Santé

Votre ado veut réveillonner avec ses amis pour le Nouvel an : quel cadre imposer ?

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Soirée entre amis, alcool, effet de groupe… Après moultes réveillons du Jour de l’an passés auprès de vos enfants, voici que votre ado souhaite prendre la tangente ? Généralement, les adolescents commencent à vouloir s’extirper des fêtes d’adultes, pour célébrer la Saint-Sylvestre avec leurs pairs, autour de 15 ans. Cette demande est loin d’être anodine pour les parents, puisqu’elle vient bouleverser la vie de famille, les traditions et rituels.

De nombreuses questions et inquiétudes, sur l’organisation et les risques que pourrait encourir leur progéniture, peuvent survenir : Où se déroulera l’événement ? Y aura-t-il de l’alcool ? De la drogue ? Quel moyen de transport pour rentrer ? Pourra-t-il dormir sur place ? Comment va-t-il se comporter ? Quelle tenue va-t-il choisir ? En ce contexte de fêtes de fin d’année, propices au lâcher prise que les adultes s’octroient eux-mêmes lors de leurs propres soirées, les craintes sont souvent décuplées. « Il y a un phénomène de projection, d’une fête d’adulte sur une fête d’ado », explique Aline Nativel Id Hammou, psychologue clinicienne, spécialisée dans le domaine de l’enfance, l’adolescence et la famille. 

Certes, le fait que son ado s’émancipe de la sphère familiale pour festoyer avec ses copains, est synonyme de libération pour les parents, qui pourront aussi profiter de leur soirée entre amis, sans enfant. Pour autant, il n’est pas forcément simple de l’aborder avec tranquillité. Alors, comment répondre à la demande de son ado ? Comment imposer des limites sans le braquer ? Comment apaiser ses craintes ? 

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LES CONSEILS D’ALINE NATIVEL ID HAMMOU, PSYCHOLOGUE 

Comment réagir quand son ado insiste pour réveillonner avec ses amis, et plus en famille comme avant ? 

Aline Nativel Id Hammou. – S’il insiste, c’est que c’est très important pour lui. À l’adolescence, il y a un effet de mimétisme, le fait de vouloir faire comme les copains ; les adolescents ne veulent pas se sentir différents des autres. Cela peut aussi vouloir dire que votre ado a à cœur d’organiser les choses, être acteur de cet événement. Par conséquent, en tant que parents, il faut essayer de comprendre son désir : qu’est-ce qui fait qu’il a autant envie de passer le réveillon du Nouvel an avec ses amis ? 

Par ailleurs, le discours des ados n’est pas toujours authentique, car ils veulent garder une part de mystère, et craignent que les parents disent non s’ils dévoilent toute la vérité sur ce qui constitue l’événement. Il faut donc essayer de relativiser sur la prise d’alcool, l’heure du coucher, les activités proposées, et être dans la prévention auprès de son enfant, sur ce qu’il est possible de faire ou pas, et sur la question des limites. D’autant plus que l’ado peut se sentir rassuré de voir que ses parents lui font confiance.

À partir de quel âge peut-on autoriser son ado à célébrer le Nouvel an avec ses amis, sans la présence d’un adulte ?

A. NIH. – 16 ans est souvent l’âge recommandé, en désignant un adulte relai, qui passerait la soirée à une distance géographique raisonnable, pour pouvoir intervenir en cas de besoin. Parfois, certains adultes acceptent de festoyer entre eux, au même endroit, tout en autorisant la fête des ados. Cette configuration peut faciliter la confiance et le système d’organisation. Ensuite, on dit qu’il y a une forme de légitimité à ne plus souhaiter la présence d’un adulte à partir de 17 ans. Dans ce cas-là, les parents peuvent demander à l’ado de leur donner des conditions pour qu’ils lui fassent confiance. Que ce soit au niveau de l’alcool, des nuisances sonores, etc… la question du compromis est à optimiser ensemble. 

Alcool, drogue, sexualité… Comment communiquer avec son ado sur ces thématiques ?

A. NIH. – Il faut éviter de lui parler de manière frontale, sur la question des interdits. Je dirais qu’il faut plutôt privilégier les échanges, sur la question des limites aux niveaux des boissons alcoolisées et autres substances. La présence de drogue n’est pas systématique, contrairement à l’alcool qui accompagne souvent ce type de soirées. Il faut donc informer son adolescent sur les différents types d’alcool, les degrés, les effets. 

Sur la question de la sexualité, il est important de lui parler du consentement, ce qu’on peut s’autoriser à faire quand on est dans la séduction, notamment en présence d’alcool. Ces thématiques nécessitent d’être abordées, dans ce contexte de lâcher prise. Il faut y aller avec parcimonie, pourquoi pas évoquer telle série, film ou livre, pour oser en discuter avec son ado, de façon très concrète. Il y a aussi la question de la vigilance vis-à-vis des autres. Je recommande de mettre les deux pieds dans le plat, tout en restant pédagogue, patient, et compléter ces informations en y allant plus en profondeur, quand on sent qu’il n’est pas très au fait de ces sujets-là. 

Quels conseils donneriez-vous aux parents pour apaiser leurs craintes, et gagner en sérénité ?  

A. NIH. – Il faut accepter que son enfant grandisse, se dire qu’en tant qu’adulte, ça peut nous faire du bien de faire la fête de son côté ; c’est une source d’épanouissement pour tout le monde. On peut aussi mettre en place quelques conseils avec son ado, pour qu’il soit acteur de cet événement : l’aider à faire les courses, ou à choisir sa tenue vestimentaire, par exemple. Tout ce qui pourrait amener à être dans une forme de confidence, d’échange. Il faut aussi essayer d’en savoir le plus possible, tout en restant subtil, sans se transformer en inspecteur de police. 

Par ailleurs, les limites à imposer doivent être possibles à honorer, et acceptables des deux côtés : être à 00h15 à la maison risque d’être compliqué dans un contexte de réveillon, ne pas boire du tout alors que votre ado pourrait être tenté, notamment du fait de l’influence du groupe, n’est pas forcément envisageable. Le principe de réalité autour du Nouvel an doit donc être au cœur de vos prises de décision : Que peut-il se passer ? Que peux-tu t’autoriser à faire ? À quoi peux-tu faire attention ? Être dans une forme de prévention bienveillante, sympa, ludique, pas coercitive ou punitive. Le but, c’est que tout le monde puisse passer une bonne soirée, tout en respectant ses engagements.

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