Santé

Otorragie (saignement de l’oreille) : causes, prévention, traitement

L’otorragie désigne un écoulement de sang qui se fait par le conduit auditif externe. Elle est est le plus souvent liée à un traumatisme de l’oreille externe, voire moyenne. Mais elle peut aussi être liée à une inflammation, à une infection, voire à une tumeur. À quel point faut-il s’inquiéter ? Quand et qui consulter ? Comment se déroule la prise en charge ? Explications et conseils.

Définition : qu’est-ce que l’otorragie ?

L’otorragie est un terme médical utilisé pour décrire un saignement plus ou moins important au niveau du conduit auditif externe. Dans certains cas, on constate juste la présence de quelques gouttes à l’intérieur de l’oreille. Mais si le sang est présent en quantité suffisante, il peut s’écouler depuis le conduit auditif externe.

Selon les cas, ledit sang peut être « pur » ou mêlé à des sécrétions purulentes. Dans les cas les plus graves, l’otorragie peut même être associée à une fuite de liquide céphalorachidien.

Otorrhée ou otorragie ?

L’otorrhée et l’otorragie désignent deux types différents d’écoulement de l’oreille. L’otorragie désigne un écoulement de sang, tandis que l’otorrhée désigne un écoulement de liquide composé de mucus et/ou de pus.

Sang dans l’oreille : quels peuvent être les symptômes associés ?

Selon les circonstances et les causes de sa survenue, la présence de sang dans l’oreille peut être isolée ou associée à plusieurs symptômes, notamment :

  • des vertiges ;
  • des douleurs plus ou moins sévères au niveau de l’oreille, voire une sensation de brûlure ;
  • une sensation d’oreilles bouchées, voire une baisse d’audition ;
  • des bourdonnements ou des sifflements dans l’oreille (acouphènes) ;
  • et une fièvre (en cas d’infection au niveau de l’oreille).

Les symptômes d’urgence à ne pas manquer :

Si vous constatez un écoulement de sang au niveau des oreilles, associé à l’un de ces symptômes, contactez les secours ou rendez-vous très rapidement aux urgences :

  • une gêne auditive importante, voire une surdité ;
  • un écoulement transparent par le nez, qui n’est parfois autre que du liquide céphalorachidien (on parle alors de rhinorrhée cérébrospinale) ;
  • une paralysie faciale.

Causes : traumatisme crânien, barotraumatisme, otite, tumeur… Pourquoi mon oreille saigne ?

L’otorragie apparaît rarement de façon isolée et spontanée. Le plus souvent, elle est liée à une cause traumatique, infectieuse ou tumorale.

Les otorragies traumatiques

Ce saignement de l’oreille peut être lié à une plaie bénigne au niveau du conduit auditif externe, causée, par un grattage intensif à l’aide d’objets inadaptés ou par l’insertion trop brutale et profonde d’un coton-tige ou de tout autre instrument utilisé pour extraire le cérumen. Il s’agit alors d’un saignement bénin qui ne doit pas inquiéter.

La présence d’un corps étranger dans l’oreille, comme un insecte, caillou, un bout de jouet ou tout objet pointu, peut aussi causer des saignements.

Dans les cas les plus sévères, le saignement survient suite à un traumatisme crânien (chute, choc en sport, accident de voiture, etc.) ou à une augmentation brutale de la pression atmosphérique, le blast auriculaire (barotraumatisme dans le cadre d’un accident de plongée, déflagration sonore à proximité, etc.).

Ces traumatismes peuvent être à l’origine d’une lésion ou d’une perforation du tympan (la membrane qui assure la séparation entre notre conduit auditif externe et notre oreille moyenne), mais aussi d’une fracture du rocher (le bloc osseux qui contient les différentes structures de l’oreille).

Anatomie de l’oreille

© Ameli.fr

Les otorragies infectieuses

Les infections sont la deuxième cause d’otorragie. Les plus courantes ? L’otite et le zona auriculaire. En effet, en cas d’otite virale, de petites bulles (les phlyctènes) se forment dans le conduit auditif externe et peuvent se rompre, provoquant un écoulement de sang. La douleur cesse d’ailleurs dès que ces bulles se rompent. Et en cas d’otite bactérienne, le tympan peut se perforer sous la pression exercée par le pus accumulé. Une fois abîmé, il laisse passer un écoulement de pus parfois mélangé à du sang.

Les otorragies d’origine tumorale

Dans de plus rares cas, l’otorragie peut être causée par :

  • une tumeur bénigne au niveau du conduit auditif externe ;
  • une tumeur au niveau du glomus jugulaire (une petite structure localisée à la base du crâne)
  • ou par un cancer de l’oreille externe ou moyenne.

