Santé

Dans quel cas recourir aux TCC pour perdre du poids ?

Thérapies cognitives comportementales (TCC), de quoi parle-t-on ?

Les thérapies comportementales et cognitives (TCC) sont des prises en charge de la souffrance psychique ayant pour objectif de remplacer un comportement problématique par un autre. Comme le précise l’AFTCC  (la principale association de formation à la psychothérapie cognitivo–comportementale en France) sur son site internet : « Le postulat de base des TCC considère un comportement inadapté (par exemple une phobie) comme la résultante d’apprentissages liés à des expériences antérieures survenues dans des situations similaires, puis maintenus par les contingences de l’environnement.

Les TCC et la perte de poids, quel lien ?

La TCC a pour objectif de faire évoluer les pensées et les croyances erronées et d’améliorer la gestion des émotions et des comportements problématiques. « Si on sait l’écouter, le corps nous parle. Mais souvent, ce qu’on font les gens, ils prennent des médicaments pour le faire taire sauf que celui-ci va nous témoigner son mécontentent en appuyant là où ça fait mal : prise de poids, douleur dans le dos… » explique la thérapeute Valérie Grumelin-Halimi, spécialisée en TCC.

Selon la méthode des TCC, il y aurait deux façons de réagir à une douleur :

  • Soit on écoute ça tête et on a des pensées obsédantes ;
  • Soit on écoute sa petite voix intérieure : « ce que la théologie appelle l’âme et que le grand public désigne « la petite voix intérieure » précise Valérie Grumelin-Halimi, thérapeute. 

Cette manière de réagir s’expliquerait par l’éducation reçue dans l’enfance : « Elle dépend beaucoup de ce qu’on peut dire notre père et de notre mère dans le passé. Prenez par exemple un enfant qui tombe. Dans un cas, les parents vont lui inculquer qu’il ne faut pas avoir mal et l’inciter à taire ses émotions ; quand dans l’autre cas, ils vont encourager l’enfant à se questionner, lui faire comprendre pourquoi il est tombé et lui permettre de s’exprimer. »
Dans ce sens, les TCC vont permettre de mettre des mots sur des problèmes liés aux poids et permettre aux individus de s’écouter pour se soigner.

Le surpoids, un déséquilibre aux origines variées

  • Mauvaise hygiène alimentaire : « Si la personne raconte qu’elle ne mange que des féculents et boit des sodas…, un problème d’alimentation sera facilement diagnostiqué « D’ailleurs, si la personne a besoin de se faire suivre par un nutritionniste, on travaillera de concert avec » exprime la psychanalyste, Valérie Grumelin-Halimi.
  • Faille émotionnelle : dans cette situation, le poids vient cacher une faille émotionnelle. Prenons l’exemple d’une fille qui aurait été violé dans sa jeunesse ou attouchée sexuellement ; en grandissant, elle va choisir de réprimer son féminin pour se faire oublier. En gros : son corps se met en protection pour ne plus attirer le regard extérieur sur lui » illustre Valérie Grumelin-Halimi. Ces périodes traumatiques (divorce, licenciement…) qui font se dire : « On m’abandonne, on me quitte…. » sont des phrases que peuvent se répéter certaines personnes qui décideront alors de prendre des kilos pour ne plus plaire à personne et ainsi, éviter de perdre leur confiance. »
  • Causes pathologiques (hyperthyroïdie) : « La thyroïde est un bouclier émotionnel. Quelqu’un qui se laisse détruire émotionnellement, ceux qui par exemple prennent beaucoup sur eux et disent facilement oui par peur de ne plus être aimé sacrifient leur corps qui; à un moment donné va s’auto-détruire. » Dans ce cas, les TCC seront à envisager conjointement avec le suivi d’un endocrinologue.

Un peu de théologie 
« Les femmes d’aujourd’hui ce n’est plus des Eve mais des Lilith (première femme d’Adam qui n’acceptait pas d’être soumise) » poursuit la thérapeute, Valérie Grumelin-Halimi, convaincue que le sexe féminin d’aujourd’hui s’affirme davantage que les générations passées et sait désormais poser ses limites pour se protéger.

