Santé

Loriane (41 ans) et Anthony (37 ans) : « Je ne comprenais pas que mon mari donne son sperme »

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Loriane a 41 ans et son compagnon depuis 8 ans, Anthony, en a 37. Leur rencontre a eu lieu dans une soirée d’amis. Ils ont commencé à parler ensemble autour d’un verre et depuis, ne se sont plus quittés. Ils ont longtemps protégé leur couple des vicissitudes du quotidien et n’habitent ensemble que depuis 3 ans. Cette décision a été précipitée par les confinements successifs qui les ont empêchés de se voir pendant de longues semaines. Depuis, le couple n’a connu qu’une seule crise. 

Une décision étonnante

Anthony a, un jour, voulu avoir une conversation sérieuse avec Loriane : « Il m’a prise entre quatre yeux un soir après notre retour du travail. Il voulait me dire quelque chose d’important. Je m’attendais à ce que soit pour me dire qu’il voulait me quitter, j’ai une tendance un peu parano, donc j’ai commencé à paniquer. Il m’a dit que ce n’était pas si grave avant de me dire qu’il avait prévu d’aller donner son sperme. Il avait un collègue qui n’arrivait pas à avoir un enfant et qui en parlait beaucoup et ça avait fait réfléchir Anthony.

Il avait prévu d’aller donner son sperme

Il avait pris sa décision, c’était juste pour me prévenir. J’ai été choquée parce qu’on a toujours dit qu’ on ne voulait pas d’enfant à nous. Je n’ai pas compris pourquoi il était prêt à offrir ça à d’autres. Je n’ai pas vu ça comme un geste altruiste mais comme un truc qu’il faisait sur un coup de tête et que j’ai trouvé assez grave, symboliquement. »

Une idée fixe

Loriane ne peut pas s’empêcher d’y penser continuellement : « C’est devenu un truc qui tournait en boucle dans ma tête. J’imaginais qu’Anthony allait avoir des bébés avec d’autres femmes. Je pensais que c’était n’importe quoi de faire ça pour les autres alors que j’avais envie, parfois, qu’il fasse plus de choses pour notre couple. J’ai commencé à lui en vouloir et à mal lui parler, à m’énerver tout le temps. Quand on se disputait, je ne disais pas toujours que c’était à cause de ça. Mais ça l’était. J’étais furieuse. Et je ne savais pas quoi faire pour changer ça. »

Anthony comprend que quelque chose bloque et qu’ils ont un problème de communication et prend, une nouvelle fois, la décision de commencer une thérapie de couple : « Il est arrivé avec cette idée en me disant qu’il avait déjà pris un rendez-vous. Son collègue qui n’arrivait pas à avoir d’enfant lui avait donné le contact de quelqu’un de très bien Il avait confiance et il pouvait que ça pouvait marcher. Il n’avait pas envie de me quitter et il voulait qu’on passe cette période difficile. J’ai boudé quelques jours et j’ai décidé de lui faire confiance. Et dans le cabinet, j’ai enfin pu dire que je ne comprenais pas qu’il donne son sperme. »

Question de points de vue

Anthony est soulagé d’entendre que leur problème ne vient que de là : « Je ne comprenais pas ce qui bloquait avec Loriane. Tout se passait bien et elle s’est complètement fermée. C’est arrivé de façon très soudaine et, sur le coup, je n’ai pas pensé que c’était ça le problème. Pour moi, une fois qu’on en avait parlé, ce n’était plus un sujet. Je l’avais prévenue parce que ça me semblait être une chose juste à faire et parce que c’est une question que m’avait posé mon médecin quand je lui en avais parlé. Il m’avait demandé si Loriane était d’accord. Je ne pensais pas qu’elle puisse être contre. Je ne la juge pas pour ça. Je comprends que ça peut être bizarre et qu’on peut penser que c’est une démarche qui n’est pas anodine. Ou au contraire un truc pour les mecs super narcissiques ou les pervers. Je n’ai évidemment pas vécu ça comme ça, moi. Je voulais faire un truc qui change quelque chose pour les gens comme mon ami. »

En parler devant un thérapeute a permis aux amoureux de mieux comprendre leurs points de vue respectifs : « Quand on en avait parlé à la maison, je lui avais un peu jeté le truc sur la table. J’avais expliqué pourquoi je voulais le faire mais pas dans les détails. Et elle voyait mon ami comme un simple collègue qui se plaignait beaucoup. Alors que, pour moi, c’est beaucoup plus. De mon côté, j’ai compris ce qui avait pu la faire psychoter comme ça. Elle avait mélangé notre envie de ne pas avoir d’enfant avec ça et ça bloquait complètement dans sa tête. Elle avait peur de reconnaître un enfant dans la rue qui me ressemble et d’avoir toujours le doute. C’est hautement improbable mais je comprends que l’idée puisse être dérangeante. Elle a eu des images de cauchemar et ça a pris de plus en plus de place pour elle.

Elle avait peur de reconnaître un enfant dans la rue qui me ressemble

Elle avait besoin de trouver un espace pour partager tout ça sans être jugée et c’est ce qu’on a trouvé avec le psychothérapeute. Personne ne s’est jamais moqué d’elle pour avoir pensé des trucs bizarres ou un peu tirés par les cheveux. Moi-même, je ne la juge pas. Je pense qu’on n’a pas assez parlé et c’est la leçon de tout ça. C’est ce que la thérapie nous a apporté. Je pense que ça a posé des bases assez solides pour la suite. Ça fait un an qu’on ne va plus au cabinet et on parle plus qu’avant. On ne passe plus toutes nos soirées sans exceptions devant la télé sans se parler. Maintenant, on prend le temps de dîner en face-à-face pour se parler de ce qui se passe dans nos vies et de ce qu’on ressent. Je n’avais jamais fait ça et suis obligé d’admettre que ça nous fait beaucoup de bien. En amour, c’est dangereux de se reposer sur ses lauriers. Parfois, il faut poser tout à plat et continuer à apprendre à se connaître. »

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