Santé

Ce qu’il faut savoir de l’homme satyaris

Définition, qu’est-ce que le satyriasis ?

Selon la définition du Larousse, le satyriasis désigne un « état permanent d’excitation sexuelle chez l’homme » (source 1). Le Robert parle même « d’exagération morbide des désirs sexuels » (source 2). « Morbide ne signifie pas la mort au sens premier mais explique ce qui est symptomatique de la maladie. Cet état pathologique amène ces personnes à des idées noires, s’éloignant des relations sociales mais aussi, étant incapables de vivre sans leur addiction. En l’occurrence ici, celle qui correspond au besoin compulsif de se livrer à une activité sexuelle » éclaire Milène Leroy, sexologue. 

Miroir avec la nymphomanie chez la femme

Côté femmes, l’hypersexualité est plus communément appelée « nymphomanie », en référence aux nymphes des divinités gréco-romaines. Chez l’homme, on parlera donc plutôt de « satyriasis », faisant écho aux satyres, ces créatures mi-humaines, mi-chèvres ; qui incarnent la force vitale de la nature dans cette même mythologie. 

Comment se manifeste l’hypersexualité masculine ?

« L’hypersexualité, connue donc sous le nom de satyriasis chez l’homme, se considère lorsque la personne en souffre, qu’elle néglige les autres aspects de sa vie, que son comportement altère son quotidien et que le caractère obsessionnel du trouble dur depuis plusieurs mois » explique Milène Leroy. Cette hypersexualité va entraîner des pensées sexuelles récurrentes et persistantes, ressenties de façon intrusive et avec une envie irrépressible de pratique une activité sexuelle : « Un regard, un croisement de jambes ou un simple regard peut alors être perçu comme potentiellement un support sexuel » illustre la sexologue. La personne peut aussi avoir recours au cybersexe, à la pornographie ou encore à la masturbation compulsive, à des aventures avec des inconnus (bien souvent sans protection), mais aussi à des services payants type escorts. 

Le satyriasis comme trouble sexuel à part entière

On parlera de trouble sexuel dans le sens où il y a un mal-être permanent de l’individu par rapport à son comportement : « À travers l’acte sexuel, l’individu ne recherche en effet pas le plaisir mais l’excitation se concrétisant par une décharge sexuelle. Les rapports sont purement mécaniques et la quête est vraiment perverse » indique la sexologue. « La personne souffrant de ce trouble porte souvent un sentiment de honte et de culpabilité à ne pas réussir à se contrôler, ce qui peut aussi entraîner une mauvaise estime de soi, manque de confiance… » Comme référence, le film Shame peut être intéressant à visionner pour comprendre ce phénomène (source 3). « On y voit à quel point l’homme ne peut vivre sans ces rapports sexuels, car ce sont les seuls moments où il se sent vivant. Le reste du temps, il éprouve de la mélancolie, une tristesse profonde voire carrément une forme de dépression » soulève Milène Leroy. 

Un côté enfantin

« Avec le satyriasis, on peut y voir un lien avec l’enfance dans le sens où l’homme  »satyriasis » a besoin de l’autre pour se sentir vivant » souligne la sexologue. Il a besoin du corps de l’autre et de l’acte sexuel, sinon c’est comme s’il n’existait pas.

Des limites dangereuses

Si au début, l’addiction sexuelle peut être acceptable car finalement la sexualité est légale, c’est OK… ; au fur et à mesure que l’addiction s’intensifie, cela peut devenir illégal. « L’individu aura besoin de toujours plus de sensations et passera peut-être (ou pas) dans des zones troubles illégales en adoptant certains comportements dangereux : chemsex, fétichisme… » présente la sexologue. 

Les causes de l’hypersexualité masculine

Elles peuvent être multiples. Parfois cela provient d’une carence affective durant l’enfance : « Petit, l’individu a peut-être vu des scènes qui l’ont heurté et créé des traumatismes » détaille la sexologue. Et avec pour conséquences, que cette même personne à l’âge adulte s’abandonnera alors peut-être dans le sexe pour fusionner avec un ou une partenaire (qu’il connaît ou pas) et se sentir aimé et désiré le temps d’un rapport. 

Parfois, l’addiction cache aussi une fuite de la réalité et une souffrance plus profonde. poursuit Milène Leroy.

Comme évoqué plus haut, l’addiction sexuelle devient alors un refuge. « Côté neurologique, on suspecte qu’un dysfonctionnement des neurotransmetteurs et un niveau élevé de certaines hormones puisse favoriser l’addiction sexuelle. Les personnes bipolaires sont également plus susceptibles de développer ce trouble d’hypersexualité, notamment lors des phases de manie, qui se traduisent par une euphorie marquée et des comportements excessifs » rapporte le site de la clinique e-santé (source 4). 

« Je souffre de satyriasis » : comment me soigner ? Les traitements

« Une psychothérapie auprès d’un professionnel (sexologue, psychologue…) pour déterminer l’origine du comportement et être accompagné sera recommandée pour prendre en charge cette addiction » recommande Milène Leroy. En fonction du degré d’addiction, consulter un psychiatre ou un médecin spécialiste des addictions pourra même être nécessaire. Ce dernier pourra, au besoin, prescrire au patient des antidépresseurs ou d’autres substances médicamenteuses pour l’aider à aller mieux. 

Sans oublier les groupes de soutien de type SAA (Sex Addict Anonymous), semblables aux alcooliques anonymes ; ou d’associations spécifiques telles que la DASA (Dépendants Affectifs et Sexuels Anonymes France), pouvant aider l’individu en souffrance.

Mon homme semble atteint d’hypersexualité (satyriasis), que faire ?

Tout dépend des cas là encore. Il y a ceux qui vont obliger leur compagnon à aller consulter « seul » et ceux qui voudront l’accompagner durant la thérapie pour en comprendre ensemble les causes. « L’important en tant que compagnon ou compagne est de vraiment faire comprendre à son partenaire que son addiction sexuelle relève d’une pathologie et que ses comportements vont à un moment ou à un autre (si ce n’est pas déjà fait), les submerger (infidélité compulsive), stress, doutes… avec toutes les conséquences que ça peut induire sur le couple » avertit Milène Leroy. 

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