Santé

Pression sociale, gestes d’affection, discussions : qu’est-ce que le consentement en amitié ?


Que ce soit au niveau corporel, verbal ou comportemental, la notion de consentement est essentielle dans toutes les relations humaines, y compris en amitié. Comment ce concept s’incarne-t-il dans les rapports amicaux ?

Le consentement ne se limite pas à la sphère amoureuse et sexuelle. Le livre de Vanessa Springora, qui accuse l’écrivain Gabriel Matzneff d’avoir exercé sur elle une emprise et de l’avoir violée quand elle était mineure, a contribué à l’évolution des mentalités sur cette notion. Le consentement, c’est l’accord que l’on donne à une personne, notamment pour participer à une activité sexuelle. Un accord explicite qui permet de prévenir des violences sexuelles. Mais qu’en est-il du consentement dans les relations amicales ?  

Dans son podcast « La Chose étrange »*, l’autrice et éducatrice à la vie sexuelle et affective Quitterie Chadefaux, sensibilise les adolescent·es et les jeunes adultes à la sexualité. Toutes les deux semaines, elle organise une table ronde avec des jeunes pour libérer la parole sur des thématiques sexo, en décortiquant des sujets divers et variés, mais surtout essentiels à l’épanouissement sexuel. Pour cause, 63 % des jeunes ont peur de dire « non » à leur partenaire ou de le décevoir, selon une étude Bumble. Pour une femme sur six, l’entrée dans la sexualité se fait par un rapport non-consenti, selon le collectif « Nous Toutes ».  

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Toucher, conversations, pression sociale 

Le premier épisode de « La Chose étrange » est consacré au consentement, à la fois dans les relations romantiques et sexuelles, mais aussi dans les rapports amicaux. « Quand on entend parler de consentement de nos jours, c’est vraiment dans un contexte très romantique ou sexuel, mais on oublie parfois l’amitié, souligne l’un·e des invité·es du podcast. Entre quelqu’un d’extraverti et quelqu’un d’introverti, si quelqu’un est plus tactile que l’autre, le consentement commence ici. Respecter les frontières, communiquer, se respecter. »

« Lorsqu’on a une conversation avec quelqu’un, on n’a pas forcément envie de savoir sa vie privée ou sa vie sexuelle » 

Outre le toucher, le consentement entre également en jeu quand il s’agit de simples discussions entre ami·es. « On pourrait aussi parler de consentement pour les informations qu’on reçoit. Il y a des informations qu’on peut parfois nous partager et auxquelles on n’a pas forcément envie d’avoir accès ou qu’on n’a pas forcément envie d’entendre, souligne une autre invitée. Par exemple, lorsqu’on on a une conversation avec quelqu’un, le fait qu’on nous partage des expériences sexuelles, en face, si on n’a pas forcément envie de savoir la vie privée, la vie sexuelle de quelqu’un, il y a des limites à avoir. » 

« Souvent, quand je n’ai pas envie d’un truc, j’ai du mal à dire la vérité » 

La pression sociale brouille, elle aussi, certaines limites du consentement, avec la peur de dire « non ». L’un·e des invité·es évoque par exemple l’injonction à boire de l’alcool en soirée. « On te propose un énième shot, toi tu dis “non je n’ai pas envie d’être à l’envers”. Si tu as des potes qui sont des vrais amis, ils ne vont pas te forcer, ils ne vont pas te mettre la pression, ils ne vont pas te faire payer le fait que tu dises “non” », déclare-t-iel. Et une autre d’ajouter, quelle que soit la situation : « J’ai du mal à le verbaliser. Souvent, quand je n’ai pas envie d’un truc, je vais le dire, mais je vais avoir du mal à dire la vérité. Si ma batterie sociale est complètement à plat mais qu’on insiste pour que je vienne à une soirée, je vais inventer un mytho. »  

(*) « La chose étrange », animée par Quitterie Chadefaux, est disponible sur toutes les plateformes d’écoute et sur YouTube. Lien Linktree.

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