Santé

Samuel, 43 ans : « Trahir ma femme plus longtemps était au-dessus de mes forces »

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« Lorsque j’étais étudiant en médecine, j’ai énormément travaillé, mais je me suis aussi beaucoup amusé, confie sans détour Samuel. Dans mon entourage, j’avais une réputation de Dom Juan. Il est vrai que j’enchaînais les conquêtes, et même si je n’ai pas pour habitude de le raconter (il n’y a pas de quoi en être spécialement fier), il m’arrivait souvent d’avoir plusieurs petites copines en même temps. Je fonctionnais à la pulsion. Dès qu’une femme me plaisait, il fallait absolument que je la mette dans mon lit. Je voulais profiter de ma jeunesse, pour n’avoir aucun regret plus tard. Et puis j’ai rencontré Alexandra. On était tous les deux internes dans le même centre hospitalier de la région parisienne. Quand je l’ai vue, je n’ai, pour être honnête, pas ressenti un tourbillon d’émotions, mais une sensation de calme et de paix intérieure. C’était encore mieux. J’ai immédiatement su que je pourrais passer le reste de ma vie avec elle, sans avoir envie d’aller voir ailleurs. On ne s’est plus quittés ».

De l’amour passionné à l’amour « banal »

À la fin de leurs études, le cardiologue et la gastro-entérologue convolent. Puis, la famille s’agrandit avec l’arrivée de Zélie et de Lucien. Pendant douze ans, Samuel est un mari et un papa aimant. Bref, un homme heureux… Avant que le doute s’installe dans sa tête. « Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai peu à peu eu ce sentiment que la magie, entre ma femme et moi, n’opérait plus, lâche le quadragénaire. Que la petite flamme du début s’était insidieusement et qu’on était devenus de simples colocataires ».

Avec le recul, Samuel sait aujourd’hui que son couple était loin d’être mort. Submergés par le quotidien, Alexandra et lui avaient, certes, comme beaucoup d’autres quadras, laissé une certaine routine s’installer, mais ils s’aimaient toujours. Pour preuve : ils communiquaient de façon extrêmement fluide et faisaient encore l’amour (moins qu’avant, bien sûr, mais avec le même plaisir). Il n’empêche : le jeune médecin, en pleine crise de la quarantaine, se sentait oppressé et prêt à tout envoyer bouler. « J’étais devenu horriblement irritable, confirme-t-il. Aussi bien avec Alexandra, qu’avec Zélie et Lucien ».

C’est lors d’une sortie organisée avec ses anciens copains de fac (la bande avait pour habitude de se retrouver une fois l’an dans un restaurant) que tout bascule. Ce jour-là, Samuel fait la connaissance de Margaud, une jeune infirmière, fraîchement séparée. « Elle nous avait retrouvés pour un verre, en fin de soirée, avec la sœur de l’un de nos potes, se souvient-il. Je la trouvais plutôt sexy et, surtout, j’ai vu dans son regard que je lui plaisais ». À partir de cet instant, la vie de Samuel prend un virage à 180°. « J’étais tellement émoustillé de voir que je pouvais encore séduire que j’ai perdu pied, confesse-t-il, un poil piteux. Je n’avais plus qu’une idée en tête : revoir cette femme ».

Le début des problèmes

Samuel et Margaud entament alors une relation. « C’était l’euphorie, se souvient-il. Je la retrouvais chez elle, dès qu’on le pouvait, elle et moi, et on se jetait aussitôt l’un sur l’autre. J’avais l’impression d’avoir retrouvé une libido d’adolescent ». Ce qui n’empêche pas le quadra d’être aujourd’hui réaliste. « C’est la frustration, et rien d’autre, qui nous a en réalité rapprochés, reconnaît-il. Depuis que son compagnon l’avait quittée pour une autre, Margaud était perdue. Quant à moi, j’étais convaincu que mon mariage allait à vau-l’eau et qu’il n’y avait plus rien à faire pour changer le cours des choses. J’ai (bêtement) cru que Margaud et moi, on allait pouvoir reconstruire quelque chose tous les deux. On n’avait pourtant pas grand-chose en commun, même si, à l’époque, je ne voulais évidemment pas me l’avouer ».

J’ai perdu la femme de ma vie et brisé ma famille

Trois mois plus tard, le quadragénaire quitte femme et enfants. «  Trahir ma femme plus longtemps était au-dessus de mes forces, dit-il. Lorsqu’elle a su, elle est restée digne. Il n’y a eu ni cris, ni insultes. Juste des larmes et une profonde tristesse. Ce soir-là, j’ai su que je l’aimais toujours et j’ai eu terriblement honte de moi, mais il était trop tard, j’avais commis l’irréparable ». Un mois plus tard (le temps de s’organiser et de faire passer la pilule à ses enfants), Samuel emménage avec Margaud, dans un arrondissement voisin. Mais ce qu’il avait pris pour le début d’une nouvelle histoire d’amour n’était bien qu’une passade. « Notre lien s’est très vite effiloché, confie-t-il, amer. Je ne pouvais pas m’empêcher de la comparer à Alexandra et j’étais bien obligé d’admettre qu’un fossé les séparait. Et puis, c’était plus fort que moi, j’en voulais inconsciemment à Margaud d’avoir été l’élément déclencheur de ma séparation, alors que, au fond, elle n’y était pour rien. C’est moi, et moi seul, qui n’avais pas été assez confiant en la solidité de mon couple ».

Voici bientôt deux ans que Samuel a quitté Alexandra, Zélie et Lucien. Et presque autant (dix-huit mois, pour être tout à fait précis), qu’il a également coupé les ponts avec Margaud. « J’ai perdu la femme de ma vie et brisé ma famille, par bêtise, par frustration, se désole-t-il. Je ne sais pas s’ils me le pardonneront un jour, mais ce que je sais, c’est que, moi, même si je continue d’avancer, je le regretterai jusqu’à mon dernier souffle ».

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