Santé

Zoothérapie : pour qui ? quels bienfaits ? déroulé d’une séance ?

Définition : qu’est-ce que la zoothérapie (ou médiation animale) ?

La zoothérapie est un moyen thérapeutique qui permet d’améliorer la condition d’une personne qui souffre d’un trouble cognitif, psychologique, mental ou encore physique. Nous parlons de thérapie assistée par l’animal.

Une discipline assimilée à la zoothérapie est la médiation animale. Il s’agit tout autant de stimuler, éveiller et réconforter par l’interaction avec l’animal. Sandrine Hengy, créatrice de Panser Animal et intervenante en médiation animale.

Plus concrètement, le thérapeute apporte ses propres animaux (comme des chiens, des chats, des rongeurs…) afin que le patient les apprivoise. « Les activités sont différentes d’une séance à l’autre et en fonction des besoins et des objectifs. La zoothérapie et la médiation animale sont particulièrement adaptées aux personnes âgées en EHPADs, tout particulièrement celles qui souffrent de démence », explique la thérapeute en médiation animale, Pauline Mayel.

Intervenants en zoothérapie : qui peut pratiquer la médiation animale ?

La zoothérapie est habituellement pratiquée par un professionnel du secteur sanitaire ou socio-éducatif : « il peut aussi bien s’agir d’un(e) infirmier(e), d’un(e) ergothérapeute, d’un éducateur spécialisé ou encore d’un(e) psychologue qui a réalisé une formation en médiation animale ou en zoothérapie », précise Pauline Mayel.

Le Syndicat national français des zoothérapeutes et intervenants en médiation par l’animal est le regroupement de tous les professionnels pratiquant la zoothérapie et ayant été formés par l’Institut Français de Zoothérapie (IFZ).

« Il existe aussi des formations en médiation animale. Les moyens de se former ne manquent pas sur internet. Néanmoins, il est préférable de sélectionner un thérapeute dont le diplôme est reconnu par l’État. Il est à noter qu’il y a des diplômes universitaires dans ces disciplines en France (comme c’est le cas à Clermont-Ferrand) », d’après Sandrine Hengy.

Beaucoup de personnes se tournent vers cette profession en raison de leur intérêt pour les animaux. « Or, je ne peux qu’encourager les patients à vérifier les compétences de leur thérapeute et à préférer un intervenant du monde médical ou paramédical (avec un bagage médico-social) », recommande Pauline Mayel.

Alzheimer, autisme, anxiété… à qui la zoothérapie s’adresse-t-elle ?

« L’animal est un moyen de médiation avec les patients (dont les troubles rendent toute communication difficile). La zoothérapie apporte un soutien pour beaucoup de maladies comme l’autisme, les démences, les handicaps et le polyhandicap », d’après Sandrine Hengy, intervenante en médiation animale.

Voici une liste (non exhaustive) des troubles qui peuvent être soulagés par la médiation animale :

  • l’autisme (notamment chez l’enfant) ;
  • la dépression ;
  • l’anxiété ;
  • les troubles du stress post-traumatique ;
  • les troubles dys (dyslexie, dyscalculie…) ;
  • le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) ;
  • la trisomie 21 ou syndrome de Down ;
  • les handicaps physiques ;
  • la surdité ;
  • la cécité ;
  • la mucoviscidose,
  • le syndrome de Rett ;
  • les cancers…

Il n’est pas rare que la zoothérapie soit pratiquée en milieu hospitalier. Elle est particulièrement appréciée par les enfants en pédiatrie qui sont émerveillés d’interagir avec des animaux. Pauline Mayel, thérapeute en médiation animale.

Chien, cheval… quels sont les animaux de la zoothérapie ?

« Le choix des animaux dépend des besoins et des objectifs du patient. Généralement, il s’agit d’animaux domestiques très familiarisés à l’Homme comme les chiens, les chats ou les rongeurs », souligne la thérapeute Pauline Mayel.

  • Le cheval (équithérapie) est particulièrement adapté aux troubles de la santé mentale. Le cheval aide à retrouver un équilibre émotionnel. Les soins avec un cheval peuvent aussi permettre d’améliorer la condition physique et la coordination (dans ce cas, nous parlons plutôt d’hippothérapie).
  • Le chien (cynothérapie) apporte du réconfort. « Les patients peuvent câliner le chien mais ils peuvent aussi s’en occuper : le brosser, le promener, le faire jouer… cela leur permet de retrouver certaines compétences de façon instinctive chez des sujets atteints de démence par exemple », explique Pauline Mayel.
  • Le chat apporte par sa simple présence, un apaisement aux personnes déprimées ou anxieuses par exemple.
  • Le dauphin (delphinothérapie) permet un échange multisensoriel entre le dauphin et l’humain. Cette thérapie utilise aussi bien l’animal que le milieu aquatique. Les séances peuvent se dérouler aussi bien en mer qu’en bassin.
  • On retrouve aussi les rongeurs (lapins, hamsters…) ou les animaux de la ferme ou du poulailler (comme les poussins).

Bien entendu, même si l’animal est un « outil thérapeutique », la zoothérapie se pratique dans des conditions sécuritaires et implique le respect de l’animal.

Comment se déroule une séance de zoothérapie ?

« Une séance en médiation animale ou zoothérapie dure une à deux heures. Le contenu d’une séance est très différent en fonction du patient, de ses objectifs et de ses besoins », selon Sandrine Hengy.

Le programme peut être défini en collaboration avec les membres de l’équipe soignante ou de la famille.

Les ateliers de médiation peuvent se dérouler à l’intérieur, ou à l’extérieur, dans un lieu calme. Ils pourront être individuels ou en petits groupes (dans l’idéal de 4 à 5 personnes maximum).

Au cours de la séance, c’est la recherche d’un moment de plaisir qui sera privilégiée et non la performance. Les possibilités sont grandes : jeu, brossage, caresses, relaxation, éducation, agility, promenade… Ces supports ont pour but de favoriser la relation et de permettre une meilleure connaissance de soi. Les situations rencontrées lors de la séance seront exprimées oralement en présence des participants, dans le but de mettre en mots leurs émotions.

Quels sont les bienfaits de la thérapie par l’animal ?

La médiation par l’animale et la zoothérapie permettent l’amélioration des capacités physiques, cognitives, sociales, psychiques ou émotionnelles. Elles peuvent notamment permettre de :

  • soulager l’anxiété et la déprime par le rapport de tendresse avec l’animal (caresses, jeux, moments complices…) ;
  • réduire le stress aigu et les crises d’angoisse ;
  • aider à lâcher prise et à s’ancrer dans le moment présent ;
  • revaloriser l’estime de soi (en procurant du bien-être à l’animal) ;
  • retrouver sa confiance en soi ;
  • augmenter ses capacités cognitives et la concentration ;
  • développer sa sensibilité et mieux exprimer ses émotions ;
  • retrouver certains automatismes ;
  • travailler la motricité et la mémoire ;
  • apprendre ou réapprendre à s’occuper d’un être vivant (en le brossant, en le toilettant…), ce qui peut être particulièrement bénéfique dans le cas des démences séniles ou pour les patients atteints de la maladie d’Alzheimer.

Sur le moyen à long terme, la zoothérapie et la médiation animale peuvent considérablement améliorer la qualité de vie des patients en ambulatoire ou en cadre hospitalier.

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