, elle s’était installée dans un petit trois-pièces du Val-de-Marne, avec deux collègues de son âge, mais après ses gardes, elle prenait souvent le relais de sa mère pour s’occuper de son jeune frère autiste, dont elle a toujours été très fusionnelle ».

J’avais le sentiment de la connaître depuis toujours

Entre Ludivine et Antoine, l’alchimie ne tarde pas à se créer. « Nos échanges étaient fluides et naturels, raconte le trentenaire. J’avais le sentiment de la connaître depuis toujours ». Moins de trois mois après leur premier baiser, les tourtereaux emménagent ensemble dans un appartement, trois étages au-dessus de (l’ex)-colocation de la jeune femme. « J’avais conscience que les choses allaient très (voire trop) vite, reconnaît Antoine. Ludivine, qui avait mûri avant l’âge, était totalement prête à vivre une vie d’adulte. Moi, moins, mais j’étais amoureux, alors j’ai foncé tête baissée. »

Pensées surprenantes

Les six premiers mois sont enchanteurs. « Il faut dire que Ludivine est une fille bien, et même carrément formidable, glisse Antoine. Elle fait preuve de beaucoup d’empathie, ne s’apitoie pas sur son sort et aime jouir des plaisirs de la vie, aussi bien en faisant la fête avec des copains, qu’en se détendant en solo (ou en duo) devant un bon film ».

J’avais l’impression de simuler des sentiments à longueur de journée

Il n’empêche : petit à petit, Antoine sent une routine pesante s’installer. « Il n’y avait plus de place à la surprise dans notre couple, explique-t-il. Ludivine avait beau être absolument parfaite (et toujours aux petits soins pour moi), je ne me sentais plus du tout bien dans mon couple. Pire : j’étouffais. Les moments passés ensemble tenaient presque plus de la corvée que du plaisir. J’avais l’impression de simuler des sentiments à longueur de journée et même de me forcer, parfois, à lui faire l’amour. Au fond de moi, je savais pertinemment que je n’étais plus amoureux et que notre histoire ne durerait plus des années ».

Antoine a conscience qu’il faut rompre, mais il n’arrive pas mettre le sujet sur la table. « À chaque fois que j’essayais d’aborder la question, c’est comme si les mots n’arrivaient pas à sortir de ma bouche, se souvient-il. Lui expliquer que tout était fini était vraiment au-dessus de mes forces. J’avais peur de la faire souffrir ».

Conduite déshonorante

Malheureux dans son couple, le trentenaire commence alors à ressentir de l’attirance pour d’autres femmes et… à craquer. « J’ai mené une vie dissolue pendant plusieurs mois, sans même chercher à m’en cacher, raconte-t-il, pas spécialement fier de lui. Je ne m’impliquais plus du tout dans ma relation avec Ludivine. J’étais constamment dehors ou scotché sur mon téléphone (je l’emportais jusqu’aux toilettes) et je faisais tout pour lui envoyer des signaux de mon infidélité. Il m’est même arrivé de laisser traîner des reçus de carte bancaire compromettants sur la table de la salle à manger. Inconsciemment, je voulais qu’elle découvre très vite que je la trompais, afin qu’elle ait une bonne raison de me quitter, et que ce ne soit surtout pas moi qui sois obligé de le faire ».

Je ne m’empêtrerai plus jamais dans les méandres d’une relation amoureuse insatisfaisante

C’est ce qui est arrivé. Antoine n’a aujourd’hui plus aucun contact avec Ludivine. Avec le recul, il a réalisé à quel point il a été lâche. Il sait qu’il aurait dû lui parler et crever l’abcès, même si c’était douloureux. « Je n’ai mesuré que bien après coup toute la souffrance que mon comportement lui avait occasionnée, dit-il. C’était bien pire que de lui dire que je voulais que l’on arrête. Et, ça, je ne me le pardonne pas. Le seul point positif de cette histoire est que je ne m’empêtrerai plus jamais dans les méandres d’une relation amoureuse insatisfaisante. Je sais désormais exactement quand je dois quitter une femme ».

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