Selon une étude, le tai-chi réduirait les symptômes de la maladie de Parkinson

Les effets sont significatifs. Des chercheurs chinois ont tenté de savoir quel était l’effet à long terme du tai-chi sur les symptômes de la maladie de Parkinson. Non seulement l’étude, publiée dans le Journal of Neurology Neurosurgery & Psychiatry, confirme l’effet positif de l’art martial chinois sur les symptômes de la maladie, mais elle montre que ces effets dureraient dans le temps. Des études précédentes avaient déjà démontré un lien entre le tai-chi et la réduction de symptômes de la maladie neurodégénérative. Mais « bien que des études antérieures aient montré l’efficacité du traitement par tai-chi sur la maladie de Parkinson, elles se sont principalement concentrées sur les symptômes moteurs sur une courte période (moins de 6 mois) », indiquent les chercheurs (source 1).

Pour découvrir si ces effets duraient dans le temps, les chercheurs ont suivi pendant plus de cinq ans – entre 2016 et 2021 – plus de 330 patients. Seule une partie a pratiqué le tai-chi deux fois par semaine pendant une heure pendant toute la durée de l’étude. La gravité de la maladie, mais aussi sa progression, notamment le besoin en médicaments, ont été évaluées au début, pendant et à la fin de l’étude.

Les résultats sont impressionnants. « Le tai-chi pourrait potentiellement retarder la progression de la maladie », selon les chercheurs. La maladie des personnes qui faisaient partie du groupe qui pratiquait le tai-chi a en effet progressé plus lentement que les autres. Ces derniers ont plus eu besoin d’augmenter leur médication : 83 % d’entre eux en 2019 puis 96 % en 2020, contre 71 % et 87 % dans le groupe tai-chi. Des différences significatives entre les deux groupes concernant les symptômes associés à la maladie de Parkinson ont été observées : « un retard de progression de la fonction motrice et une amélioration continue de la qualité de vie, du sommeil et de la cognition ont été retrouvés dans le groupe Tai Chi », se réjouissent les chercheurs. Les complications liées à la maladie étaient également largement réduites dans le groupe tai-chi : syndrome des jambes sans repos 7 % contre 15,5 % ; hallucinations 0 % contre 2 % ; dyskinésies (mouvements involontaires) 1,4 % contre 7,5 % … Les personnes qui ont pratiqué le tai-chi étaient également significativement moins nombreuses à avoir signalé des chutes, étourdissements ou maux de dos.

« Notre étude a montré que le tai-chi conserve son effet bénéfique à long terme sur [la maladie de Parkinson], indiquant les effets modificateurs potentiels de la maladie sur les symptômes moteurs et non moteurs, en particulier la démarche, l’équilibre, les symptômes autonomes et la cognition. L’effet bénéfique à long terme sur [la maladie] pourrait prolonger la période sans handicap, conduisant à une meilleure qualité de vie, à un fardeau moindre pour les soignants et à une consommation moindre de drogues », espèrent les auteurs de l’étude.

Aujourd’hui, il n’existe aucun remède contre la maladie de Parkinson, qui est diagnostiquée chez 25 000 nouvelles personnes chaque année en France (source 2). Des traitements existent cependant pour réduire les symptômes de la maladie, comme des médicaments dopaminergiques, la chirurgie et la rééducation. L’activité sportive, comme le tai-chi, est largement recommandée.