Comment se déroule une séance de TCC pour mincir ?

Déroulé type selon la psychanalyste, Valérie Grumelin-Halimi, spécialisée en TCC : 

1) Séance de décryptage : le praticien mène une petite enquête type Colombo pour comprendre d’où vient l’origine du surpoids chez le patient. « Si la personne est d’accord avec le diagnostic posé par le thérapeute, on poursuivra avec une seconde séance de travail, sinon, une nouvelle session de décryptage sera utile pour creuser une autre piste, évoquée par l’individu en consultation. »
2) Séance pour « apprendre à dire non » : « On va aider le patient à poser ses limites en travaillant par exemple avec des exercices action/réaction : je les mets en situation pour leur apprendre à réagir à une action et à dire : « oui mais… »
3) Séance de verrouillage : « Si la personne à réussit à faire ses exercices à domicile, on verrouille par une dernière séance et on se revoie plusieurs mois après, pour s’assurer que tout va mieux. »

Selon les praticiens en TCC et les individus, les séances peuvent être plus nombreuses et s’étendre sur des périodes plus longues, variant de quelques mois à un an.

Les outils utilisés en TCC

En fonction du patient et du diagnostic posé, le praticien en TCC pourra utiliser de nombreuses techniques pour accompagner le patient dans sa guérison : rêve éveillé, EMDR (ndlr : thérapie qui consiste à guérir les traumatismes et les événements douloureux par des mouvements oculaires de droite à gauche), hypnose, image corporelle, pleine conscience, relaxation, art thérapie…

Perte de poids : quels résultats en attendre avec les TCC ?

« Pour que ça marche, il faut que la personne soit prête à se questionner sinon ce n’est même pas la peine de se lancer dans cette démarche ». Mais si elle est prête, il y a presque 100% de réussite « indique Valérie Grumelin-Halimi, psychanalyste et thérapeute spécialisée en TCC. En somme : il faut être prêt à goûter au changement pour que ça fonctionne. « C’est un peu comme un aliment, avant de l’avoir manger, vous ne pouvez pas dire si vous aimez ou non » illustre la spécialiste du sujet. La durée et le suivi de séances dépendra donc du taux de conscience du patient.

À savoir que les TCC fonctionnent aussi bien chez les adultes que chez les plus jeunes et que l’écoute de podscast spécialisés ou la lecture d’ouvrages comme « Mon corps me dit » ou « Je suis timide et je m’en sers » aux éditions Tredaniel, sont d’autres outils pour mieux comprendre son soi-intérieur.

Comment choisir son thérapeute ?

Il faut que dès la première séance, le patient se sente bien avec le praticien, en confiance, qu’il ait envie de se confier, lui dire ses petits secrets sans avoir peur d’être jugé. 

Psychologues, psychiatres…, qui peut pratiquer les TCC ?

Il existe plusieurs façons d’arriver aux TCC : en étant d’abord psychologue ou directement formé aux TCC… »Chaque thérapeute a son parcours à lui mais plus on a d’expériences dans le domaine de la psy, mieux on peut accompagner les personnes » complète Valérie Grumelin-Halimi, elle-même formée en psychologie à l’université de Jérusalem et à d’autres techniques telles que les TCC, ensuite.

Comment se faire rembourser une séance de TCC ?

Il est possible de se faire rembourser des séances de TCC en choisissant un praticien pris en charge par la sécurité sociale (psychologue…) ou sinon, de s’adresser à sa mutuelle, dans le cas d’une consultation chez un psychanalyste. 

Quelles sont les contre-indications liées aux TCC ?

« Dès que la personne veut comprendre pourquoi elle réagit comme ça, l’efficacité des TCC sera possible » poursuit la psychanalyste, Valérie Grumelin-Halimi. « En revanche, celle qui n’est malheureusement pas prête à entendre la vérité et se dit « non, je ne suis pas grosse » ou ne veut pas reconnaître qu’elle a été touché sexuellement durant l’enfance (si c’est le cas), etc. n’aura pas ses chances de guérison avec les thérapies  comportementales et cognitives. »

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