Otorragie : quels sont les facteurs de risque ?

L’otorragie est susceptible de toucher tout le monde. Toutefois certaines habitudes d’hygiène oculaire, la pratique de certaines activités (comme la plongée), voire certains métiers (surtout ceux qui exposent à des déflagrations récurrentes) peuvent être considérées comme des facteurs de risque. Par ailleurs, les enfants sont plus susceptibles d’introduire des objets inadaptés dans leurs oreilles sans en mesurer les conséquences. On parle d’ailleurs d’otorragie enfantine.

Est-ce grave de saigner de l’oreille ? Quand consulter un médecin ORL ?

Quel que soit le motif que vous suspectiez, il est vivement recommandé de consulter un médecin généraliste, qui vous redirigera si besoin vers un médecin ORL (oto-rhino-laryngologiste).

Si l’otorragie survient suite à un traumatisme violent, rendez-vous directement aux urgences. Pour rappel, les signes qui doivent inquiéter sont un écoulement de liquide clair par le nez ou les oreilles, le liquide céphalorachidien, qui témoigne d’un endommagement de la barrière méningée, susceptible d’engager le pronostic vital.

Quelles sont les complications possibles d’une otorragie ?

Les saignements sont le plus souvent rares et peu abondants. Mais comme indiqué ci-dessus, l’otorragie peut se compliquer d’une méningite engageant le pronostic vital. D’où l’urgence de la prise en charge.

Quels examens diagnostic passer ?

La consultation débutera par un interrogatoire minutieux visant à déterminer les circonstances d’apparition du saignement et les antécédents familiaux et personnels des patient(e)s. Le médecin ORL se chargera de « nettoyer » votre oreille : il aspirera le sang qui s’écoule encore et éliminera le sang séché qui se trouve sur les parois du conduit auditif.

Il procédera ensuite à un examen clinique dit « otoscopique » pour évaluer la gravité de la situation. Et lorsque le saignement est trop abondant – et la cause encore trop floue – il peut prescrire différents examens, comme un scanner, des tests d’audition, voire un prélèvement bactériologique.

Peut-on prévenir l’otorragie ?

Il est difficilement possible de prévenir une otorragie, étant donné que les traumatismes, les infections et les tumeurs sont rarement programmés… Certaines précautions permettent toutefois de limiter les risques :

  • éviter de nettoyer trop agressivement et fréquemment votre conduit auditif externe ;
  • ne pas introduire de corps étranger dans vos oreilles ;
  • porter des protections auriculaires adaptées dans les situations à risque ;
  • ne pas se précipiter en plongée et respecter les règles de sécurité pour réduire la pression sur l’oreille moyenne et l’oreille interne.

Premiers réflexes : que faire et comment arrêter les saignements de l’oreille ?

En attendant de consulter un(e) professionnel (le) de santé, ces quelques conseils pourraient bien vous être utiles face à un saignement :

  • ne manipulez pas votre oreille ;
  • ne versez surtout pas d’eau dans votre oreille (cela risque de ralentir la cicatrisation et peut engendrer d’importants dommages si le tympan est perforé) ;
  • ne cherchez pas à extraire vous-même un corps étranger, sous peine de produire de nouvelles lésions.

En cas de douleurs, misez sur un médicament antalgique. Et si besoin, allongez-vous du côté de l’écoulement pour faciliter ce dernier.

Traitement : comment soigner une otorragie ?

La prise en charge dépend évidemment des causes de l’otorragie. Dans un premier temps, elle peut inclure la pose d’un pansement non compressif sur le pavillon de l’oreille, pour contenir le saignement. La guérison est le plus souvent spontanée, mais elle peut aussi nécessiter :

  • la prise d’antalgiques et/ou d’anti-inflammatoires ;
  • une antibiothérapie en cas d’infection ;
  • des corticoïdes combinés à des vasodilatateurs en cas d’atteinte de l’oreille interne ;
  • des soins locaux cicatrisants en cas de plaie ou de lésion ;
  • une tympanoplastie en cas de lésion ou de perforation du tympan.

En cas d’atteintes parallèles comme traumatisme crânien, une tumeur ou un blast, d’autres traitements chirurgicaux peuvent être envisagés.

Continuer la lecture

close

Recevez toute la presse marocaine.

Inscrivez-vous pour recevoir les dernières actualités dans votre boîte de réception.

Conformément à la loi 09-08 promulguée par le Dahir 1-09-15 du 18 février 2009 relative à la protection des personnes physiques à l'égard du traitement des données à caractère personnel, vous disposez d'un droit d'accès, de rectification, et d'opposition des données relatives aux informations vous concernant.

Afficher plus
Bouton retour en haut de la page