Santé

Leslie (46 ans) et Rayane (27 ans) : « Nos disputes ont failli nous détruire »

Leslie a 46 ans et Rayane, son compagnon depuis 5 ans, en a 27. C’est un véritable coup de foudre qui les a rapprochés sur leur lieu de travail. Leslie était célibataire depuis peu et Rayane en couple bien installé. En quelques semaines, Rayane avait quitté sa compagne et s’était installé dans l’appartement de Leslie. Ils n’ont pas cessé de s’aimer depuis. Mais peu après le troisième anniversaire de leur couple, Leslie et Rayane enchaînent les disputes.

« On a toujours eu tendance à beaucoup se crier dessus. C’est comme ça que je fonctionne et que lui fonctionne aussi. On crie un coup et puis c’est oublié. Ce n’était jamais agressif l’un envers l’autre, c’étaient plutôt des « merde » et des « putain » jetés en l’air, des portes qui claquent. Rien de plus. J’ai toujours trouvé que crier un bon coup, c’était plus sain que de tout garder à l’intérieur de soi. À côté de ça, on se parle beaucoup aussi. Donc pour moi, il n’y avait pas de problème. Mais au bout de trois ans, on a commencé à vraiment se disputer. Parfois à cause de quelque chose qu’il avait oublié de faire, parfois à cause d’un truc que j’avais dit. On a commencé à se crier dessus et à se dire des choses qu’on a regrettées tous les deux. Ça a duré une bonne année et, à la fin, je n’en pouvais plus. »

Une routine infernale

C’est Leslie qui propose à Rayane de commencer une thérapie de couple : « J’en avais parlé à mon psy et il pensait aussi que c’était une bonne idée. Il voyait bien que je ne me sentais plus aussi bien dans mon couple. Au moins une fois par semaine, on se criait dessus et ça finissait chaque fois de la même manière, en se menaçant de se quitter. J’étais épuisée. Je n’arrivais plus à profiter des moments où ça se passait bien. J’avais tout le temps peur qu’à la fin de la journée, je me retrouve toute seule. »

Je veux vraiment qu’on finisse nos vies ensemble

Rayane accepte la thérapie de couple avec soulagement : « Je n’ai pas très bien vécu cette période non plus. J’aime Leslie et je n’ai pas arrêté de l’aimer. Je sais qu’il y a des gens qui se disputent beaucoup parce qu’ils n’ont plus trop envie d’être en couple, mais ça n’a jamais été mon cas. Avec Leslie, ce que j’ai toujours aimé, c’est que j’ai toujours pu être moi-même et en même temps qu’on a essayé de grandir ensemble. Je veux vraiment qu’on finisse nos vies ensemble. C’est pour ça que quand elle a proposé la thérapie de couple, j’ai accepté tout de suite. Je n’avais jamais fait ça, mais je n’ai aussi jamais été amoureux de quelqu’un qui m’a donné envie de faire ça pour elle. Pour sauver mon couple avec Leslie, j’aurais tout fait. On a choisi de voir le psy chez nous, en faisant le rendez-vous en distanciel et on a continué comme ça. Ça fait presque un an maintenant et ça nous fait du bien. On a tous les deux compris pourquoi on se disait des choses horribles comme ça. »

Le couple, c’est du travail et il faut apprendre à le faire marcher

La thérapie révèle que les menaces de ruptures ne sont en fait que l’expression de la peur de perdre le contrôle : « Après s’être crié dessus, on finissait par se dire qu’on allait se quitter. C’était soit moi, soit elle. On allait pleurer chacun dans notre coin et on revenait l’un vers l’autre. C’était épuisant. Avec le psy, on a réalisé que le fait de se dire qu’on allait quitter l’autre, c’était moins parce qu’on en avait envie, ni elle ni moi n’en avions envie, mais pour garder la face, ne pas être celui ou celle qui se fait larguer.  Je ne me suis jamais fait larguer. Et je ne savais pas que c’était quelque chose que je craignais. Mais il faut croire que si. De toute façon, je n’ai pas envie que notre histoire se finisse. Et, avec le psy, on récupère tous les outils de communication pour que ce genre de crise n’arrive plus. Il dit souvent qu’il met une boîte à outils à notre disposition. J’aime bien cette idée parce que ça signifie que le couple, c’est du travail et qu’il faut apprendre à le faire marcher. C’est le sentiment que j’ai depuis le départ avec Leslie, je veux nous donner les moyens de faire durer ce qu’on a. »

Un rendez-vous qui apaise

Après presque un an de thérapie de couple, Rayane veut continuer les rendez-vous avec le psychologue : « J’ai l’impression que ça nous aide même quand on n’est pas en crise. C’est un peu un rendez-vous qu’on fait pour nous, pour nous rendre plus forts. Après, ce n’est pas le seul moment qu’on passe à deux à consacrer à notre couple. J’organise plus souvent des petits rendez-vous, des week-ends. Leslie s’occupe des vacances. C’est comme ça qu’on s’est partagé les responsabilités. La thérapie, c’est du bonus. Je me suis même déjà demandé si je n’avais pas envie d’en faire une tout seul. Je n’en ressens pas vraiment le besoin, mais je me dis qu’il y a peut-être des blessures au fond de moi que je ne connais pas encore et qui pourraient ressortir si je vivais quelque chose de particulier. J’y pense. Je sais aussi que Leslie me soutiendrait si je me décidais à le faire. Et à propos de nos disputes, ça nous arrive encore de claquer la porte ou de se dire merde. Mais à chaque fois, dès que c’est redescendu, on revient vers l’autre pour le serrer dans nos bras. J’ai l’impression qu’à chaque fois, ça nous rapproche encore plus. »

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