Santé

Mylène, 38 ans : « J’avais envie de voir ce que ça faisait de caresser le corps d’une femme »

« Depuis que je suis adolescente, je ne suis sortie qu’avec des garçons, lâche d’emblée Mylène. Je me souviens pourtant que, à une époque, j’ai été très attirée par une camarade de classe. Je devais être en première et j’étais littéralement subjuguée par cette fille qui venait d’arriver dans notre lycée. En plus d’être magnifique, Clarisse (c’était son prénom) dégageait un truc très fort, un mélange à la fois de sérénité et d’assurance qui me laissait pantoise. C’est simple : elle me rendait toute chose à chaque fois qu’elle s’approchait de moi ou qu’elle m’adressait la parole. Mon cœur se mettait alors à battre beaucoup trop fort. Il m’arrivait aussi de rêver de mon amie la nuit, mais, évidemment, pas comme on rêve d’une simple amie. Je me réveillais toute transpirante, toute excitée. Et le matin, je pensais encore à elle en me faisant belle. C’était devenu une obsession. Mais Clarisse aimait les garçons, qui le lui rendaient bien (elle était constamment courtisée) et, non seulement il ne s’est jamais rien passé entre nous (c’est resté un fantasme, du moins pour moi), mais, qui plus est, elle n’a rien su de mon trouble. Et je crois que c’est mieux comme ça. ».

Et ensuite ? Cette formatrice en entreprise de la région parisienne a rencontré des garçons, avant de croiser la route de celui avec qui elle a eu définitivement envie de se projeter.  Boris et elle ont eu une petite fille, Lou-Anne, voici huit ans maintenant, puis une deuxième, Sidonie qui vient de souffler ses cinq bougies… avant de se marier, quelques mois seulement après le déconfinement. « On a fait les choses dans le désordre, mais tout va bien, assure la trentenaire, un poil amusée. L’alchimie n’a pas faibli entre nous, malgré le quotidien… et quelques engueulades.  Boris reste l’épaule sur laquelle je peux toujours m’appuyer. Il est un papa merveilleux pour nos deux filles. Je l’aime, je n’ai jamais eu envie d’un autre homme que lui et je pense même que ça n’arrivera jamais ». Depuis qu’elle était en couple avec Boris, Mylène n’avait d’ailleurs plus pensé à cet émoi d’adolescente. Il était profondément enfoui dans son inconscient. C’est, tout récemment, après avoir fait la connaissance d’un nouveau couple d’amis (les parents de Julia, une copine de Lou-Anne) que tout a refait surface.

Révélation amicale

« Un mercredi après-midi, où nous étions, elle et moi, au parc, avec nos filles, Amandine m’a confié avoir longtemps été bisexuelle, du moins avant de rencontrer Nicolas, se souvient la mère de famille. Elle m’a ensuite demandé si j’avais déjà eu une aventure avec une femme. J’ai joué à la nana ultra-ouverte d’esprit, tout en jurant que ça ne m’avait jamais traversé l’esprit ». Cette discussion ravive quelque chose en Mylène. Dans les jours qui suivent, elle ne peut s’empêcher de penser à sa nouvelle amie qui a eu le courage d’assumer sa sexualité. « Amandine a dû remarquer que j’étais troublée par notre conversation, confie-t-elle. Un jour où je télétravaillais, elle m’a envoyé un SMS pour m’inviter à prendre un café chez elle. Lorsqu’elle m’a interrogée sur mes « envies les plus profondes et les plus secrètes », je n’ai pas cherché à botter en touche. Je lui parlais de Clarisse et de mon sentiment de ne pas être allée au bout de mes désirs avec elle. C’était ma façon à moi de lui passer un message ».

Elle et moi avons enterré ce secret

Ce jour-là, il ne se passe pourtant rien entre les deux femmes. C’est Mylène qui, deux jours plus tard, propose à Amandine de la revoir. « Je me sentais prête dans ma tête, glisse pudiquement la trentenaire. J’avais envie de savoir ce que ça faisait d’embrasser et de caresser le corps d’une femme. Comme je ne voulais pas que ça se passe chez elle ou chez moi, nous sommes allées à l’hôtel, pendant que nos conjoints étaient au bureau, et nos enfants à l’école. Je me sentais extrêmement tendue (je n’arrivais même pas à retirer mon soutien-gorge et c’est elle qui a dû m’aider à le faire), mais Amandine a su me rassurer. Elle m’a guidée et tout s’est bien passé ».

Et après ? Rien. Amandine et Mylène se sont revues, mais n’ont jamais reparlé de leur étreinte. « Elle a compris que j’avais juste besoin de vivre cette expérience, mais que ça s’arrêterait là, explique la jeune femme. Je lui suis reconnaissante de ne pas avoir insisté. Elle et moi avons enterré ce secret. Je n’ai pas l’impression d’avoir trompé Boris. Il reste toujours l’homme de ma vie. Et je n’ai pas non plus envie de refaire l’amour avec une femme. En revanche, je sais que je n’aurai jamais de regrets, puisque j’ai essayé ».

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